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Riposte : critique de Jessica Alba en Rambo badant sur Netflix

Par Ange Beuque
25 juin 2024

Une actrice sculpturale, à la filmographie que l’on qualifiera poliment d’irrégulière, roule des mécaniques façon badass sur Netflix au printemps 2024. Jennifer Lopez dans Atlas ? Non, Riposte avec Jessica Alba (Sin City). La réalisatrice indonésienne Mouly Surya embringue également Jake Weary et Tone Bell dans un jeu de massacre qu’on espérait cantonné à l’écran, pas dans la réception critique. Ce John Wick féminin mérite-t-il mieux que ses concurrents tristounets conçus sur le même moule ?

Critique de Jessica Alba en Rambo badant sur Netflix

Alba tord le cou des méchants

Einstein disait que la folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent. Alors quand on voit Netflix bégayer sa recette algorithmique, l’appréhension s’installe. Mais après tout, Mon p’tit renne avait brillamment prouvé que l’absence de promotion n’était pas forcément mauvais signe : on avait donc (un tout petit peu) envie de croire en Riposte.

Après avoir essoré Jennifer Lopez (The Mother, Atlas), Netflix mise sur un nouveau cheval pour sa course de lenteur : Jessica Alba. Si l’ancien mannequin jouait déjà de sa physicalité dans la série Dark Angel de James Cameron il y a vingt ans, elle a peu à peu disparu de la circulation et ne compte guère que Los Angeles : Bad Girls (dérivée de Bad Boys) comme référence récente.

Jessica Alba
Rambo-lie cérébrale

Pour revenir sur le devant de la scène, Alba hérite du rôle d’une militaire qui a raccroché l’uniforme, mais qui va rapidement recommencer à casser du ripou pour [insérer motif de vengeance générique]. Alors oui, elle joue du couteau comme un boucher turc (et très proprement puisque sans effusion de sang, ou peu s’en faut) et de la machette en hommage probable à sa filmographie, mais le tout cruellement d’incarnation.

Et si on était intrigué par l’implication de la réalisatrice indonésienne Mouly Surya, force est d’admettre qu’elle est complètement fondue dans le moule générique. Remarquée en 2017 à Cannes avec Marlina, la tueuse en quatre actes, elle échoue à insuffler la moindre personnalité à sa mise en scène.

Les combats sont pauvrement découpés, et leur intérêt se résume à deux ou trois mouvements trop brefs qui singent ses modèles plus talentueux. Un balai, une tenaille viennent ponctuellement améliorer l’ordinaire, mais le tout manque cruellement d’idées et d’ampleur. Et que dire de la laideur de ce money shot numérique racoleur dans le désert… La réalisation est si anonyme qu’on est malheureusement plus proche de John Doe que de John Wick.

Jessica Alba machette
Ripostera bien qui ripostera le dernier

Rien ne sert de courir, il faut aller nulle part

Le scénario de Josh Olson et John Brancato traine dans les cartons depuis 2016 et on se demande pourquoi il en a été sorti. Halley Gross, qui a tout de même écrit pour Westworld et The Last of us (le jeu et la série) serait repassée dessus après l’acquisition par Netflix, ce qui fait beaucoup d’hémisphères cérébraux pour un résultat aussi creux.

On comprend que ça va tirer sévèrement à la ligne dès la seconde scène et son dialogue insipide au commissariat. L’enquête sur la mort du père n’a aucun intérêt, et on se dit que quitte à reprendre un bar, Alba aurait mieux fait de finir au Road House : ça aurait fait d’une pierre deux bouses.

Elle essaie encore de faire flipper le dauphin

Mais le pire dans Riposte n’est pas sa stricte nature de remplissage mais la manière dont son scénario brasse des thèmes pseudo-progressistes avec un je-m’en-foutisme rare. Croyant parler de féminisme et de racisme, il case aux forceps et au détour d’une réplique des concepts auxquels il ne comprend rien et sur lesquels il n’a rien à dire (les latinx). Ça pue l’opportunisme mais à ce stade, on est déjà trop assoupi pour se demander si c’est juste idiot ou carrément offensant.

La même rigueur se retrouve dans la caractérisation des personnages, avec son héroïne sans peur et sans reproche qui encaisse les coups en traitant ses tortionnaires de gonzesses, mais qui a abandonné toute aspérité dans le désert. Quant aux méchants, ils tuent le temps en détruisant des bouis-bouis de tacos au lance-roquette parce que c’est ce que les méchants font.

Bref : sorti dans l’indifférence générale, Riposte semble décidé à y retomber aussitôt. On surveillera toutefois les courbes de visionnage, on est jamais à l’abri d’une mauvaise surprise ou d’une frénésie suicidaire après ce printemps pluvieux.

Riposte est disponible sur Netflix depuis le 21 juin 2024

Affiche de Riposte
Rédacteurs :
Résumé

Le titre original annonçait pourtant la couleur. Il importe donc de rendre à Riposte son trigger warning : visionnage à vos risques et périls, risque de traumatisme pour cause d’extrême médiocrité.

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Robert

Jessica Alba, topissimo belle

Frodon

1h40 de perdue 🙁

Ari G.

Je découvre le concept de ´latinx’ grâce à l’article. C’est déjà ça.

dr-no1

Le vrai courage, c’est de se désabonner du bousin. 99% de programmes qui piquent les yeux.

Pseudo1

Ca a l’air dans la veine de la daube Interceptor avec Elsa Pataky que j’ai subi récemment…
J’ai vraiment du mal à comprendre la logique de financement/achat de Netflix, ce genre de « truc » leur fait clairement plus de mal que de bien…

Sanchez

Qui regarde ça ?

kelso

Pas réussi a le terminer, on dirait un mauvais épisode de n’importe quelle série du genre. En plus pour un film d’action c’est vraiment mou et rempli de temps morts.

morcar

Ca se sentait dès la bande-annonce. Et cette affiche digne d’une influenceuse-poufiasse en dit encore plus long sur le produit en question…

Ultra Vomito

Vous avez du courage à la redac de vous taper des trucs pareil.

ozymandias

Bravo pour votre courage, je n’oserais pas lancer la lecture perso ^^.