Servir la soap
Imaginez la rivalité des clubs de karaté de votre patelin dégénérer en guerre atomique : c’est à peu près le principe de Cobra Kai, qui débutait pourtant comme un modeste shoot de nostalgie. Depuis, les bastons générales ont éclaté dans des lycées, des colonnes vertébrales ont été brisées, des « sensei » ont été envoyés en prison (et ce même pas pour avoir converti une génération entière à la violence), puis se sont carrément évadés afin de retrouver leurs élèves. Bref, Cobra Kai est un pur soap–opéra, avec ce que ça implique de situations invraisemblables et de cliffhangers racoleurs.
Cette première partie ne fait pas exception : après plus de 5 saisons, on a encore peu de nouvelles des parents laissant leurs gamins s’engager dans de véritables sectes qui les entrainent à s’envoyer des high kicks en cas de désaccord. Comme d’habitude, et bien que la paix règne désormais dans la vallée, cette belle ambiance encourage les querelles d’égo entre les ados et leurs grands ados de professeurs, d’autant que le super tournoi pour lequel ils ont été qualifiés leur réserve quelques surprises.

Les jeunes aventuriers du clan réunifiés vont devoir se déchirer encore un peu et subir des épreuves plus irresponsables les unes que les autres. Les années 1980 ont beau être une référence, on est très loin de L’École des fans.
Cobra Kai est un soap opéra, et l’assume de plus en plus. Ces 5 épisodes jouent volontiers cette carte, les scénaristes étant bien conscients que son jeune casting a quasi-intégralement passé les 18 ans et que le spectateur est en droit de souligner à quel point il joue mal. Heureusement, ils nous épargnent les traits d’humour les plus lourdingues de la série (Dieu merci, « Stingray » n’a droit qu’à une scène) pour revenir à un bouillon d’hormones, de répliques périmées et de twists impromptus.

Alors oui, en réunissant toutes les forces en présence (sauf les ultra-méchants), la série brusque un peu les réconciliations, quitte à contenir presque autant d’excuses que de bourre-pif. Les rancunes tenaces virent à l’amitié indéfectibles, les amitiés indéfectibles se muent en trahisons innommables en quelques dizaines de minutes (pauvre Samantha). Mais il faut reconnaître qu’après 50 épisodes, la série a introduit suffisamment de personnages pour insuffler un peu de suspens dans la compétition qui les oppose. Difficile de ne pas ressentir un petit plaisir, le petit plaisir du soap torché avec sincérité (et une dose non négligeable de bastons) donc.

Nostalgia critics
Son ton très enfantin ne l’empêche pas pour autant de commenter, malgré elle ou pas, l’état de la culture populaire dans les années 2000. Mine de rien, son succès lui donne un poids non négligeable alors que l’industrie du divertissement dans son intégralité semble l’imiter en pillant chaque madeleine de Proust des années 1980 jusqu’à épuisement de la moindre fibre artistique. Elle a le mérite de prendre à bras le corps cette mode, ses protagonistes y étant profondément attachés.
La confrontation permanente entre Johnny Lawrence et Daniel Larusso est en fait la confrontation entre deux manières d’envisager notre passé. Soit d’une part une passion pour la décomplexion parfois gênante, d’autre part un apaisement parfois coincé. Pour combattre la trahison pure et simple des idéaux qui faisaient le sel de Karate Kid, ils doivent joindre leurs approches. Et donc trouver ce délicat point de concordance qui rendra la nostalgie réellement utile, avec en ligne de mire la nouvelle génération, qu’il faut convertir à ces coutumes sans renier leur propre culture.

Bref, Cobra Kai met directement en scène sa propre envie de rendre correctement hommage aux années 1980. Idée qui s’était un peu compromise dans les dernières saisons, lesquelles comportaient certes de bonnes idées (la starbuckisation du karaté), mais passaient à côté de leur sujet au profit de sous-intrigues inintéressantes au possible. En remettant en question jusqu’aux fondations de cet univers, cette première partie se le réapproprie, souvent maladroitement, parfois avec brio.
Il est question non plus de l’héritage, mais de la façon de le distribuer (question que devraient se poser certaines grosses boites hollywoodiennes). Il est question non plus de mélancolie, mais de transmission. Car malgré ses énormes ficelles (ses cordes, à ce niveau) et sa candeur parfois irritante, la série fait encore le choix de raconter un apprentissage, plutôt que de conforter des quadragénaires dans leurs lubies passées. Mieux vaut con que vieux con. Jusqu’à la fin, espérons-le.
La partie 1 de la saison 6 de Cobra Kai est disponible depuis le 18 juillet 2024 sur Netflix.

Ca tourne en rond depuis la deuxième ou troisième saison, les « ficelles » scénaristes et les twists sont tous identiques mais peu importe, ça reste sympa à visionner.
Oui ça aurait pu et dû s’arrêter après la première saison qui était très sympa et se suffisait largement à elle même. Oui presque tout le reste est de trop. Mais je trouve que cette dernière saison relève un peu le niveau des trois dernières. C’est juste un prétexte largement assumé à un maximum de bastons absurdes mais divertissantes et plutôt bien chorégraphiées et ça passe car ça n’essaie même plus de forcer ou de justifier quoi que ce soit dans le scénar. Là où les saisons précédentes versaient à fond dans les références aux années 80, cette saison a pris le partie de l’autoparodie.
Ca raille les saisons précédentes. Daniel Larusso est plus coincé, idiot et insupportable que jamais, la toxine botulique qui entrave les grimaces de sa femme est surchargée, les flashbacks débiles et les twists n’ont jamais été aussi stéréotypées, la plupart des personnages voient leur bêtise décuplée, presque personne n’est épargné mis à part Johnny Lawrence fidèle qui garde le même capital sympathie.
J’ai trouvé ça très plaisant. Dommage que ça soit en trois parties.
La 1ere saison était vraiment chouette. C’était malin et bien écrit, ça jouait sur les différences générationnelles et ça se moquait gentiment de cette obsession pour la bagarre des deux vieux.
Et puis Netflix a racheté, et c’est devenu un vulgaire soap ado dont la qualité a baissé à chaque saison, avec en point culminant celle-ci.
Les persos caricaturaux changent de veste tous les 3 épisodes, se trahissent, se battent, se réconcilient, se battent…ça fait longtemps que Cobra Kai n’a plus grand chose à raconter.
Ce truc n’aurait pas du dépasser la saison 1.
Visiblement les protagonistes de cette « série » ont clairement fait le choix en pognon et amour propre.
Et me dire que Jackie Chan risque de partager l’affiche d’un film cinéma avec Maccio me déchire le cœur. Un authentique héritier de la formation martiale traditionnelle (oui l’école de l’opéra c’est quand même formateur) au niveau d’une faignasse qui ne s’est jamais entrainé à la discipline qui lui a apporté la célébrité…pfffff
C’est rassurant, car en effet je n’attendais même plus trop la suite vu comme j’ai peu accroché aux dernières saisons. Les 2 premières étaient vraiment très bonnes, la troisième pas mal, mais après…
Vraiment la saison de trop de mon point de vue et le fait de la spliter en trois ne va pas aider…