La critique Bistrot : End of watch

La Rédaction | 12 novembre 2012
La Rédaction | 12 novembre 2012

Depuis quelques semaines déjà, Ecran Large n'est plus invité aux projections de presse des films distribués par Metropolitan. La raison : certaines personnes, visiblement haut placées, n'apprécient pas les articles sur le box-office que Sandy écrit toutes les semaines. Et notamment la manière dont il commente les scores des films du dit distributeur. Bref, Ecran Large est méchant avec Metropolitan et Metropolitan lui fait payer en l'interdisant d'aller voir ses films en avance. Alors, et parce que tous les films Metro ne nous donnent pas envie de foncer le mercredi dans la première salle du coin, on a décidé de prêter l'oreille à ce qui se dit dans d'autres projections de presse et ainsi écouter nos confrères évoquer leurs impressions sur le film que l'on n'a pas pu voir. Après la critique « bistrot » de Tous les espoirs sont permis, voici celle de End of watch.

 


Avec son concept de caméra embarquée qui suit le quotidien de deux flics de la police de Los Angeles, parfaitement dans la tendance actuelle du film de found footage, End of watch semble avoir sacrément divisé si on en juge par les réactions parfois houleuses que l'on a pu récupérer. Comme l'atteste celle de cette journaliste, qui, à peine sortie de la salle, est catégorique : « J'ai vraiment détesté le film, je le trouve bête et mal foutu. Le dispositif n'est pas intelligent et surfe sur la vague du found footage sans même y réfléchir. Il y a une multiplication des points de vue - caméra de Jake Gyllenhaal, des gangsters, caméras de surveillance + la caméra du réalisateur, qui n'est jamais justifiée dans le récit. »

Concernant le procédé visuel du film, tous semblent du même avis. Entre « un faux cop show qui n'a pas de sens », « un visuel trop shaky-cam » et un « emploi de l'autofilmage intéressant, mais dont l'utilisation systématique finit par limiter l'impact, au point qu'il n'y a plus aucune nuance entre les séquences de patrouilles et les scène dans l'intimité », David Ayer ne convainc pas.

Toutefois, certains viennent au secours du réalisateur en reconnaissant que « si le postulat de départ niveau réalisation (un flic qui filme son quotidien) peine à tenir tout le long du film, Ayer ne passe pas, contrairement à bon nombre de films du même genre, son temps à justifier le procédé avec des excuses bidons, il le laisse juste de côté et bafoue ses propres règles. »


Une fois passé le désaveu du procédé visuel, beaucoup s'accordent à dire que le film est « efficace même si un peu réac ». Le mot « nerveux » et « prenant » revient plusieurs fois dans la bouche des critiques. Et ils sont nombreux à avoir apprécié le final en mettant en avant son côté « poignant » ou « hardboiled » même si un autre juge que la fin n'est pas « assez couillue » notamment parce qu' « elle pencherait trop sur la glorification des flics ».

Si le film n'est pas « furieusement original », une consœur s'est « laissée prendre car l'ensemble est très nerveux et les deux acteurs principaux sont bien. ». Pour elle, « ça ne révolutionne pas le genre mais c'est efficace et toujours mieux qu'une comédie sentimentale ».

Mais justement, pour d'autres, on n'est finalement pas si loin que ça de la romance. On a entendu ainsi que le film s'avère « très sentimental, une vraie bromance virile ». En allant au fond des choses, End of watch serait finalement « moins un film de flics qu'un film sur l'amitié entre mecs. Deux types qui se cherchent leur identité et hésitent, un peu comme dans le premier film de David Ayer, Bad Times, mais avec une vision d'ensemble tout de même moins noire. »

 

 

 

Les plus réfractaires rappellent que « tout ceci n'a pas de sens même si quelques scènes sont à retenir » ou encore qu' « en jouant uniquement sur l'attachement envers les personnages, le film n'est qu'un énième buddy movie extrêmement vain, voire exaspérant dans son discours très primaire sur le bien et le mal où aucune distance n'est de mise. »

Et au vu du temps qui se rafraîchit et du doute qui s'installe sur tant d'avis différents, on pourrait peut être prendre au pied de la lettre le conseil indirect d'un confrère qui souligne que « dans sa narration, le film a du mal à rivaliser avec la densité de Southland. » Direction la couette pour une petite série télé ?  

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