Jason Statham : ses 10 Meilleurs Films à (re)voir absolument

Jason Statham est de retour à l'affiche avec le très bancal En eaux très troubles, l'occasion idéale de revenir sur 10 autres bien meilleurs films dans lesquels il a joué.

Jason Statham a beau compter plus de navets et séries B oubliables que de vrais bons films, l'acteur britannique est aujourd'hui un visage incontournable, en particulier dans le cinéma d'action dont il est toujours un fidèle représentant. A 55 ans passés, il pète toujours la classe, la forme et des gueules, au point d'être la seule base solide d'En eaux très troubles.

Mais la suite du blockbuster de requins n'étant pas la meilleure référence, on revient sur 10 autres meilleurs films, loin de la fosse des Mariannes dans lequel la franchise sino-américaine est tombée. 

On aurait aussi pu parler de Spy 

arnaques, crimes et botanique

Sortie : 1998 - Durée : 1h46

Le grand plongeon 

Arnaques, crimes et botanique ne s’est pas contenté de mettre Guy Ritchie, sur le devant de la scène il a aussi permis à Jason Statham de faire ses débuts devant la caméra (aux côtés de son ami, l’ancien footballeur Vinnie Jones). Après une carrière dans la natation professionnelle (le plongeon pour être exact), le mannequinat sportif et quelques apparitions dans des clips vidéo, le Britannique a trouvé son premier rôle au cinéma juste avant de retrouver le réalisateur pour Snatch (qui aurait pu être dans la liste oui).

Il inaugure le premier plan, devient la première voix audible du film et prouve immédiatement son aisance dans la logorrhée post-moderne, héritage évident de la révolution Tarantino lancée quelques années auparavant. Malgré un charisme évident, il demeure néanmoins le plus discret de la bande de petits malfrats et ne fait qu’annoncer son stoïcisme facétieux. Il devient d'ailleurs vite difficile de ne pas le perdre au milieu de ce dynamitage du polar british et ses demi-douzaines d’intrigues parallèles mises en place par un Guy Ritchie peut-être trop enthousiaste. Le film sera donc plus une curiosité qu’autre chose pour les fans du bonhomme. En somme, des débuts timides, mais prometteurs.

BRAQUAge à l'anglaise

Sortie : 2008 - Durée : 1h40

Fast & Classe

Parmi les 45 films Braquage (à l'italienne, à l'ancienne, à l'américaine...), il y a Braquage à l'anglaise, et c'est l'une des rares occasions où on peut mettre "Jason Statham" et "classe" dans la même phrase. Inspiré par le véritable casse de Baker Street de 1971, le film réalisé par le bon faiseur Roger Donaldson (Cocktail, Le Pic de Dante, La Mutante) respecte tous les codes du genre : le héros charmeur, la femme fatale, le plan a priori sans faille, la petite bande d'experts, et les trahisons. Mais il le fait avec une certaine élégance, et un petit côté old school du plus bel effet.

Pris à part, Jason Statham est égal à lui-même dans un rôle très classique. C'est le film autour de lui qui illumine sa gueule de petit gangster, grâce à un scénario relativement sobre et bien ficelé, et une mise en scène qui insiste sur les étapes plus ou moins tendues de ce braquage plutôt que sur les acteurs qui roulent des mécaniques et se noient dans leurs propres numéros d'ego (le problème de beaucoup de Statham Movies depuis). Et il y a l'excellente Saffron Burrows, qu'on ne voit vraiment pas assez, et qui rajoute 10 points de classe à chacune de ses apparitions.

Hyper tension

Sortie : 2006 - Durée : 1h23

Hâte de voir Tom Cruise faire cette cascade en vrai

Hyper tension est-il le meilleur film avec Jason Statham ? Le débat fait encore rage au sein de la rédaction, en fonction du degré de mauvais goût de ses membres. Toujours est-il qu'au milieu des pelletés de sous-Ritchie, ou pire, de sous-Transporteur qui composent sa filmographie, le tour de montagne russe trépané du bulbe de Neveldine/Taylor est celui qui utilise le mieux sa trogne d'action star colérique. Propulsé à pleine vitesse dans un tourbillon d'effets de style vidant plan par plan nos cerveaux de leur matière grise, il traverse séances de torture, acrobaties motorisées et chutes d'hélicoptères sans desserrer les dents, comme le bus de Speed réincarné en chauve en manque d'adrénaline.

Dans la suite, il pousse les potards en même temps que le duo de réalisateurs, réagissant en direct à son opération à coeur ouvert dès les 5 premières minutes de film. Quoiqu'en pensent les détracteurs de l'avant-garde terrés chez Écran Large, force est de constater que le diptyque Crank lui garantit à lui seul une place au panthéon des gros bourinos. Et la scène où il hurle "Je suis en vie !" au milieu d’une partie de jambes en l’air publique, les yeux rivés sur un car rempli d’étudiantes ravies du spectacle, reste très probablement le sommet de sa carrière.

Fast & Furious (7 et 8)

Sortie : 2015 et 2017 - Durée : 2h20 et 2h16

"On laisse pas bébé dans un coin"

Un coup de téléphone. Une explosion. Dès son apparition dans la scène post-générique de Fast & Furious 6, on savait qu'on allait s'en payer une tranche avec l'arrivée de Jason Statham en grand méchant qui fronce les sourcils. Et force est de constater que Deckard Shaw est de loin l'un des antagonistes les plus amusants de la saga, si bien que comme tout bon membre de la famille de Vin Diesel, il a rapidement changé de camp.

Pour autant, là où le spin-off Hobbs & Shaw a tiré sur la corde, Fast & Furious 7 et 8 ont rappelé que Statham est surtout fun quand son charisme est exploité avec parcimonie. Résultat,  les deux épisodes ont offert au comédien certaines des meilleures séquences de la franchise débillo-testostéro-chauve. Entre le duel final à coups de barres à mine contre Vin Diesel et l'évasion de prison contre Dwayne Johnson, notre coeur balance. De toute façon, rien ne bat la réussite comique et chorégraphique de Fast 8, où Shaw part secourir le bébé de Dom, à mi-chemin entre la baby-sitter et le tueur à gages. Par la malice du découpage et des répliques sentencieuses de l'acteur, on ne peut que jubiler devant la générosité de la scène, qui permet à notre kéké préféré de montrer qu'il a un coeur de papa.

Un homme en colère

Sortie : 2021 - Durée : 1h59

Un homme tendu

Lorsqu’arrive Un homme en colère, Jason Statham a déjà derrière lui 3 Expendables, 3 Fast & Furious (dont un spin-off qui lui est dédié aux côtés de Dwayne Johnson), 3 Transporteur… En bref, une carrière qui semble vouloir rendre hommage au pire (ou au meilleur, la frontière est floue) des séries B décomplexées, pour ne pas dire décérébrées, qui ont fait les beaux jours des vidéos clubs des années 90. C’est donc avec une surprise aussi frappante qu’agréable que l’on a pu découvrir la performance tout en "sobriété" de l’acteur pour ses retrouvailles avec Guy Ritchie, plus de quinze ans après la sortie de route névrosée de Revolver.

Le film, très différent du poisseux Le convoyeur, dont il est le remake, continue la mue douce-amère entamée par le réalisateur sur son film précédent. Un homme en colère se transforme alors en une formidable toile vierge pour un comédien constamment sur le fil du rasoir de l’anachronisme et de l’oubli. Statham devient ici le symbole de la fin de l’innocence du cinéma de Ritchie (toute proportion gardée) et met à profit toute sa moue implosive. Les deux hommes réinventent la grammaire qui les a portés au sommet en trouvant la paix dans le feu et le sang. La violence est radicale, et le silence du comédien devient soudainement une arme de destruction cinématographique hors du commun. Qui aurait cru l'acteur capable d'être magnifié par l’amertume taiseuse de cet étonnant virage.

CELLULAR

Sortie : 2004 - Durée : 1h35

Un petit film, un petit rôle, mais un chouette souvenir

Dès le début de sa carrière, Jason Statham a pris l'habitude de jouer les durs, des personnages généralement peu aimables et peu bavards, voire carrément mutiques et ambivalents. Malgré tout, ces personnages amoraux et imparfaits étaient soit en quête de rédemption, soit du côté des protagonistes, à quelques exceptions près, comme dans le cas de Cellular. Cette série B réalisée par David R. Ellis (à qui on doit aussi Destination Finale 2 et 4), n'est pas du meilleur goût aujourd'hui, mais repose sur un concept plutôt ludique : une femme qui a été enlevée (Kim Basinger) réussit à traficoter un vieux téléphone duquel elle ne peut appeler qu'un seul numéro, celui d'un dénommé Ryan (Chris Evans) pour lui venir en aide. 

Dans Cellular, c'est donc le fringant blondinet qui est le bon gars héroïque sur qui les projecteurs et la sympathie du public sont braqués, laissant à Jason Statham le rôle du vilain, très vilain à abattre. Il incarne ainsi Ethan, un flic ripou qui veut se débarrasser de témoins gênants en enlevant une femme et son mari et en menaçant (plusieurs fois) de tuer leur fils. Aussi maigre soit l'écriture de son personnage, son stoïcisme naturel et son habilité à dégainer au moindre mot de travers n'ont jamais été aussi bien exploités, tout comme ses mimiques souvent moquées : mutisme,  froncements de sourcils, pincements de lèvres et répliques sèches. Dommage que ce genre de rôle antagoniste ne lui ait pas été plus souvent confié. 

CRAZY JOE

Sortie : 2013 - Durée : 1h40

Bad hair day

À voir l'affiche et sa catchphrase, Steven Knight (Locke, Serenity) n'avait a priori rien de plus à offrir qu'une série B d'action quelconque et une énième histoire de vengeance avec un Jason Statham particulièrement énervé. Et si Crazy Joe, dans sa seconde moitié, tombe effectivement dans l'actionner débile et le sous-Transporter (la faute au costume cravate noir et blanc) avec une histoire d'amour incongrue avec une nonne, le début a bien plus à offrir. Ou du moins, Jason Statham, qui se révèle au public bien moins saillant et valorisant qu'à l'ordinaire, tentant même de piocher dans un registre plus dramatique et pathétique.

Il joue Joe, un ancien soldat des forces spéciales américaines qui a déserté l'armée et reste traumatisé par les horreurs qu'il a vues et commises. Il apparaît ainsi complètement saoul et physiquement diminué avec des vêtements sales, de longs cheveux gras et une gueule de bois à faire pâlir Depardieu. Il met même un moment à redevenir garant de l'action, se faisant d'abord dérouiller par deux pauvres types avant de tomber dans l'appartement d'un homme gay (et absent) dont il se fera passer pour le petit ami secret. Et voir Jason Statham essayer de se donner un air maniéré avec sa gueule de gangster a tout du plaisir coupable.

EXPENDABLES 

Sortie : 2010 : Durée : 1h45

Joyeux Christmas 

En 2010, Sylvester Stallone a commencé à réunir les poids lourds du cinéma d'action des années 80 et 90 avec le premier volet d'Expendables : Unité spéciale. Mais contrairement à Sly, Dolph Lundgren, Mickey Rourke, Jet Li et Steve Austin (qui officiait surtout à la WWE), Jason Statham (comme Terry Crews ou Randy Couture) faisait plutôt partie de la génération des acteurs popularisés dans les années 2000, ce qui l'a pas empêché de s'imposer dans cette bande de gros bras iconique dont il prendra prochainement la tête. Au terme du quatrième film, Sylvester Stallone passera le flambeau à Statham et son personnage, qui devrait aussi avoir droit à un spin-off (le premier de la franchise). 

Concernant Jason Statham, son personnage, un ancien soldat et spécialiste des armes blanches, est là encore écrit sur-mesure pour son jeu qui consiste à grogner et cogner, non sans un certain flegme irrésistible (comme quand il menace un gars en poignardant un ballon de basket après l'avoir tabassé). C'est brutal et un peu bas du front, soit tout ce qu'on attend d'un film d'action avec Jason Statham. 

LE TRANSPORTEuR 

Sortie : 2002 - Durée : 1h32

Un jour comme un autre dans une production Europacorp

De toute évidence, Le Transporteur est loin d'être l'un des plus grands films d'action du début de siècle. Il s'agit d'une énième production Europacorp qui coche toutes les cases de l'écriture Besson, avec ses McGuffin féminins trimballés d'un bout à l'autre du récit par un bonhomme hyper-balèze, ses belles bagnoles et ses méchants unidimensionnels. Mais c'est de toute évidence le rôle qui a fait rentrer Jason Statham au club très select des stars d'action chauves. L'ancien plongeur avait certes fait forte impression sur grand écran grâce à Guy Ritchie, mais ce sont bien Corey Yuen et la célèbre écurie française qui ont imposé son air vénère dans le coeur des amoureux du genre.

Le premier opus a remporté presque 44 millions de dollars grâce à un budget de 20 millions. Et ses suites ont fait sauter le box-office avec 115 millions de dollars pour le deuxième opus et 122 millions pour le troisième. Ni une, ni deux, il est condamné à flinguer des hommes de main en costard jusqu'à la fin de sa vie hollywoodienne. Un destin qui ne semble pas lui déplaire. À nous non plus.

BRAQUAGE à l'italienne 

Sortie : 2003 - Durée : 1h51

Comme une impression de déjà vu

Pour terminer sur les Braquage à la *quelque chose*, Jason Statham a aussi joué dans Braquage à l'italienne. Même si le film ne s'éloigne pas du schéma du genre, avec l'histoire d'amour et de vengeance, le méchant un peu trop confiant et excentrique, le plan parfait chronométré à la milliseconde prés et l'équipe d'experts en casse, son déroulé programmatique ne l'empêche pas d'être soigné, malin et rythmé. 

Jason Statham y joue Rob, un "expert en voitures" et second couteau carencé, qui s'inscrit cependant dans la continuité du premier Transporter qui lui a apporté une certaine notoriété auprès du grand public et de l'expérience en course-poursuite de voitures. Braquage à l'italienne est donc encore une autre expérience derrière le volant avant les Fast & Furious et Course à la mort. Plus largement, le film est un carrefour dans sa carrière étant donné qu'il a depuis recollaboré avec le réalisateur F. Gary Gray et l'actrice Charlize Theron pour Fast & Furious 8.