Sorcerer : le tournage apocalyptique du chef-d'œuvre maudit de William Friedkin
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12 août 2023
- MAJ : 22/03/2024 14:59
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12 août 2023
- MAJ : 22/03/2024 14:59
Si Le Convoi de la Peur est vu aujourd'hui comme un grand film, il a d'abord été un cauchemar pour William Friedkin et un échec colossal du Nouvel Hollywood.
Avec sa production aussi désastreuse que ses chiffres au box-office, Sorcerer (ou Le Convoi de la peur en français), réalisé par William Friedkin en 1977, a largement mérité sa réputation de film maudit. Redécouvert et réhabilité longtemps après, ce remake du Salaire de la peur est autant un chef-d'oeuvre que l'original, grâce à son examen pessimiste du monde et des hommes, encore plus noir que celui d'Henri-Georges Clouzot. Mais on retient surtout son tournage cauchemardesque, menant à un échec retentissant qui a marqué un point de rupture dans la carrière de son réalisateur et le début de la fin du Nouvel Hollywood.
Démon mécanique
L'Homme qui voulut être roi
Lorsque William Friedkin se lance dans Sorcerer, il est sur le toit du monde. Après les triomphes coup sur coup de French Connection en 1971 (qui a décroché cinq Oscars, dont celui du meilleur film et du meilleur réalisateur) et de L'Exorciste en 1973 (troisième plus gros succès de l'histoire à l'époque, également récompensé de deux Oscars), l'enfant terrible venu du documentaire jouit d'une liberté quasi totale. À l'instar de Steven Spielberg après Les Dents de la Mer ou de Francis Ford Coppola après Le Parrain (avec qui Friedkin entretient d'ailleurs une certaine concurrence), il peut tout se permettre, et va le faire.
Impliqué dans différents projets, dont Serpico (réalisé ensuite par Sydnet Lumet), Né un 4 juillet (repris ensuite par Oliver Stone), La Chasse (qu'il réalisera en 1980) ou encore la création de la société de production The Directors Company (qui produira Conversation Secrète et refusera Star Wars), le cinéaste met du temps à choisir son prochain film. Il veut quitter les flics du thriller urbain et les démons de la banlieue pavillonnaire pour se mettre en danger et se consacrer à un film plus rude, plus périlleux, plus ambitieux : un remake du célèbre Salaire de la Peur réalisé par Henri-Georges Clouzot en 1953, film qui l'a profondément marqué quand il l'a vu adolescent.
Roule ou crève
Lors d'un séjour parisien pour la sortie de L'Exorciste, Clouzot lui donne une timide bénédiction, étonné d'entendre son idée de refaire son film, que le cinéaste français qualifie de "vieux truc fatigué". Pour éviter de marcher dans les traces de celui qu'il appelle "maestro", et probablement poussé par son ambition de surpasser ses précédentes oeuvres et celles de ses contemporains, Friedkin envisage alors son film comme une nouvelle interprétation du roman de Georges Arnaud, la sienne. Sa propre aventure au milieu de la jungle, alors même que Coppola est en train de s'embourber aux Philippines pour le tournage de son adaptation d'Au Coeur des Ténèbres de Joseph Conrad, Apocalypse Now.
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20/08/2023 à 16:44
Je vais pinailler mais il faut arrêter d'appeler remake ce qui est en fait une autre adaptation du roman d'origine. Voilà jeter moi des pierres...
16/08/2023 à 06:26
C'est en tant que fan de Tangerine Dream que j'ai découvert Sorcerer. Un film superbe et la musique également. C'est d'ailleurs le premier film de cinéma a avoir utiliser de la musique dite électronique. Donc si vous regardez Sorcerer, prétez attention à la musique.
13/08/2023 à 12:35
J ai déjà vu le film mais je compte me le procurer en blu ray et je voudrais savoir pour ceux qui peuvent me renseigner, est ce que la version director’s cut de chez la rabia est une bonne version et niveau image son ? Merci
13/08/2023 à 12:03
Film exceptionnel, parfaitement réalisé pour ce qu'il veut raconter, à l'ambiance épaisse comme une mare de boue. Effectivement, la scène du pont est incroyable. Du très grand cinéma.
13/08/2023 à 10:26
Un classique
13/08/2023 à 00:44
The Sorcerer a fini par être réhabilité comme La Porte du Paradis de Michael Cimino. Ce dernier pouvait également tout se permettre après le succès critique et public de Voyage Au Bout de l’Enfer. William Friedkin estimait que Star Wars était en partie responsable de l’échec commercial de The Sorcerer. Il estimait également que George Lucas était probablement plus connecté avec le public et plus au fait de ses goûts. Il reconnaissait que ses premiers succès (French Connection, L’Exorciste) l’avaient éloigné de la masse populaire, le fait de ne plus prendre le métro par exemple. J’ai découvert The Sorcerer, il y a une dizaine d’années, lorsque William Friedkin est venu présenter le film à la cinémathèque française. J’en garde un très bon souvenir.
27/04/2022 à 10:23
Pffff cette scène du pont... j'en ai encore des frissons.
27/04/2022 à 06:35
@Pat Rick
Bien d'accord avec toi! Et le Nouvel Hollywood un des périodes les plus fascinantes du cinéma.
26/04/2022 à 20:17
Un des plus grandes réussites du 7ème Art.