Entre Misery et un anti-Carrie : le film de torture au féminin qui fera trembler les misogynes

Axelle Vacher | 31 décembre 2023
Axelle Vacher | 31 décembre 2023

The Loved Ones de Sean Byrne n'est pas seulement un modeste torture porn, c'est aussi le passionnant terrain de jeu de sa protagoniste campée par Robin McLeavy.

Le cinéma n’a pas toujours été tendre avec ses personnages féminins. Demoiselles en détresse, femmes fatales castratrices et autres manic pixie dream girls sont autant d’archétypes auxquelles se sont réduites les partitions proposées aux actrices. À contrario, l'horreur est un genre qui, sans se revendiquer unilatéralement féministe, leur aura permis de s'affranchir desdits carcans.

Certes, slashers et autres torture porn ne rechignent guère à érotiser la souffrance de leurs victimes féminines ; néanmoins, l'horreur a également offert aux femmes – interprètes et spectatrices – une subversion des dynamiques traditionnelles en proposant des portraits de femmes aussi complètes que complexes, mais surtout en leur permettant d'endosser le rôle de l'antagoniste.

  • À découvrir aussi : notre vidéo où l'on parle un peu de Saw X, mais surtout de torture porn (histoire de prolonger le plaisir)
 

 

pretty when you die

Le rapport qu'entretient l'horreur à la figure féminine jouit d'une ambivalence plus complexe encore que n'importe quel autre genre. Si de nombreux récits relatifs au registre se sont effectivement pliés aux stéréotypes de la pauvre jeune femme en mal de héros, la deuxième vague féministe a impulsé la naissance d'un nouveau genre de personnages.

C'est ainsi que naît la "final girl" au crépuscule des années 70, un archétype dont le concept repose sur le massacre de chaque protagoniste, à l'exception de la fameuse "dernière survivante". Bien entendu, celle-ci a quelques casseroles qui l'empêchent aujourd'hui de s'ériger en symbole progressiste ; on lui reprochera par exemple son appel sous-entendu à la chasteté – la final girl étant plus souvent que non une jeune blonde virginale à la conduite impeccable. L'incursion de ce personnage dans le paysage audiovisuel et son évolution subséquente ont toutefois laissé à pléthore d'actrices l'occasion de camper le nerf de l'action, de déjouer l'antagoniste, mais surtout de transcender l'impératif d'un chevalier blanc à gros bras.

 

Alien - Le huitième passager : Photo Sigourney WeaverCi-joint, la plus badass des final girls

 

En parallèle, un autre mouvement gagne lui aussi en importance. Théorisé par Barbara Creed en 1993, le "monstrueux féminin" définit la femme comme une entité autre, cantonnée à deux dynamiques bien spécifiques : celle de la victime et celle qui, en s'affranchissant des normes sociales patriarcales, en devient abjecte. De cette idée découle ainsi plusieurs sous-genres tels que le rape and revenge (J'irais cracher sur vos tombes, La Dernière Maison sur la gauche), ou encore celui associant puberté et surnaturel (Carrie, Ginger Snaps).

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commentaires
Metuxla
06/01/2024 à 08:23

Vu et vraiment apprécié par contre j'ai du mal a comprendre ce que vient faire l'histoire de son pote qui sort avec la gothique en parallèle je comprends pas ce que ça apporte au film

Espadon
31/12/2023 à 13:42

Le film a 15 ans et c’était déjà très mauvais à l’époque

captp
31/12/2023 à 12:07

Je ne connais pas ,je me le mets sur ma liste en espérant éviter le trauma d audition :)
Merci.

Cidjay
31/12/2023 à 10:48

Javais commencé a le regarder, mais la mode du torture porn etait déjà passée. Je n'étais pas dans le move ( ne sachant pas trop a quoi mattendre) je me suis endormi devant et je ne lai jamais relancé.
Je lui donnerais peut-être une seconde chance.

Prisonnier
31/12/2023 à 09:22

Je tremble comme une feuille