Critique : Un monde à nous

Sandy Gillet | 15 juillet 2008
Sandy Gillet | 15 juillet 2008

Un monde à nous raconte une initiation qui se transforme en un rite de passage jusqu'au-boutiste. Noé 11 ans, fait sa rentrée en sixième. Avec son père ils emménagent pour la nième fois dans une nouvelle maison et une ville. C'est que tous deux sont menacés par un passé trouble qui a déjà coûté la vie à la mère. Cette cavale perpétuelle oblige Noé à être toujours sur ses gardes. Un sentiment que Marc son père entretient au quotidien en lui prodiguant un enseignement et un entraînement de combat intensif propres à lui permettre de répondre à toutes agressions.

 

C'est toute la réussite du second film de Frédéric Balekdjian (on lui doit le peu convaincant Les mauvais joueurs en 2005) que d'avoir su dépeindre et rendre compte jusqu'à l'étouffement ce huit clos sentimental entre un père et son fils. Même si Edouard Baer en fait des caisses car peu à l'aise dans ce rôle à contre-emploi, la sauce prend surtout grâce à l'enfant (interprété par le fils du réalisateur) à la fois tout en retenu et suffisamment naturel pour que l'on y croit. Cependant là où le film prend définitivement son envol, c'est dans sa volonté certes nécessaire pour son équilibre à aller voir au-delà. De prendre le temps de dépeindre et de nous faire vivre de l'intérieur la lente transformation de Noé au contact de l'extérieur et de la prise de conscience qui va de pair.

 

On regrettera dès lors cette fin un peu foireuse et tirée par les cheveux. Balekdjian se sert en effet du thriller et d'une pirouette scénaristique pour arriver à ses fins alors que l'histoire égrenée jusqu'ici aurait mérité un traitement plus subtil, moins granguignolesque. Dommageable mais pas au point d'en oublier tout le reste fort  heureusement !  

Résumé

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.

Lecteurs

(0.0)

Votre note ?

commentaires
Aucun commentaire.
votre commentaire