Max la menace : Critique

François Provost | 30 juin 2008
François Provost | 30 juin 2008

Il n'aura pas fallu attendre Austin Powers pour voir fleurir les parodies de l'agent le moins secret du monde. En 1965 apparaissait sur les écrans Maxwell Smart, agent catastrophe du CONTROL, secondé en permanence par la charmante 99 lui prêtant plus que main-forte dans la lutte contre le KAOS, association de malfaiteurs tenant à classiquement asservir le monde. 5 saisons et un peu plus de 40 ans plus tard, la série Get smart se voit elle aussi offrir les "honneurs" d'une adaptation ciné. 

Tâchant de faire passer la pilule sans compromettre le statut maintenant classique de la série, le scénario se dote d'un casting haut en couleur (Alan Arkin, James Caan, Terence Stamp, Dwayne Johnson) avec en tête l'indomptable Steve Carell, nouveau chef de file de la comédie américaine aux côtés de Will Ferrell. A l'aise dans le registre malgré un rôle peu flamboyant, Carell joue l'impassible à l'œil vif, prompt à la réplique l'enfonçant dans les limbes de l'auto-dérision (in)volontaire : des tics majeurs et une présence qui auront contribué à le voir tourner avec Judd Apatow dans l'hilarant 40 ans toujours puceau, avant la promotion qu'a été le rôle de Michael Scott dans la version US de The Office. A ses côtés, on retrouve l'affolante Anne Hathaway, dont le seul point positif du rôle est de ne pas strictement servir de faire valoir à l'espion en herbe, l'extrayant la plupart du temps (et en toute beauté) de situations inextricables.

 


Celui qui s'en sort le mieux reste encore Alan Arkin, chef du CONTROL et pressé d'en découdre avec le terroriste Terence Stamp (qui cachetonne jusque dans sa scène finale), à qui on a réservé le meilleur moment du film, un houleux débat entre chefs d'organisations militaires ("I've been waiting for this since Nixon !").

Le problème du film est de trop se reposer sur ses personnages (et par extension, ses acteurs), pas suffisamment bien écrits pour soutenir l'architecture branlante du film : Car au final, Get smart est moins un hommage enamouré à la série d'origine qu'un véhicule commercial pour Steve Carell ayant atteint ses pleines capacités, se reposant à présent sur des lauriers vite gagnés. Get smart n'évite ainsi pas le piège de la pure parodie, répondant au gag par le gag jusqu'à perdre en route une unité qui aurait été la bienvenue.

 

 

Pour autant, le scénario va jusqu'à proposer une base de travail intéressante, puisque repartant des premiers pas du personnage pour en écorner l'exubérance dans son deuxième acte. Suivant très classiquement les pas d'un James Bond avec toutes les phases nécessaires au bon déroulement de la mission (jusqu'à entretenir une filiation avec L'Espion qui m'aimait par la reprise ratée de sa scène d'ouverture et l'exploitation d'un homme de main à la Requin), le film est aussi largement desservi par une mise en scène tape à l'œil au possible, incapable de mettre en valeur ses comédiens et donnant dans les effets spéciaux à outrance pour cacher la misère, poser et avancer tranquillement. 


 

Résumé

Malgré les bonnes intentions de départ, le casting efficace jusque dans ses caméos (tiens Bill Murray, ça faisait longtemps), le film peine à se tenir sur 1h50 de métrage, entre une intrigue par trop classique malgré ses efforts, et les tentatives souvent poussives visant à nous arracher un sourire de connivence. Pour ceux rigolant a pleins poumons devant les écarts gauches de l'ami Steve dans les bandes-annonces, n'en attendez pas plus : tout y est. Vous voilà prévenus. 

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