Critique : Agua fria
14 mars 2011
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14 mars 2011
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Jeunesse, solitude, errance et lassitude, Paz Fábrega s'attaque pour son
premier film au commun, au banal, à tous ces "rien", ces moments de
battement, de néant qui ponctuent une vie de mortels à la fois esseulés
et coincés dans une solitude sans fond. Immanquablement, l’idée nous
renvoie sans difficulté vers une certaine Sofia Coppola et son récent Somewhere.
Sauf qu'ici, exit les chambres d’hôtels luxueux, les stripteaseuses, la
piscine nettoyée et le room service à volonté. Aucun artifice ne vient
dissimuler ou combler le vide ; un vide qui emplit le quotidien de deux
destins plongés dans une solitude suffocante et un ennui qui ne leur
laissent aucun répit. Deux destins voués à se croiser, point. Narration
sommaire ...
Grande profondeur de champ et bords de cadre exploités, la tentative d’une écriture filmique est manifeste mais ne fait pas le poids face à une mise en scène abyssale. Le parti pris de Paz Fábrega d'aborder un quotidien fait de lassitude, a littéralement asséché sa pensée et son film. Agua Fria se retrouve victime du rien que la réalisatrice essaie tant bien que mal de modeler. Mais rien n’y fait, le vide ne cesse de s'amonceler autour de ses personnages, pourtant interprétés par des amateurs plutôt convaincants. Là où un Gus van Sant vous aspire dans l'introspection et les fonds de l'être, Paz Fábrega n'a pas su trouver les clefs d'une narration attirante et assez dense pour susciter l'envie de la suivre dans son questionnement. Dans les méandres du vide narratif, elle se perd et en oublie l'essentiel : l'essence même du rien, à savoir le fond. L’approche d’une narration basée sur la non action est risquée et pour s'y aventurer, il faut l'avoir appréhendée, apprivoisée et façonnée, pour lui donner corps. Dans Agua Fria, cela ne prend pas et l’échec réside principalement dans cette pensée naïve et maladroite de la réalisatrice, d'avoir cru que de la captation du vide naissait le sublime.
Grande profondeur de champ et bords de cadre exploités, la tentative d’une écriture filmique est manifeste mais ne fait pas le poids face à une mise en scène abyssale. Le parti pris de Paz Fábrega d'aborder un quotidien fait de lassitude, a littéralement asséché sa pensée et son film. Agua Fria se retrouve victime du rien que la réalisatrice essaie tant bien que mal de modeler. Mais rien n’y fait, le vide ne cesse de s'amonceler autour de ses personnages, pourtant interprétés par des amateurs plutôt convaincants. Là où un Gus van Sant vous aspire dans l'introspection et les fonds de l'être, Paz Fábrega n'a pas su trouver les clefs d'une narration attirante et assez dense pour susciter l'envie de la suivre dans son questionnement. Dans les méandres du vide narratif, elle se perd et en oublie l'essentiel : l'essence même du rien, à savoir le fond. L’approche d’une narration basée sur la non action est risquée et pour s'y aventurer, il faut l'avoir appréhendée, apprivoisée et façonnée, pour lui donner corps. Dans Agua Fria, cela ne prend pas et l’échec réside principalement dans cette pensée naïve et maladroite de la réalisatrice, d'avoir cru que de la captation du vide naissait le sublime.
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