Vous n'avez pas vu ce film de super-héros punk et furieux, et pourtant c'est une énorme claque

Mathieu Jaborska | 27 septembre 2023
Mathieu Jaborska | 27 septembre 2023

Le littéralement survolté Electric Dragon 80.000 V a eu droit à son Blu-ray chez Spectrum films. 55 minutes de folie pure et punk signées Sogo Ishii, qui hybrident pop et contre-culture.

Quand Cinealliance lui demande en 2010, en marge du Festival International du Film Fantastique de Neuchâtel, s'il pense avoir influencé Katsuhiro Otomo et son légendaire Akira, Sogo Ishii répond qu'il ne sait pas. Pourtant, ses premiers longs-métrages semblent préfigurer aussi bien le film d'animation japonais le plus célèbre de son temps que les délires expérimentaux cyberpunk de Shin'ya Tsukamoto, tel bien sûr l'incroyable Tetsuo.

Bien que ces oeuvres phares s'inscrivent dans un contexte bien particulier, la contribution d'Ishii reste méconnue en occident. Peut-être est-ce parce qu'il n'a cessé de se nourrir de l'énergie punk de ses débuts, et ce même après l'échéance des années 2000. La preuve, en 2001, il sortait une perle brute complètement anachronique désormais disponible chez Spectrum Films, après une projection au Paris International Fantastic Film Festival : Electric Dragon 80.000 V.

 

Electric Dragon 80.000 V : photoFixation béton

 

On devient fou Ishii

À vrai dire, la question des accointances entre Otomo et Ishii est plus complexe. Car des années avant Akira, le jeune cinéaste avait déjà adapté officieusement son comparse dessinateur, alors lui aussi inconnu... sans s'inquiéter de son avis. Il avait attendu la diffusion du court-métrage en question, Shuffle, pour lui demander l'autorisation de porter à l'écran l'un de ses premiers manga. C'est à cette occasion que les deux hommes se sont rencontrés... et se sont potentiellement nourris l'un de l'autre.

À cette époque, Ishii était plus punk que cyberpunk. Dans sa jeunesse, marquée par sa découverte des Sex Pistols, il avait formé un groupe de rock : "Quand j'y repense, je frappais la guitare, je saignais, je faisais ces bruits dissonants... ", se rappelait-il pour Time Out Japan. "Si j'avais su que ce que nous faisions était appelé punk, j'aurais pu me dire que je pouvais continuer à le faire. Je n'en avais aucune idée." Persuadé d'être un très mauvais musicien, il s'est rabattu sur le cinéma. En parallèle de ses études, il s'est mis à réaliser des films amateurs... où sa passion pour ce mouvement culturel alors en train de se développer dans son pays pouvait s'exprimer autrement.

 

Crazy Thunder Road : photoCrazy Thunder Road

 

"The Sex Pistols, Einstürzende Neubauten, beaucoup des gens dans ces groupes avaient mon âge. Il y avait des jeunes dans le monde qui pensaient de la même manière que moi. Ça a été une immense source d'encouragement. C'était comme si le punk me donnait la permission de me lancer là-dedans. C'était l'idée que s'exprimer était plus important que la technique."

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commentaires
Grey Gargoyle
28/09/2023 à 18:19

C'est même curieux... Je ne me rappelle plus comment j'ai réussi à voir ce film mais il est tellement marquant (noir et blanc, électrocutions, scénario barré...), ça ne s'oublie pas. Dès que j'ai vu votre photo, ça a fait tilt.

Grey Gargoyle
28/09/2023 à 18:13

Hello,
ah, si, si, je m'en rappelle très bien de ce film même si je ne me rappelle plus dans quelles circonstances je l'avais vu. (^_^)
Bien cordialement