Gérardmer 2005 — Jour 1

Vincent Julé | 27 janvier 2005
Vincent Julé | 27 janvier 2005

L'écran et les petits (à-côtés)

Journal de bord / 26 janvier 2005
Nous y sommes. Enfin ! Et la journée n'a pas été de tout repos. Pourtant, comme pour tout premier jour de festival, il ne s'est strictement rien passé… ou presque. Donc, bien que nous n'ayons rien à dire, laissez-nous vous raconter.

10h
Rendez-vous à la gare de l'Est de Paris, quai n°4, où un train spécial, intégralement réservé au festival Fantastic'Arts, attend les journalistes, professionnels et autres personnalités. À -3 °C, café à la main, croissant dans la bouche, tout le monde se dévisage, se reconnaît et les flashes crépitent à l'arrivée du réalisateur Laurent Bouhnik ou des comédiens Jonathan Zaccaï et Amira Casar, tous membres du jury des longs métrages.

10h40
Départ en douceur pour un peu plus de six heures de voyage. Des petits groupes se forment d'un wagon à l'autre, entre journalistes surtout. Premières prises de bec et désaccords, sur Alexandre, d'Oliver Stone par exemple, et débats sans fin sur les super héros, dont le plus ou moins attendu Constantine avec Keanu Reeves.
Mais trêve de blabla car, le programme sous les yeux, les atermoiements sur le devenir du cinéma fantastique laissent place à une prise de tête sur l'emploi du temps. Impossible, en effet, de tout voir, ou plutôt de voir tous les films qui nous intéressent. Entre les interviews – dont les horaires ne sont pas encore connus –, la rédaction et l'envoi des papiers, et les pauses casse-croûtes, un premier constat, terrible et sans appel : il va falloir faire des choix. Entre The Eye 2, des frères Pang, et Trauma avec Clin Firth et Mena Suvari. Entre l'espagnol et excitant Deadly cargo et le prétendument incontournable Calvaire. Oui, nous sommes à plaindre !

12h
Cocktail (avé l'accent !) avec champagne, petits fours et Michal de la Star Ac' (faites comme nous, n'essayez pas de comprendre !). Suit un repas en wagon fou et donc risqué (éclats de verre, vomi), dont voici le menu tel quel :
– foie gras lorrain en marbré de figues, sirop du fruit et pain fusette
– Cocotte d'un lapereau fermier au jus, cornet d'une purée aux truffes de Meuse, fine compote de choux truffé
– minis délices en trilogie, parfait chocolat muscade, soupe d'agrumes vanille et rose.
Voilà.

16h30
Arrivée à Gérardmer, les pieds dans la neige (froide, la neige). Chacun retrouve son hôtel et ses bagages. Sauf nous, bien sûr, qui avons été envoyés au mauvais endroit… Petite marche, en baskets, autour du lac, puis retour avec les grosses valises. Passons les détails sur la recherche d'un accès Internet (une sacrée histoire, d'ailleurs), et refocalisons-nous sur le festival et le cinéma. « Enfin », me direz-vous.

                   

19h
Ouverture officielle de la 12e édition du festival du Film Fantastique de Gérardmer, sous le signe des « états d'âme », avec les habituels discours importants – le rôle du conseil régional dans la production audiovisuelle – mais ronflants. Présentation du jury longs métrages, dont les ravissantes Amira Casar et Marina de Van (Dans ma peau), avant l'entrée en scène du grand, et grisonnant, Barry Levinson. Sans oublier un hommage rapide, mais sincère, à Roger Corman, « le Marcel Proust du cinéma » selon le créateur du festival.

Rideau. Les lumières s'éteignent pour la projection en ouverture de Capitaine Sky et le monde de demain, objet inoffensif, malgré la critique enthousiaste d'hier sur le site.

21h45
Pseudo-repas, mais l'appel du lit se fait déjà sentir.
ZZZzzzz...

Pour coller à l'ère du DVD, l'équipe vous offre en bonus de chaque texte les réponses à deux questions des rédacteurs et de certaines personnalités présentes à la manifestation. Celles-ci sont simples : Quel est votre film fantastique préféré ? et Quelle est la scène qui vous a fait le plus peur ?.
Aujourd'hui, c'est au tour de Stéphane Argentin et de Sandy Gillet.

Stéphane Argentin (rédacteur) :
Film préféré : Terminator 1 & 2, tout d'abord parce que les deux films n'auraient dû en faire qu'un, James Cameron ayant eu l'idée d'un cyborg polymorphe (le T-1000) dès le départ, mais, faute de moyen en 1984, il dut attendre sept ans avant de pouvoir concrétiser cette vision. Ensuite parce que la découverte de ces deux films, dès l'adolescence (le premier vu six fois en deux jours en VHS, puis le second vu en salles), a été le véritable déclencheur d'une passion cinéphilique sans bornes en même temps qu'un vif intérêt mêlé de crainte pour tout ce qui a trait au high-tech.

Scène de peur : C'est une fois encore à l'adolescence qu'a eu lieu ma plus grosse frayeur cinématographique en découvrant un soir (à nouveau en VHS) L'Exorciste, de William Friedkin. Une terreur si grande qu'une scène, en apparence anodine, me fit stopper net ma séance, tremblant de peur : quand Linda Blair est accroupie sur son lit en branle tandis que la fillette hurle à sa mère : « Maman, je t'en prie, arrête ça ! » La séance du lendemain n'ira pas beaucoup plus loin, puisqu'une scène analogue quelques minutes plus tard, où c'est cette fois au tour de la fillette d'être jetée dans tous les sens sur le lit, me conduira à nouveau à stopper mon visionnage. Et ainsi de suite… Résultat : il me faudra plusieurs jours à l'époque pour visionner un film que je n'ai jamais revu en intégralité depuis, et dont la simple écoute du Tubular bells, de Mike Oldfield, provoque en moi une vague de frissons incontrôlés.

NB : Ce qui ne m'empêche aucunement de posséder deux éditions DVD de ce film, qui pourrait à lui seul servir de définition au mot « terreur ».

Sandy Gillet (rédacteur en chef) :
Film préféré : La Chose, de Carpenter, mais aussi L'Invasion des profanateurs, de Philip Kaufman. En fait, j'ai du mal à faire mon choix et ces deux films me reviennent spontanément à la mémoire.
Scène de peur : La scène du test sanguin dans La Chose, justement. Elle reste encore pour moi à ce jour un moment de tension à la fois jubilatoire et terrifiant.

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