Sucker Punch version longue : La claque !

Laurent Pécha | 17 août 2011
Laurent Pécha | 17 août 2011

Il y a des versions longues (extended version in english) qui ne s'imposent pas forcément et qui sont plus du fait d'un coup de marketing savamment orchestré par le distributeur, et puis il y a les versions longues comme celles de Sucker Punch dont on a du mal à comprendre pourquoi on n'a pas pu la voir en salles tant celle-ci s'impose comme le montage de référence, le seul à revoir jusqu'à l'infini. Même si Zack Snyder ne se montre pas très loquace dessus lors de son commentaire vidéo disponible sur le Blu-ray (le bougre oublie même d'évoquer la présence de l'indispensable séquence du High Roller qui donne un nouveau sens à la fin de son film), on peut estimer que le fait d'avoir déjà réussi à faire produire par un gros studio une telle œuvre gonflée, a bien dû obliger le cinéaste à des concessions de durée, d'où la nécessité de rendre un film qui ne dépassait pas les deux heures, voire même l'heure cinquante synonyme de multiplications de séances et donc de billets verts dans les premiers jours de la sortie.

 

 

Il y a donc 17min45 supplémentaires sur la version longue de Sucker Punch pour une durée totale désormais de 127min 30s. Les ajouts sont presque tous essentiels et l'on va évoquer les quatre plus importants.


 

Le premier intervient à 17min 37s et concerne la séquence de danse que l'on voyait jusqu'ici au générique de fin du film. Longue désormais de 4min17s, elle n'est pour ainsi dire pas essentielle au récit, mais quel style visuel incroyable... Le numéro de music hall que font Oscar Isaac et Carla Gugino accompagnés de toute la troupe des danseuses du cabaret est un régal pour les rétines tout comme l'est la chanson pour les oreilles. Un vrai morceau de bravoure qui a le mérite d'arriver à point nommé puisqu'il permet de faire joliment patienter jusqu'à l'entrée dans les mondes virtuels qui aura lieu une dizaine de minutes plus tard



 Si la séquence des Samouraïs reste à l'identique, Zack Snyder se montre nettement plus généreux lors de la séquence de la 1ère guerre mondiale allongée de 1min 37s. L'occasion de voir les filles dégommer plus de soldats allemands lors de l'avancée vers la tranchée ennemie. A commencer par Vanessa Hudgens qui manie la mitraillette avec autant de dextérité et d'entrain que Stallone et Schwarzy à leurs plus grandes heures.


 

 

Même topo pour l'attaque du château dans la séquence du dragon. C'est sans doute là que la version cinéma nous avait le plus frustré. On voyait bien les trois demoiselles atterrir au cœur du château mais quelques plans suivants, elles pénétraient dans les entrailles de la bâtisse sans avoir su comment elles en étaient arrivées là. Et bien grâce à 1min49s d'images supplémentaires absolument jouissives, on les admire désormais manier armes à feu et armes blanches pour occire de l'orque à tout va.

 




Concernant l'ultime séquence dans un monde parrallèle, celui des robots, elle est quasiment identique avec juste quelques plans supplémentaires comme celui ci-dessous.


 

Enfin, l'ajout le plus essentiel, celui qui donne un tout autre sens au film et qui le rend nettement plus sombre et sexuel qu'il ne l'était déjà, intervient à la 107min49s. On y voit le High Roller (Jon Hamm) qui est donc aussi le docteur chargé du sucker punch final mettant fin au cerveau de l'héroïne, dans une scène de séduction hautement troublante. Il est là pour collecter son prix, à savoir la virginité de Baby Doll mais il la veut de son plein gré, il désire qu'elle s'abandonne et lui offre. Ou comment Zack Snyder joue sur un fil tendu où le dépucelage est intimement lié à la notion de liberté. Une scène incroyablement noire et terriblement sexuée alors qu'il ne se passe rien d'explicite, seuls des mots sont prononcés. Sans doute bien trop subversive pour que les exécutifs de la Warner l'acceptent mais qui paraît pourtant si essentielle à la cohérence de l'œuvre. La découvrir ainsi oblige instantanément à oublier le tour de passe-passe que le cinéaste avait (joliment) fait dans sa version cinéma.

 

 

Vous l'aurez compris, les fans de Sucker Punch vont mourir de plaisir devant une telle version longue. Les détracteurs du film resteront sûrement sur leurs réserves mais devront peut être reconnaître que le film est loin d'être aussi puéril et racoleur qu'il en a l'air.

 



Retrouvez le test du Blu-ray de Sucker Punch en cliquant sur la jaquette ci-dessous
 
 
 

 

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