THE RIG-OLO
Il ne faut pas longtemps pour comprendre que The Rig ne va pas révolutionner le thriller horrifique. Comme l’indique son titre, cette série créée par David MacPherson se déroule sur une plate-forme pétrolière écossaise appelée Kishorn Bravo, qui est perdue dans les eaux de la mer du Nord. Certains membres du personnel se préparent à retourner sur le continent, mais un étrange brouillard perturbant leurs communications les force à rester sur place et une force surnaturelle venue des profondeurs s’en prend à eux.
À partir de ce pitch qui pourrait être décrit comme The Mist rencontre The Thing sur une plate-forme pétrolière, la série enchaîne sans essayer de faire preuve d’originalité. Après avoir présenté la plupart des personnages et montré les conflits existants entre les responsables et les employés du site de forage, le scénario reprend le modèle classique du genre, avec des morts brutales, de l’action et des révélations qui poussent les membres de l’équipe à se retourner les uns contre les autres ou à s’allier.
Iain Glen qui repense à la belle époque de Westeros et de Daenerys
Si l’histoire s’annonçait convenue d’emblée, The Rig avait toutefois plusieurs éléments pour tirer son épingle du jeu : une intrigue simple, mais efficace autour d’une étrange menace surnaturelle, un environnement dangereux et labyrinthique dans lequel des personnages sous tensions sont livrés à eux-mêmes et un casting porté par quelques visages reconnaissables.
Dans le premier épisode, des ouvriers d’une « compagnie » pétrolière inconnue parlent de leur paie misérable, de leur quotidien et de leurs familles au cours d’une scène de repas et l’immensité et l’austérité de l’infrastructure qui a servi de décor apportent un certain charme, qui s’estompe une fois que la série commence vraiment.
Dès que les incidents se multiplient sur la plate-forme, l’atmosphère bascule alors de la science-fiction à l’horreur en passant par le drame ou le film catastrophe, tandis que le récit puise continuellement dans Alien, Abyss, les films de John Carpenter et tout un tas d’autres oeuvres du genre pour éviter de se retrouver à sec.
Emily Hampshire se demande elle aussi ce qu’elle fait là
GAME OF TROGNES
En assumant son caractère de série B et ses ambitions modestes, The Rig aurait pu être plus ou moins intéressante, si l’histoire savait ce qu’elle veut raconter. Mais que ce soit au niveau du rythme, des dialogues ou de la gestion du suspense, l’écriture de la série est consternante.
Le scénario est aussi décousu qu’il est inutilement long, certains dialogues sont particulièrement risibles (comme lorsque le vieux contremaître de la plate-forme explique « qu’à force de percer des trous dans la Terre, elle va finir par se venger ») et hormis pour une caractérisation sommaire et quatre scènes dramatiques sans émotion, les personnages ne sont quasiment jamais développés.
« Ce n’est pas très gentil d’être méchant quand même »
Magnus (Iain Glen) est le chef du site de forage, un homme ferme et pragmatique torturé par les secrets de son passé. Rose (Emily Hampshire) est la représentante de la Compagnie et joue le rôle de l’administratrice rigide et insensible jusqu’à ce qu’elle découvre la vérité sur l’entreprise pour laquelle elle travaille depuis tout ce temps. Hutton (Owen Teale) est un ouvrier bourru et impulsif qui s’oppose constamment aux décisions de la direction sans réfléchir et Cat (Rochenda Sedall) est l’infirmière dure à cuire qui attend impatiemment de retourner auprès de sa femme.
Parmi les autres personnages de fonction, il y a aussi le jeune idéaliste, le vieux sage, le costaud au coeur tendre, l’ancien alcoolique en pleine rechute ou encore le méchant prêt à sacrifier les ouvriers pour le profit (interprété par un autre revenant de Game of Thrones, Mark Addy, ancien roi Baratheon). Tous correspondent exactement à la caricature désincarnée attendue d’eux et le casting n’aide pas à les rendre plus convaincants ou plus attachants.
Martin Compston en train de chercher un sens à ce qu’il fait
Les acteurs et actrices moins expérimentés tentent de faire au mieux avec ce qu’ils ont dans les rares scènes où ils apparaissent, et ça se voit, alors qu’à l’inverse, les têtes d’affiche comme Iain Glen, Owen Teale et Emily Hampshire oscillent entre surjeu constant et absence totale de jeu et ne sont donc jamais crédibles.
Les personnages se hurlent dessus dans des couloirs sombres pour créer un semblant de tension ou prennent des décisions insensées pour faire avancer l’intrigue et l’histoire s’intéresse finalement plus à sa mystérieuse menace surgie des abysses qu’au sort des hommes et des femmes sur cette plate-forme pétrolière.
Calvin Demba, un des nombreux visages perdus au sein du casting
THE SMOG
The Rig ne sait pas quel genre de série elle veut être ni ce qu’elle veut faire de ses personnages et la mise en scène de John Strickland (Line of Duty, Strike Back) et Alex Holmes (Strike Back, Dominion) ne possède pas plus d’identité, d’idée ou de cohérence.
Au départ, la réalisation joue alors la carte de l’économie et lorgne du côté du huis clos horrifique en montrant des morts soudaines et violentes dans les espaces exigus de la plate-forme. Puis, au bout d’un moment, la série se prend pour Deepwater et se met à proposer des scènes d’action et de sauvetage aussi invraisemblables que spectaculaires avant de pomper un peu plus Alien et Premier Contact en mettant bien l’accent sur son propos écologique pour ceux qui n’auraient toujours pas compris le message au bout de six épisodes.
La seule réaction possible face aux effets visuels immondes
Sauf lors de quelques scènes où la caméra se balade entre les structures métalliques de la plate-forme, la réalisation reste rudimentaire et ne retranscrit jamais pleinement l’isolation, la solitude ou la détresse des personnages. Jusqu’au bout, la série n’exploite ni son concept, ni son décor, ni son casting, ni quoi que ce soit. Même le générique est totalement raté, avec sa musique poussive et son montage psychédélique qui ne correspondent pas du tout au ton de la série.
Au final, au lieu de recopier les autres oeuvres de science-fiction ou de surexpliciter son discours écologique dans un scénario qui rappelle les heures sombres de Helix, The Rig aurait mieux fait de creuser dans ce qu’elle a laissé de côté pour enrichir son récit : les inégalités sociales entre les dirigeants et les employés, la dimension survivaliste ou ces personnages secondairesoubliés. Entre ce colosse qui cache son talent pour le dessin, cette laborantine qui s’en remet à sa foi en Dieu ou ce Russe qui est passé d’un sous-marin nucléaire de la Guerre froide à la cuisine miteuse d’une plate-forme pétrolière, il y avait matière à.
The Rig est disponible depuis le 6 janvier 2023 sur Amazon Prime Video
Désormais je me sers de votre site comme un baromètre inversé.
La série est de facture moyenne mais au moins elle a une proposition de SF huis clos qui sort des propositions d’épouvante-horreur génériques.
Le rythme est bancale, les effets spéciaux pas incroyables mais il y’avait la base pour faire une très bonne mini-série fantastique à rebondissements.
Il fallait juste confier la réal à un metteur en scène plus inspiré.
Tout du long, je me suis imaginé réadapter l’intrigue pour faire un one shot de jeu de rôle.
Il y’a matière à passer une bonne soirée en jouant sur les faux semblant et en se servant des habitudes des joueurs sur les récits horrifiques.
Enfin, il y’avait une proposition intéressante mais la mise en forme est approximative.
La critique est vraiment trop dure !
La série n’est peut-être pas exceptionnelle mais elle se laisse suivre. La critique critique les effets spéciaux sans se rendre compte que le budget ne peut pas suivre. Les effets ne sont pas parfaits, mais de qualité constante. In apprécie encore des films du début des années 2000 avec des effets approximatifs, si.l’hsitoire est bonne, on peut passer au dessus.
Et l’histoire de Thé Rig est bien traitée. Pas de révolution scénaristique, mais les personnages ne sont pas rigides et sont développés.
Vous voulez passer 3 bonnes soirées sans prise de tête, essayez The Rig, ça passe crème 😉
La critique est très juste, et si ça ne suffisait pas les pseudo-explications écolo new age mystiques finissent de vous achever par leur lourdeur et leur inanité.
Ça donne des lignes de dialogue comme : « La vie reste en vie. Tant qu’on la fait exister », et je reste persuadé que l’acteur a dû avoir de nombreux fous rire avant de réussir à emballer cette prise. Comment on peut écrire des choses pareilles ???
Résultat écologiquement contre productif en plus car ils réussissent à rendre presque sympathique leur antagoniste (pourtant il se donne beaucoup de mal), et donne envie qu’une salve d’ogives nucléaires vienne abréger leurs souffrances à tous, et la nôtre.
Je trouve la critique trop dure. Ok ce n’est pas exceptionnel, mais ce n’est pas vrai que tout est à jeter. Je trouve le lieu retenu pas si mal exploité, même si la promesse initiale mise en scène avec les première minutes et le tremblement de cette structure métallique n’est pas tenue.
Ce n’est pas tant que le scenario qui m’a fait rester que l’ambiance générale, ‘a cohérence des rapports sociaux et hiérarchiques (même si effectivement ça aurait pu être encore mieux exploité) et la sympathie de quelques acteurs.
Le rythme ? C’est une série qui prend son temps. J’aime bien ça. Le nombre d’épisodes fait que ça se supporte pas mal. Ok 6 heures pour compter une histoire qui aurait pu l’être en moins de temps, mais ça permet aussi d’ajouter quelques interactions bienvenues. On ne peut pas critiquer l’absence de lien entre les personnages d’un côté, et regretter les dialogues qui permettent de les définir d’autre part.
Ça vaut bien deux étoiles.
Cela se regarde, j’ai fini la saison et franchement ça va, on n’est pas sur la série de l’année, le jeu de certains acteurs est médiocre mais je ne regrette pas, je n’ai pas l’impression d’avoir perdu mon temps.
Dommage pour ceux qui suivent aveuglément la critique sans laisser une chance à la série.
C’est d’une nullité absolue. J’espère qu’il n’y aura pas de suite. Même si la saison 1 ne termine pas
Une série qui vous tient en haleine, très bien construite et tellement futuriste !!!! il faut juste être conscient que l’on se rapproche de très près de ce qui pourrait arriver a cette planète a force de lui tirer ses ressources et d’en tirer les virus en sommeil! Je m’attends forcément a une suite de ce monde apocalyptique de « l’Arche de Noé » du 21e siècle……..
Moi j’ai aimé! je trouve que l’histoire tient debout et qu’elle mérite une suite
Etrangement j’avais vu des images de la série assez sympa avec des tons presque « argentique ».
Puis en voyant l’affiche.. Ambiance Sharknado direct !
Assez bluffé par ces effets si risible alors que la plupart du temps ils ne servent à rien.
Le vrai naufrage est celui des acteurs clairement présent car il faut mettre des pâtes dans la gamelle.
En même temps l’affiche annonçait le ton à venir. On sent le stagiaire qui s’est endormi durant les cours de Photoshop.