Apocalypse 894
Cela fait des années que l’humanité a été décimée, du moins on le suppose puisque les quelques humains que Arcadian nous donne à voir survivent difficilement dans un monde où la société n’existe plus. Paul est un vieux briscard pragmatique, qui a la lourde tâche d’élever deux ados aux caractères opposés et qui ne cessent de se chamailler. Le trio a du pain sur la planche, mais ça n’empêche pas l’un d’entre eux de s’enticher de Charlotte, habitant dans la ferme voisine. Les choses vont empirer quand les créatures nocturnes qui règnent désormais sur ce bout de campagne s’enhardiront.
Vous avez déjà lu ça quelque part ? Normal, Arcadian est un post-apo aux enjeux testé, approuvés et surexploités, avec sa figure paternelle brute de décoffrage, sa rébellion adolescente dopée aux hormones et ses relents de survival. Non pas qu’il s’agisse d’un navet. C’est juste que chaque réplique, chaque personnage et chaque décor semble emprunté ailleurs, parfois non sans lourdeurs d’écriture (la relation amoureuse naissante n’échappe pas aux niaiseries habituelles).

La scène d’ouverture en plan-séquence laisse entr’apercevoir une approche minimaliste que la photographie grisâtre et le jeu sobre de Cage, toujours bon dans ces rôles-là, accentuent pendant le premier acte. On pense à l’audacieux It Comes at Night qui, fort d’une mise en scène lancinante, osait préserver l’intangibilité de sa menace, elle aussi exclusivement nocturne. Sauf que passé la première demi-heure, Arcadian sort les monstres et reste sur des rails… ou presque.

Des monstres qui claquent
Il faut lui reconnaitre un effort particulier mis sur le design de ses monstres, à mi-chemin entre l’abomination cronenbergienne, le Looney Tune et Mr. Fantastique. Si leur tronche semble à première vue un poil ridicule (elle serait inspirée par… Goofy), ils donnent un peu le change dans un genre qui a souvent tendance à se reposer sur ses lauriers niveau bestiaire. D’autant que quitte à bien les exhiber, l’intrigue prend soin de dévoiler chacune de leurs caractéristiques les unes après les autres jusqu’à un final qui plaira aux fans de Critters.
C‘est grâce à eux que le film propose quelques traces de suspens, notamment dans un long plan large jurant avec le montage rythmé qui caractérise une bonne partie du récit. Pas de quoi faire un infarctus, mais le film se détourne un peu du post-apo générique dès qu’il faut envoyer ses bestioles sur des personnages finalement moins travaillés qu’elles. On ne s’ennuie pas donc devant le troisième acte, extrêmement téléphoné, mais parfois amusant.

Dommage donc que Brewer ne leur ai pas donné plus d’espace pour s’épanouir, ou tout du moins un terrain de jeu moins axé vers le drame. Bien sûr, il s’agit comme toujours d’une question d’argent : devant probablement composer avec un budget de série B, il a préféré le classicisme propre au tour de montagne russe bancal. Un choix compréhensible, mais qui condamne Arcadian à l’oubli, Nicolas Cage ou pas Nicolas Cage.
Arcadian est disponible sur MyCanal depuis le 17 août 2024 en France

Malheureusement, on ne comprend strictement rien à ce qui se passe, tout étant filmé dans le noir, en mode épileptique. Que fait ce personnage ? Que regarde t’il ? Mystère… Les dialogues et de plus réduits au minimum.
Ce film est une erreur et c’est aussi une erreur de dire que ce n’est pas un navet. Il n’y a rien de nouveau mais en plus le jeu d’acteur de Nicolas Cage est presque moins bon que les deux ados. Ça sent quand même la fin de carrière !
Ces monstres qui se transforment , on le voit dans une scène avec la mère, me semblent fortement inspiré de l’animation japonaise.