Avant d’être un film d’animation, Piccolo, Saxo est avant tout l’uvre indémodable d’André Popp et des centaines d’adultes se souviennent encore de la simplissime mais culte petite phrase musicale : « fa, si, sol, do, piccolo, saxo ». Toujours d’actualité donc, malgré ses cinquante bougies.
La première question que l’on est en droit de se poser par rapport au nouveau long-métrage est ainsi sur la pertinence d’adapter sur écran une uvre déjà suffisamment riche pour être appréciée uniquement sur support audio. Mais bon, le mal est fait et on ne s’étonnera plus du manque d’imagination de nos gamins. Dans un autre registre, en plus de ne pas avoir un grand intérêt, la visuel n’est pas particulièrement satisfaisant : des couleurs et des voix agressives se mélangent pendant 1h25 d’un périple prévisible et peu original. La cible n’est pas non plus franchement définie car si le fond s’adresse à un public jeune, voire très jeune au vu des dialogues (qui en deviennent parfois vulgaires, vous aurez donc droit à la bonne blague du saxo qui dit : « Oups, j’ai lâché un vent ») et du design, vont-ils vraiment se souvenir de la plus petite information sur la musique, la différence entre les instruments à vent et les bois ou même les noms des nouveaux instruments qu’ils auront découvert ?
Une déception douce amère donc pour ce film de vacances qui ne vous ennuiera pas complètement mais qui perd un peu son coté ludo-éducatif originel au profit de la mode du 3D. Un esprit « Apprends l’anglais avec Rayman » amusant mais pas franchement utile, ni indispensable.