L.A. Confidential : la résurrection moderne du film noir

Clément Costa | 23 mars 2023
Clément Costa | 23 mars 2023

L.A. Confidential de Curtis Hanson réunit à l’écran Guy Pearce, Russell Crowe, Kim Basinger et Kevin Spacey dans un film noir résolument moderne.

Parmi les genres ayant le plus durablement inspiré le cinéma hollywoodien, le film noir tient une place de choix. En pleine expansion lors de la période d’après-guerre, le genre vivra ses plus grandes heures de gloire entre les années 50 et 60. L’esthétique singulière et les thématiques du film noir vont cependant inspirer de très nombreux cinéastes et mouvements artistiques lors des décennies suivantes.

À commencer par le Nouvel Hollywood et les films qualifiés de néo-noirs, à l’image de Chinatown ou encore Le Privé. Mais avec l’arrivée de polars de plus en plus violents et nihilistes, le grand film noir hollywoodien au sens classique du terme semble relégué à une inspiration dépassée, figée dans le temps. En 1997, Curtis Hanson se lance alors un pari fou : raviver la flamme du film noir. En adaptant L.A. Confidential du célèbre auteur James Ellroy, le cinéaste crée un véritable exploit. Son objectif est de rendre hommage au cinéma traditionnel tout en restant résolument moderne.

 

L.A. Confidential : photoL'autre Dahlia noir

 

RENDEZ-VOUS EN TERRAIN CONNU

Tout amateur du genre le remarque immédiatement, L.A. Confidential respecte absolument tous les codes attendus d’un grand film noir. L’intrigue suit de près des policiers au cœur d’une enquête trouble, qui doivent composer avec des faits divers sordides. Une atmosphère mystérieuse pèse sur tout le récit. On y retrouve tout ce qui fait la puissance des écrits de James Ellroy, à savoir ces univers labyrinthiques, ambigus. Sans oublier les sempiternels dilemmes moraux et autres conspirations douteuses.

Cet univers sombre et impitoyable n’est jamais avare en rebondissements. La mécanique conflictuelle est savamment huilée. Même du côté du choix de casting, Curtis Hanson respecte la tradition du film noir avec ses gueules iconiques. Sans comparer Russell Crowe à un Humphrey Bogart, on ne peut qu’admirer l’intelligence avec laquelle il est dirigé ici. Hanson s’assure d’exploiter toute la brutalité de l’acteur, de son physique rugueux à son jeu bourru. Il en va de même pour une Kim Basinger parfaite en femme fatale, filmée avec une fascination dangereuse évoquant par moments Rita Hayworth dans Gilda.

 

L.A. Confidential : photoUne belle brochette de vainqueurs

 

La fidélité aux romans de James Ellroy se retrouve également dans la façon qu’a Curtis Hanson de mettre en scène la ville de Los Angeles. Une ville menaçante, tentaculaire, constamment bouillonnante. Il parvient à réellement l’utiliser comme un élément unique et inhérent à la narration. Si l’on entend souvent ce lieu commun consistant à dire que la ville est un personnage à part entière, L.A. Confidential fait probablement partie des rares œuvres à justifier cette description.

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commentaires
Ozymandias
09/06/2023 à 01:55

Vu ce soir, j'ai vraiment trouvé ça pas terrible. Hyper déçu... Pas pour moi !

Miss M
28/03/2023 à 13:19

Un pur chef-d'oeuvre !

sylvinception
24/03/2023 à 11:23

@Tom's : gros manque de bol d'être tombé sur Titanic aux Oscar.
Autre victime collatérale du blockbuster de Cameron, le Starship Troopers de Verhoeven, qui méritait clairement celui des meilleurs SFX cette année-là - pour le grand Phil Tippett.

Tom’s
23/03/2023 à 22:56

le Néo Noir parfait ! La surprise Totale à la sortie, une telle réussite de la part de Curtis Hanson cinéaste us mineur, mais dont le succès de La Main Sur Le Berceau ( a revoir pour la performance surprenante de La trop rare Rebecca De Mornay) a donné un statut confortable est surprenant. Le Casting où chaque acteur semble né pour le rôle. Le film est hyper efficace, la dure réalité être sortie la mme année que Titanic qui lui as volé tous les Oscars, a part scènario et second rôle féminin pour Kim Basinger, clairement une injustice, il méritais les plus important. Mes scènes, le dial ds la cuisine entre Kevin Spacey et le chef de la police, l’arrivé de Basinger ds le magasin d’alcool, ce dial ou il lui dit qu’elle est mieux que l’actrice qu’elle imite, la musique de Jerry Goldsmith, le Climax ect. Un film génial encore trop méconnu !

Truc Bidule
23/03/2023 à 19:45

Ellroy is a God

saiyuk
23/03/2023 à 18:08

si on part sur la base (et c'est mon cas) qu'aucun livre ne peut être adapté 100% fidèlement ou parfaitement (1 page = 1minute, donc impossible de faire fidélité au livre en film) on ce retrouve a regarder un film noir brutal, cynique, osé, très bien écrit et joué (ce casting de fou furieux...) d'un niveau rarement égalé depuis, et même avant (en tout cas pas dans les 20 années précédente).
On parle de Space et Crowe bien sur (même dans Gladiator il n'est pas aussi magnétique et animal) mais Pierce était bluffant aussi, et que dire de Kim..

Bref un chef d'oeuvre

Flash
23/03/2023 à 17:12

Sans doute la meilleure adaptation d’Ellroy au cinéma. Le casting est magnifique.

alulu
23/03/2023 à 17:10

La résurrection du film noir et aussi son chant du cygne. De mémoire, les derniers films assez récents que j'ai vu et qui se situent à cette époque ne sont pas tops. Le dernier en date avec Liam Neeson est vraiment pas terrible, j'ai lâché le stream pour tout dire. L.A. confidential c'est la classe.

Franken
23/03/2023 à 14:13

Je suis retombé dessus il y a quelques jours.
Je devrais à chaque fois être déçu de voir le roman d'Ellroy à ce point dégraissé.
Mais tout est tellement maîtrisé, carré, bien écrit, bien réalisé, bien joué que le film piétine toute réserve.
Il y a des petites déception qui font un bien fou.

Hasgarn
23/03/2023 à 13:53

Chef d’œuvre absolu.
Tout est parfait dans ce film.

Franchement, ne me demandez pas d’être objectif, je ne le puis…

@ Ray : amen

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