Que justice soit faite : Critique
Jadis, déferlaient sur nos écrans moult vigilante flicks tous plus décomplexés les uns que les autres, dont les héros décapsulaient autant de bières que de boîtes crâniennes. Cette époque est révolue, et aujourd'hui pour profiter en 16/9 d'une vengeance bien légitime, il faut en passer par les affres de DTV souvent honteux. C'est avec joie et émotion que nous accueillons la sortie de Que justice soit faite, qui arrive à point nommé.
Clyde (Gerald Butler) est un bon père de famille, jusqu'à ce que cette dernière soit massacrée sous ses yeux. Traumatisé, il découvre ébahi que son avocat (Jamie Foxx) est sur le point de passer un accord avec les accusés, certes afin de s'assurer qu'ils aillent bien en prison, mais pour une durée ridicule au vu de leurs méfaits. Clyde, trahi, révolté, attend dix années dans l'ombre, ourdissant une vengeance implacable, comme il le dira lui-même: « it's gonna be biblical! » Et ce n'est rien de le dire.
Car si le scénario du film ne fait jamais dans la dentelle, il caresse le spectateur dans le sens du fusil. De la classique scie à métaux, sans oublier la mitraillette téléguidée, en passant par un téléphone à vous faire perdre la tête, Que Justice soit faite vous réserve son lot de séquences aussi jouissives que délicieusement tordues. Gerald Butler dirige ce jeu de massacre avec un appétit et un charisme évident, il irrigue littéralement le film d'une présence puissante et menaçante, quasi palpable.
Tellement que l'on n'éprouve que peu d'intérêt pour ce qui constitue la majeure partie du film, à savoir les tentatives désespérées d'un Jamie Foxx en sous-régime d'arrêter le carnage. La crédibilité de l'ensemble s'amenuise au fur et à mesure que les attentats de l'anti-héros deviennent disproportionnés, et leurs enjeux prétentieux.
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(2.5)