Critique : Requiem

Jean-Noël Nicolau | 13 décembre 2006
Jean-Noël Nicolau | 13 décembre 2006

Requiem n'est pas une oeœuvre plaisante, bien au contraire. De son sujet, tiré d'une tragique histoire vraie, à sa mise en scène, sobre et étouffante, le film de Hans-Christian Schmid ne laisse aucune place pour le divertissement ou le moindre trait d'humour. Quasi entièrement porté par la formidable performance de Sandra Hüller et par une volonté de poser les faits avec le plus d'objectivité possible, Requiem est une tragédie aux teintes brunâtres et délavées de l'Allemagne des années 1970. Récit d'une schizophrénie latente se transférant peu à peu en un désir de martyre mystique, le calvaire de la jeune Michaela est décrit avec une belle justesse psychologique et un minimum d'effets attendus, jusqu'à une conclusion qui refuse toute concession au spectaculaire.

Ceux qui viendront chercher ici un film fantastique, voire d'horreur, en seront très largement pour leurs frais. Le drame est austère, âpre, parfois terrible lorsque l'on partage l'impuissance des proches de Michaela face à la folie qui la gagne. En ce sens, Requiem revient aux sources de L'Exorciste en racontant avant tout l'effroi que représente un proche sombrant dans la démence. Une seule véritable scène d'hystérie nous est ainsi montrée, à la toute fin du métrage ; un peu déplacée, elle n'en est pas moins impressionnante. Mais la véritable force de l'œoeuvre demeure son actrice principale : d'une fragilité qui confine à l'étrangeté, attachante et parfois énervante, Sandra Hüller est une superbe révélation.

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