Compte-rendu Fanstastic'art Gérardmer 2009

Jean-Frédéric Chaleyat | 3 février 2009
Jean-Frédéric Chaleyat | 3 février 2009

Il y a des ambiances survoltées, et  il y a le festival Fantastic'art. Ici le projectionniste ne démarre pas le film sans que les spectateurs ne le supplient avec des cris d'hyène. Ici les gens se lèvent et applaudissent quand le tueur meurt écrasé par un conteneur de 10 tonnes. Ici goules, vampires, zombies, serial-killers et geeks se retrouvent autour d'un verre de mirabelle jusqu'à l'aube pour savoir si Hannibal Lecter pourrait mettre à l'amende Alien.

 

 

 

Au programme, des jurys où se côtoient Jaume Balaguero (le président de cette édition) et Véronique Jeannot, des films où s'enchevêtrent drame horrifique et pénis extraterrestres. Un éclectisme qui vous conduit dans les sombres chemins de l'horreur. Suivez le guide pour une sélection toute suggestive.

 

Morse : Une histoire d'amour et de crocs entre deux adolescents. Lent, sophistiqué, magnifique. Parce qu'il ne copie jamais Buffy, Blade, Dracula, Underworld, parce qu'il n'y a pas de gothiques cuirassés, par qu'il apporte des litres de sang frais à la mythologie vampirique (tout l'inverse de Twilight en quelque sorte), le film de Tomas Alfredson s'octroie le Grand Prix sans mal.(4/5)

 

 

 

Grace : Digression du Monstre est vivant de Larry Cohen. Ici une femme accouche d'un bébé zombie. Paul Solet récompensé par le Prix du jury pour son film mi-drame, mi-B horrifique nous montre jusqu'où une mère est prête à aller pour nourrir son enfant. Au menu, des biberons de sang. Malheureusement, on reste sur sa faim. (2,5/5)

 

 

 

 

Midnight meat train : Slasher ultra fun d'ailleurs largement récompensé par les applaudissements et le Prix du public. Ryuhei Kitamura excelle avec son tueur du métro qui prend un malin plaisir à écraser, broyer, concasser les têtes des citadins. Librement inspiré par la RATP.(4/5)

 

 

 

 

Splinter : Un couple se refugie dans une station service. Dehors, un étrange virus protéiforme s'immisce dans les badauds pour les transformer en tueurs assoiffés. Toby Wilkins nous refait The Thing avec un budget épineux, de bonnes idées, et son lot de méchancetés.(3,5/5)

 

 

 

Manhunt : Des amis découvrent en plein forêt et beaucoup trop tard que les chasseurs sont de gros viandards. Une chasse à l'homme peu originale mais bien menée par Patrik Syversen. (3/5)

 

 

 

Deadgirl : Harel & Sarmineto dirigent Dumb & Dumber dont la journée est égayée par la découverte d'une jolie créature nue et ligotée dans un hôpital désaffecté. Elle deviendra bientôt leur poupée gonflage. Le hic, si tu la libères, elle t'arrache la trachée et les couilles. Fait avec cœur, mais malheureusement en deçà de ses ambitions. (2,5/5)

 

 

 

Mutants : Notre rédac chef n'aime pas, votre serviteur adore. David Morley regarde 28 jours plus tard tous les soirs, mais avec ses moyens nous offrent l'un des meilleurs films français de genre, pas moins. Dans une ambiance fin du monde et sous la neige, quelques survivants tentent d'échapper à des meutes de mutants. La mise en scène a été pensée et accouche d'un film vorace. Définitivement un réalisateur à suivre. (4/5)

 

 

 

Hush : Sur l'autoroute, la porte arrière d'un semi-remorque s'entrouvre et laisse apparaitre une femme ensanglantée prisonnière d'une cage. Vous ne viendrez plus chez TOTAL par hasard car les stations services sont un nid à tueurs en série dixit le réalisateur Mark Tonderai. La version light et so british d'Une Virée en enfer de John Dahl. (3/5)

 

 

 

Bad Biology : Sans conteste le coup de cœur de la rédac car définitivement le film le plus barré. S'y côtoient une femme à sept clitoris et un homme dont le pénis de 80 cm cherche à tout prix son autonomie. Du sang en guise de peinture, des filles nues à tous les étages, pas une auberge mais quand même de nombreuses branlettes espagnoles. Prions ensemble pour que cette bizarrerie ne reste pas une rareté. (4/5)

 

 

 

Long weekend : Des touristes peu écolo se retrouvent face à Mère Nature et jouent comme des loutres face à la caméra molle de Jamie Blanks. Un remake biodégradable. Déposez votre chien à la SPA, acheter le DVD de l'original.(1/5)

 

 

 

En quarantaine : Acheter le DVD de REC, éteignez la lumière, appuyez sur PLAY. (2/5)

 

 

 

Cold Prey : Slasher floconneux de Roar Uthaug. Des skieurs se réfugient dans un grand hôtel désert et perdu dans les hauteurs qui n'est pas sans rappeler The Shining. Là, les attend un tueur maniant aussi la pioche, le piolet, et les clichés.  Pas très original, mais bien mené. Si vous aimez, il y a une suite. (3/5)

 

En plus des rétro, de l'hommage au grand John Landis, des inédits vidéos (ne pas manquer The Strangers et Timecrimes), restait encore dans la hotte du festival, de nombreux courts avec des réalisateurs héros de demain. Lumière rapide sur les plus remuants : Dix (primé) du collectif Bif, avec eux vous ne sortirez plus de chez votre psy sans qu'un frisson vous parcourt la colonne, Next Floor où Denis Villeneuve nous gave d'un Caro-Jeunet vertigineux, et Paris by night of the living dead de Grégory Morin qui avec maestria met la ville la plus romantique du monde à feu et à sang (prix du public s'il existait à entendre l'applaudimètre dans la salle).

 

 

 

Je marche dans le froid vers mon hôtel. A quelques mètres, un couple aux visages ensanglantés vient à ma rencontre. Ils ne me dévorent pas, au contraire, ils me sourient. Gérardmer 2009, 3h du mat.

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