Road House avec Patrick Swayze : nanar honteux, petit film culte des années 80, ou les deux ?

Ange Beuque | 2 mai 2024
Ange Beuque | 2 mai 2024

En pleine ascension, Patrick Swayze redresse des râteliers à la manière d'un moine tibétain défroqué dans le Road House signé Rowdy Herrington. Alors que son remake tout nul avec Jake Gyllenhaal et Conor McGregor vient de la remettre en lumière, que vaut réellement cette péloche emblématique des années 80 ?

Lorsque le scénariste R. Lance Hill, plus connu à Hollywood par son pseudonyme David Lee Henry, envoie une lettre à Amazon (qui possède désormais la MGM), c'est l'affolement. En effet, au bout de 35 ans, une disposition légale lui permet de récupérer les droits de Road House. La solution de la firme de Jeff Bezos pour empêcher ça ? Concrétiser son remake en urgence avant l'échéance... quitte à tricher un peu en recourant à l'IA.

Mais le film d'origine méritait-il une telle foire d'empoigne ? Bardé de nominations aux Razzie Awards, pourvu d'une réception critique que l'on qualifiera poliment de "mitigée", le Road House de Patrick Swayze divise. Tandis que certains hurlent au nanar, d'autres défendent un petit classique de son époque. Il était donc grand temps de refaire une halte à ce bar routier controversé.

 

Road House : Patrick SwayzeLa cité de la soif

 

Bar à bagarre

Tandis que les années 80 déclinent, la testostérone culmine. Jean-Claude Van Damme enchaîne Bloodsport et Kickboxer, Arnold Schwarzenegger est en mission Commando, Stallone mise sur Cobra tout en continuant à multiplier les Rambo... Pas fou, le producteur Joel Silver investit massivement dans ce filon.

Après avoir notamment soutenu L'arme fatale et Piège de Cristal, il épingle Road House à son CV burné. Une nouvelle paire de gros bras est conviée à la fête : c'est au musculeux Patrick Swayze que revient la responsabilité de se battre pour sauver le mon... assurer la sécurité dans un bar routier d'une petite ville du Missouri.

Après tout, le job de videur constitue un excellent prétexte pour justifier une enfilade de combats à mains nues. Au moindre noctambule vindicatif, qui est-ce qu'on appelle ? Avec ses soiffards effarouchés et son atmosphère enfiévrée, le bar représente un terreau d'embrouilles fertile que de généreuses rasades d'alcool se chargent d'alimenter.

 

Road House : Kelly LynchKelly lynche le responsable de "l'écriture" de son personnage

 

Pour sa deuxième réalisation, Rowdy Herrington ne réinvente certes pas la poudre de perlimpinpin : quand tout ce beau monde décide de s'astiquer à coups de queue de billard, c'est d'une manière relativement expéditive, sans chorégraphie léchée ni grand élan de mise en scène. De fait, la plupart des bagarres est sommairement représentée, avec quelques bruitages pif-paf-pouf pour enrober l'affaire. Cette absence de fioriture colle toutefois à la charte rustique du pugilat de bar.

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commentaires
Dress code coupe mulet, jean délavé et chemise à carreaux
05/05/2024 à 20:01

Un film impossible à parodier... c'est déjà fait ! Il a cependant une qualité : on ne s'ennuie pas.

Pat Rick
03/05/2024 à 18:45

Revu récemment, ni culte ni un nanar mais un petit divertissement purement eigthies mais efficace.

Shlabor
03/05/2024 à 17:08

Moi J'adore Le Film Road House avec Patrick Swayze que j'avais été voir au cinéma en 1989 ...Très Belle époque et Bon Film... J'ai Toujours un réel plaisir à le Revoir de Temps en Temps...Nostalgie quand tu nous Tiens...

Max04
03/05/2024 à 12:21

Série B sans prétention, sans aucun doute. Mais nanar je ne suis pas trop d'accord. En toute objectivité bien entendu...

Flash
03/05/2024 à 11:31

Rien de honteux dans cette péloche qui sent la bière et le dessous de bras, juste une bonne petite série B typique de ces merveilleuses années 80.

Wooster
03/05/2024 à 11:21

Même si je peux comprendre que la nostalgie nous incite parfois à une certaine complaisance vis à vis de films de notre jeunesse, il faut quand meme reconnaître que le film était complètement nul à l’époque et qu’il l’est toujours aujourd’hui.

Lord Sainclair
03/05/2024 à 08:50

Une partie des souvenirs positifs vient sans doute qu'à sa sortie nous étions... jeunes. Et c'est surtout ça qui était super !

bipbip
03/05/2024 à 06:41

c'est ce qu'on appelle un petit plaisir coupable. Le film est complétement incohérent, mais amusant. Le héros est invisible, il séduit la plus belle femme, il est impassible mais verse une petite larme quand un ami meurt... En face les méchants sont très très méchants et très bêtes. Simple et efficace. Des fois, on ne demande que ça comme film contrairement à certains films actuels qui durent 3h pour faire 15 rebondissements
Bref, plaisir coupable

Dutch
02/05/2024 à 20:50

Dans un documentaire consacré à Patrick Swayze, Sam Elliot as vanté les qualités de ce dernier, mais il as avoué sincèrement qu'il pensais que le film étais un navet.

Hasgarn
02/05/2024 à 20:19

Ce film me rappelle mes douces soirées d’enfance : comme si cette bourgade était enclavée dans un espace temps où la police ne peut intervenir, ou le bad guy fait sa loi, un moment suspendu ou la poésie est à hauteur de pied de Chuck Norris.

Un bout de peloche vraiment pas prétentieux, ne prétendant pas faire du grand cinéma mais dont l’équipe avait saisi la vacuité so 80’ en se disant : « bordel, si on ne le fait pas, on est trop nul ».

Merci Road House !