Critique : Rites d'amour et de mort

Nicolas Thys | 4 novembre 2008
Nicolas Thys | 4 novembre 2008

Court métrage d'une trentaine de minutes Rites d'amour et de mort est le seul film de de l'immense écrivain japonais écrivain Yukio Mishima, auteur controversé de nombreux ouvrages, traditionnaliste vis-à-vis de son pays et à la fois tourné vers l'Europe et auquel Paul Shrader rend hommage dans son film Mishima, une vie en quatre chapitres.

 

Longtemps considéré comme perdu ce film fût redécouvert en 2005 après la mort de la veuve de Mishima qui, à la suite du suicide de son mari en 1970, avait demandé que les copies de ce film soient détruites.  Yûkoku montre la mort par seppuku d'un homme dévoué à l'empereur mais qui ne peut se résoudre à punir ses amis et présente quelques similitudes avec la véritable histoire de Mishima. Heureusement plusieurs copies ont pu être retrouvées, restaurées et montrées dans de nombreux festivals depuis cette date.

 

Film muet et admirablement mis en musique, Rites d'amour et de mort est à la fois d'une incroyable austérité dans la composition minimaliste de ses décors, une scène de théâtre nô surplombée d'une immense composition calligraphique, et sentimentalement féroce. A mi-chemin entre sensualité et dégoût, les corps des protagonistes sont magnifiés par la photogénie des certains gros plans sur un nombril, un dos musclé, deux regards, et mortifiés par le suicide du lieutenant et de son épouse et par l'apparition du sang et des boyaux rappelant deux états extrêmes de la chair prise entre la vie et la mort, entre la volupté et la l'inévitable décomposition finale.

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