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Wicked : le réalisateur défend déjà son film face aux critiques sur la laideur et les couleurs

Par Antoine Desrues
26 novembre 2024
Wicked : le réalisateur défend déjà son film face aux critiques sur la laideur et les couleurs © Canva Universal

Pour certains, Wicked montre depuis ses bandes-annonces une photographie en manque de couleurs par rapport au Magicien d’Oz. Le réalisateur Jon M. Chu explique son choix.

Wicked est bien parti pour devenir le phénomène escompté. Avec un démarrage sur le sol américain à 114 millions de dollars, l’adaptation de la célèbre comédie musicale avec Cynthia Erivo et Ariana Grande a largement dépassé Gladiator 2 sur son premier week-end (56 millions). Si le show de Broadway – réinvention de l’univers du Magicien d’Oz – n’est pas forcément le plus identifié en France, son succès démentiel depuis plus de 20 ans aux États-Unis et au Royaume-Uni en faisait un projet de film plus que logique, et Universal a visiblement bien fait d’investir dedans.

Par ailleurs, le long-métrage de Jon M. Chu (Crazy Rich Asians, D’où l’on vient) a pour le moment reçu des premiers avis très enthousiastes à travers le monde (et il est possible qu’on rejoigne la ronde très bientôt). Cela étant dit, tout n’est pas forcément merveilleux dans le monde d’Oz, puisque le réalisateur est revenu sur l’une des critiques majeures faites au film avant même sa sortie.

« Le rose va bien avec le vert »

Wicked : Over the colors ?

En effet, dans une interview avec le média canadien The Globe and Mail, Jon M. Chu a détaillé sa pensée et son processus par rapport à la photographie de Wicked, et plus spécifiquement son étalonnage. Depuis la sortie des bandes-annonces, beaucoup d’internautes se sont plaints de l’aspect désaturé de l’image, plutôt pastel dans ses teintes.

Il est vrai que l’univers du Magicien d’Oz évoque des contrastes de couleurs forts, surtout avec le film de 1939, qui reste encore aujourd’hui l’une des vitrines du Technicolor, avec son fameux passage du noir et blanc à la couleur lors de l’arrivée de Dorothy dans le monde imaginaire. Mais justement, Jon M. Chu tenait à une approche esthétique différente, en accord avec le fait que l’histoire est racontée du point de vue d’Elphaba, la Méchante Sorcière de l’Ouest.

Bon, ok, là, c’est pas le plus coloré…

« Quand même, il y a de la couleur partout. Ce que nous voulions faire, c’était immerger les spectateurs dans le monde d’Oz, d’en faire un véritable lieu. Si ça sonnait faux, si c’était un rêve dans l’esprit de quelqu’un, alors la relation et les enjeux bien réels que ces deux filles traversent ne sembleraient pas réels.

Nous présentons ce monde comme on n’a jamais expérimenté Oz par le passé. On a été habitué aux matte paintings, puis à un univers numérique de jeu vidéo [en référence au Monde fantastique d’Oz de Sam Raimi, ndlr]. Mais je voulais qu’on sente la poussière. Je voulais qu’on sente l’usure des choses, que ça ne fasse pas plastique. »

Il est vrai que Wicked a pour lui un maximum d’effets pratiques et de décors véritablement construits, mais on pourra néanmoins questionner la binarité des propos de Jon M. Chu, d’autant que son film repose sur beaucoup d’effets visuels numériques. Pour autant, son discours révèle bien la démarche globale du long-métrage. Wicked n’est pas juste l’adaptation du musical de Broadway (lui-même basé sur le livre de Gregory Maguire). Il doit encapsuler tout l’héritage du Magicien d’Oz – à commencer par le film de Victor Fleming – et trouver un équilibre pour raconter son histoire au travers d’une perspective différente.

Wicked
…mais ça s’améliore en cours de route

Après tout, Wicked parle en creux de l’hypocrisie du monde d’Oz, et la conscience politique naissante de son personnage principal, qui se voit transformée par la même occasion en bouc-émissaire. Pour M. Chu, il était important de marquer cette différence, et surtout de marquer une évolution de la colorimétrie au fur et à mesure du récit, comme il le précise dans l’interview.

« Nous avons pour nous l’environnement. Le soleil reste la source principale de lumière. Vous voyez les vastes paysages. Vous sentez l’air, et vous voyez les créatures qui vivent dans cet endroit. Pour ces deux personnages que l’on va suivre au travers de deux films [Wicked adapte la comédie musicale en deux parties, ndlr], leur relation avec la terre d’Oz est très importante, cette relation avec la nature sur laquelle le Magicien impose sa vision. Les contrastes de couleurs augmentent avec le temps parce que c’est ce qu’Elphaba apporte à ce monde. »

En l’occurrence, il est clair que le film gagne en contraste dans sa dernière partie en direction de la Cité d’Emeraude, passage fondamental de la comédie musicale. Nul doute que la seconde moitié de Wicked, prévue pour sortir en salles le 26 novembre 2025, saura accentuer ce choix. En attendant, pour découvrir la partie 1 en France, il faudra se rendre au cinéma à partir du 4 décembre 2024.

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Tout savoir sur Wicked : Partie 1
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Vincent Terranova

Et la laideur du film dans son ensemble, on en parle. Tout est surfait et suranné. Immonde en soi.
Un produit calibré uniquement pour les petites têtes blondes, soit. Mais qu’on en parle comme s’il s’adressait à tous les publics, au point d’en faire des critiques élogieuses sur un fond à peine esquissé, y a foutage de gueule.

tonto

Alors il y a plutôt trop de couleurs que pas assez dans le film, clairement, on ne souffre pas d’une désaturation quand on le regarde. XD

gtb

Les Trailers ne laissent rien transparaître de ce qu’il dit. Tout sonne fake, trop propre, trop neuf (pour la poussière, l’usure, le soleil, la tangibilité du monde on repassera), et le compositing est assez dégueulasse. On ne croit à la réalité d’aucun plan extérieur ou intérieur. Et contrairement au Oz de Raimi où on sentait l’esthétique studio volontaire et hommage au film de 39, ici on a juste l’impression que le film s’inscrit dans le moule des productions modernes visuellement ratées. C’est quand même sacrément moche. Mais bon, maintenant on sait que c’est parce qu’ils ont raté ce qu’ils voulaient faire.

cidjay

Gros carton aux States ! Gros four dans le reste du monde ?