Dida

Marion Seandrei | 11 février 2005
Marion Seandrei | 11 février 2005

Ex-Champion du monde de boxe thaï, Dida a connu une vie digne d'un roman. Cela tombe bien puisque le bonhomme, entier et sympathique, a écrit un récit autobiographique remarqué qui sert aujourd'hui de base au scénario d'un film, Chok Dee. Et comme Dida a suivi la devise « on n'est jamais mieux servi que par soi même » , on le retrouve tout naturellement devant la caméra pour s'immortaliser sur grand écran. Alors Dida, ces premiers pas cinématographiques, c'était comment ?

Comment est reçu le film ?
Je viens de tourner dans toute la France, Toulouse, Lyon, Strasbourg… Les gens ont adoré le film, surtout les filles. Ceux qui avaient des a priori sur les sports de combat ont découvert que ce n'est pas qu'un film de boxe thaï, c'est surtout le parcours initiatique d'un homme

Quelles sont vos références ciné ?
J'ai adoré Raging Bull ; Hurricane Carter a été un grand déclencheur de l'idée de faire un film.

Comment êtes-vous arrivé au cinéma ?
Assez naturellement, j'évolue dans un monde où je fréquente pas mal de gens, des acteurs, des producteurs, alors, après ma carrière de boxeur, je me suis dit que je voulais faire un film, mais pas d'action, pas de série B basique, je voulais un film qui raconte une histoire. Le sport vient servir cette histoire.

Ensuite est né Chok Dee…
C'est mon projet à la base. Avec ma productrice, Vera Belmont, nous avons contacté Xavier Durringer. Ensemble, on a eu que des bons moments, il a sa façon propre de filmer les combats, les corps… Je crois qu'il a vraiment fait du bon travail.

Tu intervenais beaucoup lors du tournage des scènes de combat ?
Pas que pendant les scènes de combat, tout le temps, mais c'est le travail d'une équipe. Après beaucoup d'entraînement, de répétitions de chorégraphies, on voit à plusieurs ce qui peut passer ou pas, ce qui est bon ou pas.

Tout était minutieusement chorégraphié ?
Oui, mais parfois, j'avais 15 secondes libres sachant que je ne devais pas oublier de respecter le marquage au sol et les caméras posées tout autour du ring. Pour moi c'était vraiment nouveau et sympa.

Il n'y a plus tellement de place pour la spontanéité alors…
C'est là que se mettait en route mon travail d'acteur.

Pour le jeu d'acteur, qu'est-ce qui t'as paru le plus difficile ?
Rien, c'était très naturel. Je n'ai pas eu l'impression d'avoir eu des choses compliquées à faire. Même pendant la scène d'amour avec l'actrice, aucun problème. Ce n'est pas désagréable, même si tu te retrouves nu devant quatre-vingts personnes !

Comment s'est déroulée l'écriture du scénario ?
C'est l'adaptation de mon livre. On a travaillé à trois avec Vera Belemont et Xavier Durringer. Il a fallu faire du livre un film de 1h45 qui retrace le parcours d'un homme. Il s'agit de mon histoire à 90 %. Après il y a des choses qui ont été ajoutées. C'était passionnant. On est parti en repérage, on a écrit, réécrit…

Ce qui frappe, dans le film comme dans ta vie, c'est ton obstination, ta détermination à réussir dans la boxe…
J'explique ça comme un coup de cœur, et quand tu as vraiment envie de faire quelque chose, que tu l'as dans le cœur et dans le ventre, tu vas au bout. Je suis arrivé dans ce camp thaïlandais, pour moi, il n'y avait pas d'autre possibilité que d'y rentrer et m'entraîner là-bas. Je suis devenu le larbin du camp. J'ai dû être touché par la grâce à ce moment-là ; j'ai accepté de faire ce que l'on me demandait, nettoyer, ce que je ne faisais pas chez moi, et je me suis intégré. Voilà le chemin parcouru pour devenir ce que je suis aujourd'hui.

Et aujourd'hui, tu as des projets ciné ?
Oui, des gens, en France et à l'étranger m'ont découvert en tant qu'acteur et ont envie de travailler avec moi. Deux projets me touchent particulièrement. Mais je suis assez fataliste : ce qui doit m'arriver m'arrivera.

Propos recueillis par Marion Seandrei.

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