Critique : Le Démon de midi

Aurélie Mayembo | 21 juin 2005
Aurélie Mayembo | 21 juin 2005

Au début, il y eut le livre ou plus exactement la bande dessinée de Florence Cestac (pas lue). Ensuite, il y eut le one-woman show avec Michèle Bernier (pas vu), avant d'avoir sur les écrans le film, avec la même comédienne (vu). Si la sortie du Démon de midi procède d'une équation basique (« un succès 1 + un succès 2 équivaut à un succès 3 »), on peut s'interroger sur l'intérêt de ce film bancal à mi-chemin entre le one man show et la comédie de filles.

Déjà réalisatrice du spectacle, Marie Pascale Osterrieth a crée un environnement autour du personnage de femme trompée jouée par Michèle Bernier. Elle a un métier : chroniqueuse de radio, un mari que l'on voit passer entre deux rendez-vous, un appartement à la décoration sobre et chaleureuse, des amies, bref une vie bien à elle. Le hic : ces éléments ne sont qu'une toile de fond et le scénario refuse d'explorer ce que le one man show ne pouvait montrer : la désagrégation des rapports du couple, les signes avant coureurs de la tromperie, l'autre femme etc…, contrairement à ce que fait Yvan Attal dans Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants, autre film sur l'adultère produit par Claude Berri.

C'est un peu le problème du Démon de Midi que de vouloir parler d'« herbe plus verte ailleurs» et de faire uniquement le portrait d'une femme larguée. En conséquence, le film n'offre pas de véritable remise en cause, mais une longue séance d'atermoiements. Le rôle du mari joué par Simon Abkarian est symptomatique du traitement de ce film. Manquant cruellement d'épaisseur, le personnage de Julien ne réveille à aucun moment l'empathie du spectateur, tant il est fantomatique.

Tout entier autour de Michèle Bernier, le scénario se contente de schématiser. Les amis d'Anne en sont un bon exemple, puisque l'on rencontre une quadra qui mise tout sur le physique, un vieux beau qui sort avec des jeunes, une femme qui se réfugie dans son travail etc. Bref, des clichés. Au final, le spectateur n'aura pas appris grand-chose sur le couple ou sur l'usure des sentiments. Il aura juste (re)découvert Michèle Bernier et se sera peut-être dit qu'on ne la voit pas assez. Mais cela, s'il avait vu le spectacle, il le savait déjà.

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