Critique : Wolfen
En cette année 1981 qui voit le triomphe planétaire de notre ami Indy (Les Aventuriers de l’Arche perdue rapporte en effet 384 millions de dollars contre seulement 10 pour Wolfen), sort une petite série B écologique et animiste bien roulée et intelligente en plus, sans artifices ni autres effets de manche. Même les quelques plans subjectifs, nous reproduisant la vision des fameux loups du titre lorsqu’ils s’apprêtent à attaquer leur victime, ne sont pas gratuits.
Loin de l’ostentation et de la nullité crasse des grosses machines d’aujourd’hui, type Ghost Rider et Underworld, Wolfen vient nous replonger en ces temps bénis d’un certain cinéma fantastique adulte des années 80. Bien construit et limpide, sans manichéisme, où le mystère et le suspens tiennent le spectateur en haleine jusqu’au bout, où la mise en scène est uniquement au service de l’histoire qu’elle raconte pour ainsi créer une ambiance originale et spécifique donnant par là-même corps au film et à son harmonie intérieure.
Sa grande force est l’absence de la traditionnelle opposition entre bons et méchants, ou celle de l’humanité/monstruosité, propres au genre, auxquelles il préfère leur substituer le problème de la civilisation humaine contre la Nature. Ici, c’est l’idée (et sa réalité) du cinéma comme art collectif qui triomphe, tous les éléments (scénario, dialogues, réalisateur, scénaristes, acteurs, personnages, effets spéciaux, le militantisme du message, etc.) s’unissent sans qu’aucun ne prenne le dessus sur les autres et trouvent l’accord parfait pour délivrer deux heures de pur plaisir cinématographique.
Lecteurs
(3.8)