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Panama : critique qui prend son chèque

Par marvin-montes
3 avril 2023
MAJ : 7 juin 2023

Avec Panama réalisé par Mark NeveldineMel Gibson s’affiche dans un énième DTV tentant de capitaliser sur les quelques restes d’une star en plein déclin. La formule est bien connue, et forcément, il n’y a pas de miracle.

Panama : Photo Mel Gibson

Panamad

Difficile de se passionner pour la carrière de Mel Gibson à l’entame de la décennie 2020. Entre les multiples échecs émaillant sa filmographie et ses déboires extra-professionnels, la star des sagas Mad Max et L’arme fatale ne peut désormais compter que sur les vestiges de sa gloire passée pour accrocher un semblant de crédibilité. C’est bien simple, depuis le tendu et glaçant Trainé sur le bitume, écrit et réalisé par S. Craig Zahler, il ne reste plus grand-chose à mettre sous la dent des admirateurs de l’autrefois flamboyant Mad Mel. Et 2018, c’est déjà très loin.

Initié par le réalisateur de The Lightkeepers, Daniel Adams, le projet Panama a finalement atterri dans l’escarcelle de Mark Neveldine (Hyper-TensionUltimate gameGhost Rider 2). Puis, il a été lâché sur le marché vidéo américain en 2022, Mel Gibson et Cole Hauser récupérant à la volée les deux rôles principaux promis à Morgan Freeman et Frank Grillo. Le film débarque en France un an plus tard, sans même parvenir à intégrer le fond de catalogue d’une quelconque plateforme SVoD, pourtant friande de ce type de production.

 

Panama : photo, Cole Hauser, Mel GibsonWelcome to the jungle

 

Panamax

Le film situe son intrigue en 1989, quelque temps avant l’invasion du Panama par les forces armées américaines. Becker, ancien Marine dormant sur la tombe de sa défunte épouse depuis un an (rien n’est inventé), est prié par son ex-patron Stark de se rendre en Amérique centrale. Objectif : réaliser, sous couverture, une vente d’armes destinée à soutenir les révolutionnaires locaux. Sur place, alors que l’invasion américaine se profile, Becker trouve dans la soif de vengeance des guérilleros une nouvelle raison de se battre.

Après avoir survécu à un générique désuet dont la durée excessive ne poussera qu’à réprimer un fou rire, il ne faut que quelques minutes pour constater que Panama s’inscrit pleinement dans la méthodologie du DTV fauché : en l’occurrence, celle d’articuler sa promotion autour d’une star déclinante dont la présence est finalement réduite à peau de chagrin. N’attendez donc aucun coup d’éclat de la part de Gibson, qui hérite d’une dizaine de minutes à l’écran, en simple acolyte ponctuel d’un personnage principal interprété par Cole Hauser.

 

Panama : Photo Mel GibsonAh oui, il fait aussi la voix off

 

L’ex-bad guy de 2 Fast 2 Furious, revenu sur le devant de la scène grâce à la popularité de la série Yellowstone, se voit donc contraint d’assumer un costume d’homme d’action au potentiel de séduction ravageur absolument jamais taillé pour lui. Constamment perdu à l’écran, basculant entre trois poses risibles, Hauser semble évoluer dans un long-métrage différent de celui du reste du casting, à l’image de son personnage qui ne saura jamais véritablement ce qu’il faisait là, pas aidé par une retranscription géopolitique totalement délirante. Pire encore, les quelques instants de cabotinage surréaliste de Gibson suffisent à l’effacer définitivement.

On aurait presque de la peine pour le metteur en scène Mark Neveldine qui tente manifestement de dissimuler le manque d’implication des uns et des autres derrière un montage absolument incohérent (la course de motocross vaut son petit pesant d’or) et des séquences érotiques racoleuses au possible. Le produit opportuniste et malhonnête absolu.

Panama est disponible en VOD depuis le 30 mars 2023 en France

 

Panama : Jaquette US

Rédacteurs :
Résumé

Une démonstration de cachetonnage ridicule, qui fleure l'amateurisme et l'ambition esthétique d'un téléfilm de Noël. Aussi triste qu'affligeant.

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Commentaires
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Kickless

A mon avis, il fait rentrer du fric dans des films à la con pour justement financer ses propres projets à la réalisation qui sont pas trop du goût d’hollywood ces dernières années.

Kroum

Pour des films avec des scénarios à la con et un jeu d’acteurs débile, vous avez un exemple évident avec Alain Delon.

kratos

On veux des filmS DE OUF!!!!!

Pseudonaze

Ah s’il pouvait continuer à se consacrer à sa carrière de réalisateur et nous carrer l’oignon avec un nouveau chef d’oeuvre !!!

alulu

Si Taylor Sheridan pouvait lui créer sa série, toujours mieux que de cachetonner dans les films produit par la Saban.

OTHMAN Zorro

L’ ARME FATALE 5 …..je suis curieux, passionné et nostalgique pour le voir

Wooster

Je viens de voir Agent Game, film médiocre qui vient s’ajouter à la liste de tous ceux où Mel Gibson cachetonne.

Tophyze Bootowdor

Il nous l’a fait à la Willis, ce bon vieux Mel ?
Quand est-ce qu’il va nous annoncer qu’il est atteint d’une maladie incurable et incapacitante ?

J’ai tout suivi concernant ses déboires professionnels et/ou extra-professionnels, mais il est urgent qu’il se remette à la réalisation.

Andarioch1

Waldo était à peu près d’honnête facture. Sinon c’est vrai que ça sent le sapin

John Spartan

Les années 2020 sont durs pour Gibson, mise à par le sympathique Boss Level ou il a un petit rôle et Fat Man qui est un peu mou, mais rigolo, et bien pas grand-chose à se mettre sous la dent.