Trois mille ans à t’attendre : après Mad Max, la nouvelle dinguerie de George Miller

La Rédaction | 22 août 2022
La Rédaction | 22 août 2022

Après Mad Max : Fury Road, George Miller est venu nous remettre une bonne grosse claque avec Trois mille ans à t'attendre. Vidéo.

Comme tout le monde, Ecran Large adore George Miller, et pas seulement parce que Mad Max : Fury Road est l’un des plus grands films de tous les temps (si si). Le réalisateur australien s’intéresse comme personne à la portée mythologique des récits qu’il dépeint, et à leur puissance universelle, toujours portée par une mise en scène virtuose.

Avant le spin-off Furiosa, il est donc passionnant de voir le cinéaste traiter explicitement de la place de l’imaginaire dans nos vies avec le bouleversant Trois mille ans à t'attendre. A la fois conte de fées moderne et version stéroïdée des Mille et une nuits, le film confronte Tilda Swinton à un Djinn (Idris Elba), qui lui propose trois vœux qu’elle refuse de faire.

 

 

 

George Miller affiche une foi toujours aussi forte dans le pouvoir d’évocation des images, et signe un nouveau chef-d’œuvre d’inventivité, sublimé par un montage qui mêle les époques et les dimensions dans un incroyable maelström d’idées et de couleurs. Et comme Antoine ne s’en est pas remis, il fallait bien qu’il en parle en vidéo. Vous pouvez également retrouver notre critique hautement enthousiaste du film.

Ceci est un article publié dans le cadre d'un partenariat. Mais c'est quoi un partenariat Ecran Large ?

Tout savoir sur Trois mille ans à t'attendre

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commentaires
Flo
01/09/2022 à 13:39

– De la bouteille, à l’alambic –

Par rapport à un film qui repose beaucoup sur l’expression « Il était une fois… », utilisons plutôt la conjonction « Si » :

– Si vous avez une grande culture érudite des films, « 3000 ans à t’attendre » ne va peut-être pas vous surprendre de manière bien extatique, surtout avec ces tableaux historiques représentés avec force effets numériques (ce qui synthétise beaucoup trop ce qui devrait apparaître comme organique).
À la thématique des vœux du Djinn, le moyen qui a été choisi dans cette histoire pour la décoder apparaîtra comme assez simple, voir même adolescent :
[ mettez face-à-face un génie surnaturel et un génie intellectuel, dont les capacités hors-normes les isolent du reste du Monde, et la meilleure chose à faire sera d’unir leurs deux solitudes ].
Admettons.
Si vous n’avez pas vu trop de films dans votre vie, ça vous impressionnera un peu plus et vous serez plus touché grâce aux deux stars principales, ayant plus ou moins la confiance immédiate du Grand Public. Tilda Swinton « fait la moche », Idris Elba joue le géant séduisant, tout ça est très familier.

– Si vous connaissez bien la filmographie de George Miller, et que vous n’en retenez pas que le très viriliste Mad Max, vous savez que la notion de Narration y prend une place centrale. Mais c’est ici la première fois qu’il laisse ses personnages théoriser aussi explicitement sur l’histoire dont ils sont les protagonistes. Jusqu’à rationaliser l’existence physique des créatures, ou la dissolution des Mythes via la Technologie (facile !). En faisant même un clin d’œil aux nouveaux mythes que sont les super-héros, qui sont majoritairement des êtres de la Science.

Mais tous ces dialogues sur les contes, où à propos des contes, ouvrent sur des possibilités qui menacent le scénario (qu’il adapte à partir d’un bouquin) à partir dans tous les sens, à nous tenter à extrapoler sur le film dans plusieures directions, à tout envisager y compris à douter de la véracité diégétique de ce qu’on voit à l’écran – Alithea n’aurait-elle pas tout simplement une tumeur au cerveau qui lui fait voir toutes ces choses ? Pourquoi le film ne s’autorise pas à envisager explicitement cette possibilité, même si c’était pour vite lever toute ambiguïté ?

Or si le récit de cette histoire d’amour, et assez féministe, représente quand-même une base claire, il peut apparaître comme moins intéressant que l’exercice cinématographique que s’autorise Miller.
Des contes narrés en voix off, mis en scène avec de la fluidité, des images fantasmatiques, de l’exotisme et surtout de l’érotisme (et que des acteurs du cru, totalement malléables).
Et la partie contemporaine du scénario n’est elle-même pas exempte de composition artistique (les hors-champs notamment)…
Rien que ça justifie de se déplacer dans une salle de cinéma, si l’on n’a pas trop de problème de goûts lorsque surgit une esthétique très chargée.

Évidemment, ces concentrés d’histoires à la 1001 Nuits, racontés linéairement en huis-clos, correspondent d’autant plus au mythe du génie puissant contenu dans une petite bouteille. Une épopée temporelle et mentale dans un espace statique, en opposition aux Mad Max où c’est l’espace qui impose sa grandeur écrasante par rapport au Temps.
C’est vraiment très très clair, ce film avance sans le moindre masque.
C’est le rythme de ces histoires qui peut désarçonner car leur cheminement est donc très alambiqué, un marabout de ficelle reposant de moins en moins sur des types de récits reconnaissables et communs à toutes les cultures, d’autant qu’on passe trop souvent d’un personnage à l’autre sans savoir qui est le héros actif du conte raconté – sauf dans le tout dernier, le plus crucial car le plus proche temporellement.
Comme si le film essayait aussi bien que ses personnages à nous prendre à rebrousse poil, pour mieux se libérer des contraintes qui finissent par s’imposer naturellement (existe-t-il de bonnes fins définitives ?), même dans une bonne histoire.
Le dernier tiers, cassant le huis-clos en chambre d’hôtel qui composait le film et donnait l’impression satisfaisante qu’on aurait pu juste s’arrêter là, semble fait pour décevoir, pour être un rappel douloureux à la morne réalité.

Ou plutôt pour amener à une acceptation, au fait qu’on puisse justement se contenter d’avoir apprécié l’aventure, bien que ça ne puisse toujours pas donner un résultat complètement idéal.
Car ça n’a rien d’une honte d’aimer une histoire imparfaite. Ça permet même d’aider à la prolonger encore un petit peu.

Gringo
23/08/2022 à 23:55

Fury Road est bien en dessous des des x premiers Mad Max... A la limite au niveau du dôme du tonnerre...
Quel dommage que Miller n'ait pas pu réaliser son Justice League Mortal...