Critique : L'Esprit de Caïn

Laurent Pécha | 7 novembre 2006
Laurent Pécha | 7 novembre 2006

Avant de réaliser l'un de ses meilleurs films (L'Impasse), Brian De Palma commet à l'aube des années 90, l'une de ses œoeuvres les moins abouties, celle que mêmes les fans du cinéaste ont bien du mal à défendre : L'Esprit de Caïn.

 

Reconnaissant lui-même que la structure du récit nuit considérablement à l'efficacité du film (en montrant d'entrée la schizophrénie de son « héros », De Palma tue dans l'œoeuf toute idée de suspense), le réalisateur revient ici à ses premiers amours, le thriller, après l'avoir laissé de côté le temps de quelques films et l'insuccès de son génial Body double. Malgré une aisance technique toujours aussi bluffante, à l'image d'un plan séquence de trois minutes où il nous assène de manière passionnante les révélations généralement convenues du mystère inhérent au thriller, De Palma s'égare et semble épouser plus d'une fois la schizophrénie de son personnage principal.

 

L'Esprit de Caïn alterne ainsi le bon (les scènes oniriques dans la forêt entre Steve Bauer et Lolita Davidovich) et le (vraiment) moins bon (le cabotinage de John Lithgow, décidemment pas verni en premier rôle chez De Palma après avoir fait partie d'Obsession, la variation hitchockienne la moins réussie du cinéaste) et se conclue par une séquence « depalmienne » particulièrement fainéante à base de ralentis pesants et de landau. Manière inconsciente pour De Palma de nous prévenir qu'il ne faut pas être dupe sur l'importance de l'oeœuvre dans sa filmographie ?

Message parfaitement reçu, L'Esprit de Caïn est bien l'un des plus vilains petits canards du maestro …mais cela n'en fait pas pour autant un bout de pelloche à bannir, le style étant éternel….

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