Sherlock Holmes : critique le changement c'est maintenant

François Provost | 18 septembre 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58
François Provost | 18 septembre 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Le Sherlock Holmes nouveau est arrivé grâce à Guy Ritchie et euh... il a changé.

ON S'EMBRASSE SOUS LE GUY

C'est une nouvelle fois chez Silver Pictures qu'on retrouve le joyeux luron Robert Downey Jr., endimanché dans les habits du célèbre détective et dirigé par l'inquiétant Guy Ritchie, recyclant inlassablement son fonds de commerce habituel. Surprise, enfin débarrassé de ses interminables histoires d'arnaques et cadré par un cahier des charges à respecter (on sait comme les ayants-droits sont tatillons), Guy Ritchie réalise enfin un film malin, excitant et pour tout dire, probablement le meilleur de sa carrière. 

 

Photo Rachel McAdams, Robert Downey Jr.Robert Downey Jr et Rachel McAdams

Si prendre un américain pour jouer Sherlock Holmes pouvait prêter à confusion, il faut bien reconnaître que le projet a tout de l'entreprise de séduction : la paire Robert Downey Jr./Jude Law marche à merveille et les allusions homosexuelles avec lesquelles Robert s'amuse allègrement sont les constantes d'une "bromance" déjà suggérée dans les romans. D'ailleurs, qu'on soit familier ou non des écrits de Sir Arthur Conan Doyle, le scénario s'arrange pour offrir une version moderne du personnage, touche-à-tout, tantôt vaurien dans ses excès et fin limier au flegme indéniable. Dans le rôle-titre, Robert Downey Jr s'en donne à cœur joie et confirme tout le bien qu'on pensait de lui ses dernières années, notamment dans ses joutes verbales avec Jude Law, fidèle Watson. 

 

Photo Jude LawJude Law

 

SHERLOCK 2.0

La reconstitution numérique plonge nos personnages dans le Londres du XIXème siècle, teintée d'un obscurantisme cher à Alan Moore et sur le point de basculer dans une révolution industrielle parfois uchronique. Si Guy Ritchie calme ses excès clippesques, le film part parfois en roue libre où les flashbacks et le montage nerveux nous rappellent qu'il s'agit d'une aventure dont seul Sherlock Holmes a les clefs : au spectateur de se relaxer et de s'émerveiller des prouesses du détective. S'ajoute à la paire, une présence britannique légitime en la personne de Kelly Reilly, tandis que Rachel McAdams la joue femme nerveuse. Fidèle de Guy Ritchie, Mark Strong promène une classe toute impériale qui sied parfaitement pour s'opposer au couple de détectives, et confirme au passage qu'il fait un méchant judicieux à qui voudra bien l'employer dans ce registre.
 
 

 

Résumé

Malgré un dernier acte un brin ronronnant avec pirouettes convenues et résolutions d'énigmes, le Sherlock Holmes cuvée 2010 procure un fun immédiat et reste suffisamment original dans son traitement entre hommage et réinvention pour satisfaire un large public.

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commentaires
MIL
20/09/2018 à 21:15

ça serait pas mal que vous critiquiez des docu aussi (c'est peut être difficile de les voir avant leur diffusion ?). Un doc superbe sur arte (à revoir sur arte+7 Ngogo la guerre des singes. bien mieux que le dernier film tout naze de la saga 'planète des singes'

Andarioch
19/09/2018 à 09:48

Je me lasse un peu de cette manie de s'en prendre à Guy Ritchie. On oublie souvent que Snatch et crime, arnaque et botanique avait bien dépoussiéré le polar anglais en leur temps. Foule de personnages tous judicieusement exploités, destins méticuleusement convergeant, rythme impeccable. A l'époque on était tous chaud bouillant devant ces deux perles. Vient une période pourrie, grosse tête et Madonna, trois films oubliables. Puis les deux Sherlock Holmes, très réussis. Les affaires reprennent. The man from U.N.C.L.E., très british, divertissant à défaut d'être vraiment bon. Vient excalibur. Problème. Beaucoup y voit un massacre de la légende arthurienne. Pas faux. Faire d’Arthur un Jax Teller médiéval passe mal. Reste que si on prend la peine d'oublier la légende et de ne considérer ce film que comme ce qu'il est, à savoir un film de gangster cockney médiéval fantastique, on peut passer un excellent moment.
Alors ok, on n'est pas sur du Fincher ou du Nolan. Reste que Ritchie ne mérite pas le rtaitement qu'il subit

corleone
18/09/2018 à 22:19

Guy Ritchie et ses zinzinneries habituelles… même si c'est vrai que cette version était assez rafraichissante et dépoussiérante du mythe de ce personnage au cinéma, elle doit son succès surtout à la méga-hype autour de son acteur principal Robert Downey Jr. à la fin des années 2000.

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