Critique : 4:30

Aurélie Mayembo | 26 juillet 2006
Aurélie Mayembo | 26 juillet 2006

Auteur d'un Kids singapourien qui l'éleva au rang de nouvel enfant terrible du cinéma asiatique (15, sorti en 2004), Royston Tan fait son retour avec un long-métrage aride et quasi muet sur deux solitudes se croisant en plein milieu de la nuit. Celles d'un enfant laissé pour compte dans un appartement vide et de son oncle coréen noyant une peine d'amour dans l'alcool et les larmes. Ces deux êtres aussi blessés l'un que l'autre par la vie vont se croiser, se frôler et s'épier autour de 4 : 30, moment de grande solitude, qui donne son titre et son parfum énigmatique au film.

Véritable épure, ce tableau sur la solitude et l'abandon - produit par Eric Khoo, le réalisateur singapourien de Be with me – a des qualités esthétiques indéniables : photographie léchée, cadrages élégants et un beau jeu de lumières vert grisâtre qui soulignent avec habileté le langage des corps à l'œuvre, lui-même symbole de l'impossibilité de communiquer et de se comprendre. Mais, la multiplication des non-dits et la présence encombrante du silence finissent par nuire au film et lui donner des allures d'exercice de style froid et détaché. Royston Tan ne cache d'ailleurs pas que l'idée de ce long-métrage est née de sa propre expérience de la solitude la nuit lors de son précédent tournage. Si l'atmosphère est impeccablement restituée, l'ennui n'est hélas jamais bien loin, étouffant les émotions qui affleurent.

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