Critique : La Petite Jérusalem

Hoda Kerbage | 9 décembre 2005
Hoda Kerbage | 9 décembre 2005

Premier long-métrage de Karin Albou, La petite Jérusalem est une belle surprise qui nous entraîne dans les méandres de la vie d'une famille juive, croyante et pratiquante en plein cœur de Sarcelles. Œuvre douce, jusque dans les affrontements qui opposent les personnages, le film dégage une certaine poésie par le regard qu'il porte sur la vie de tous les jours. En nous faisant découvrir un Sarcelles typique avec ses propres lois et modes de vie, la cinéaste parvient à éviter les clichés de la vie de banlieue et surtout, gère avec brio les situations où les cultures et religions s'entrechoquent. Elle esquive les écueils, ne remet personne en cause, ne s'y intéresse même pas et réalise un film d'intérieur.

Au-delà d'une belle manière de filmer les corps et les visages (une caméra pudique mais effrontée), Albou nous invite à faire la connaissance de Fanny Valette. Cette très jeune et talentueuse comédienne nous parle avec candeur de droit, de liberté, de Kant, de loi, de religion dans un métro bondé de gens de toutes origines. Elle livre avec fraîcheur et sérieux les dilemmes qui déchirent son personnage principal. C'est touchant et convaincant. À ses côtés, on retrouve un Bruno Todeschini impressionnant et une Elsa Zylberstein encore et toujours parfaite.
Petit - par son budget - film d'auteur mélodique et sincère qui se penche plus sur les personnages que sur le contexte, qui contemple et caresse la femme, La Petite Jérusalem est un film qu'il ne faut pas hésiter à aller voir. Une phrase qu'on se devait d'écrire à l'heure où les sorties du mercredi n'ont rarement été aussi nombreuses, avec parmi elles un mastodonte dénommé King Kong.

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