Critique : Tygra, la glace et le feu

Patrick Antona | 21 juin 2007
Patrick Antona | 21 juin 2007

Tygra, la glace et le feu nous ramène à cette époque bénie des années 80 où fleurissaient sur les écrans, suite au succès de Conan le Barbare, moult heroïc fantasy. De Dar l'Invincible à Dark Crystal, en passant par L'Epée sauvage, le cinéma fournissait au fan d'action tout une fantasmagorie mêlant univers à mi-chemin de la préhistoire et du moyen-âge, le tout saupoudré d'une bonne dose de magie. Ralph Bakshi, spécialiste de l'animation, avait déjà verser dans le genre par deux fois avec Les Sorciers de la guerre et sa version inachevée du Seigneur des anneaux, mais avec une approche quasi-expérimentale, budget limité oblige.

Plus classique dans son style, Tygra, la glace et le feu narre la sempiternelle histoire de lutte du Bien contre le Mal (matérialisé ici sous la forme d'une glaciation menaçant le monde civilisé) où s'affrontent sorcier albinos malfaisant, hommes-singes et héros bodybuildés sous les yeux effarouchés de la gironde princesse Tygra, aux formes rebondies mises en valeur par des tenues plus que suggestives. L'originalité vient plus du design des personnages, créé par le maître de l'illustration fantastique, Frank Frazetta, que du design artistique de l'ensemble, qui n'atteint pas la qualité des oeuvres Disney de la même époque. Quant à la technique d'animation rotoscopique, qui se base sur des modèles humains pour obtenir des mouvements plus fluides qu'à l'accoutumée (nous sommes douze ans avant Toy story et les techniques de CGI), elle arrive à donner du dynamisme dans certaines scènes (l'enlèvement de Tygra) mais se révèle inadéquate pour les grands mouvements épiques.

Reste que le charme opère, le côté gore et érotique directement inspiré de Robert E. Howard  étant savamment exploité, et le film bénéficiant d'un héros charismatique qui emporte l'adhésion, le félin et ténébreux Darkwolf, un personnage typiquement « frazettien ». Ces quelques atouts font de Tygra, la glace et le feu un divertissement agréable, à redécouvrir malgré son caractère un peu daté, mais qui demeure une des meilleures tentatives de sortir l'animation du carcan redondant des productions Disney.

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