Critique : My name is Hallam Foe

La Rédaction | 7 juillet 2008
La Rédaction | 7 juillet 2008

Pour son grand retour au cinéma, Jamie Bell (remember Billy Elliot) s'offre un rôle extraordinaire. My name is Hallam Foe est le quatrième long-métrage de David MacKenzie, réalisateur entre autres de Young Adam , film très noir, désespéré et charnel en milieu aqueux avec Ewan Mc Gregor et Tilda Swinton. Changement de registre avec ce nouvel opus très coloré mais pas moins charnel. My name is Hallam Foe est un film sur les premières fois : découverte de la sexualité, de l'indépendance, du travail, du premier amour. Des premières fois forcées pour le personnage d'Hallam, adolescent approchant des 18 ans, encore très marqué par la mort de sa mère. Il voue à cette dernière un véritable culte, elle est l'objet de toutes ses obsessions. Il est d'ailleurs persuadé que sa belle mère l'a assassinée et compte bien tout mettre en œuvre pour l'envoyer derrière les barreaux. Mais si Hallam reste encore le petit garçon à sa maman, il est aussi avant tout en train de devenir un homme. Et un bel homme. Jamie Bell véhicule une charge érotique assez étourdissante, témoigne d'un magnétisme troublant qui apporte toute sa force au personnage d'Hallam, être attachant et attendrissant mais aussi très sexué.

 

Du mystère de la campagne où Hallam s'est un peu élevé tout seul isolé dans sa cabane à la mouvance de la ville où la promesse d'une nouvelle vie est l'objet de toutes les excitations, le film avance avec sa petite musique et n'en finit plus de nous troubler. Car là où l'affaire se corse, c'est qu'Hallam va tomber fou amoureux de sa patronne qui est le portrait craché de sa mère morte. Ca aurait pu être glauque et pesant mais c'est tout l'inverse. Tout en surfant avec la mort et l'inceste, David Makenzie nous offre un spectacle coloré, romantique et ludique. Les thèmes les plus sombres deviennent ainsi des moments de rare poésie, totalement décomplexés, d'une spontanéité réjouissante. Sautillant de toit en toit en espérant un jour faire le deuil de la première femme de sa vie (sa maman), Hallam cherche qui il est et vit au gré de ses envies. Elégant et singulier, My name is Hallam Foe est une formidable découverte, une œuvre entre folie douce et audace permanente. Jamie Bell trouve là son plus beau rôle et nous fait la promesse d'une carrière moins conventionnelle qu'à ce à quoi on pouvait s'attendre. Un des grands films de l'été 2008.

 

Jonathan Fischer 

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