Sauf que cette fois, c’est bien pire. Parce que les ados trouvent tous plus de bêtises réunies à dire dans un plan que nos hommes politiques en un meeting. Parce qu’un ours traine dans le coin. Parce que quand les castors mordent, leurs victimes se retrouvent avec une queue plate et des drôles de dents. Et parce que la séquence post-générique montre un début d’apocalypse que même dans nos cauchemars les plus délirants nous n’aurions jamais pu imaginer. Et c’est ainsi que, derrière les cris stridents des héroïnes naît l’une des grandes fables écologiques de notre génération que même Nicolas Hulot devrait reprendre dans ses prochains discours en nous montrant que nous, pauvres hères inconscients avec nos produits verdâtro-nucléaires, nous courrons à notre perte. Voilà donc l’œuvre philosophico-cinématographique que tout le monde attendait sur la condition de l’homme contemporain et son impossible lutte face aux forces qu’il engendre et qui le mènent à son autodestruction.
Comme quoi, pas besoin d’un vrai scénario, de vrais acteurs, de vrais castors et d’un vrai budget. Avec trois fois rien, quelques idées et des peluches dégueulasses, on peut arriver aux mêmes fins que n’importe quel film d’auteurs français et en même temps, faire rire et volontairement. Oui, parce que bon, même si on ne perçoit pas toutes les subtilités éthiques et métaphysiques d’un tel chef-d’œuvre (tout le monde n’est pas parfait, on le respecte comme les conducteurs du camion dans le film respectent les animaux et les jeunes filles en détresse), Zombeavers a des qualités. Et le plus étonnant en fait c’est que le cinéaste trouve le moyen d’atteindre l’impossible : parodier ce qui ne devait plus l’être tant le genre du Teens vs. Zombies était déjà auto-parodique déjà à ses débuts.
En poussant les gags et le n’importe quoi encore plus loin, on finit par tomber dans le Grand-Guignol le plus absurde et voir un cartoon en prise de vues réelles. Et puisque scénariste, acteurs et réalisateur assument tout au point de faire de leur petit coin de paradis l’antre de toutes les blagues éculées, de toutes les morts et résurrections les plus crétines et de toutes les transformations les plus grotesques, tout ce qu’on entendra devant ce film c’est soit un éclat de rire géant soit le néant de consternation des rares spectateurs qui avaient décidé de garder un morceau de leur cerveau avant d’entrer dans la salle ! Dommage pour ces derniers. Nous on a oublié le notre à la naissance, ça aide.
Heureusement que t la pour rappeler les évidences toi.
Il faut savoir que « beaver » est un mot anglais qui veut dire castor ET chatte (foufoune). C’est pour ça que c’est drôle. Il a compris, le blogueur ?