Que valent Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire sur Netflix ?

Christophe Foltzer | 20 janvier 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Christophe Foltzer | 20 janvier 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Le binge-watching, c'est nul. Surtout pour nous. Parce qu'on a quand même une vie en dehors d'EcranLarge (enfin, des fois), on ne va clairement pas se taper une saison entière d'un seul coup juste pour vous faire plaisir. Mais ça ne nous empêche pas de parler des premiers épisodes. On va se gêner, tiens...

Après des débuts quelque peu timides, l'offensive Netflix est bel et bien lancée et cette année 2017 croûlera sous les projets originaux qui débarqueront sur nos écrans à une cadence infernale. Et il y aura de tout, pour tout le monde. Une certaine idée du bonheur. On commence donc par la grosse série de ce début janvier du network, Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire.

Si le film de 2004 était déjà fort sympathique, il lui était fatalement impossible de retranscrire avec exactitude les 13 volumes écrits par Lemony Snicket, alias le romancier David Handler, et, de ce fait, le format télévisé semblait plus qu'approprié pour nous narrer la vie particulièrement pourrie de ces trois orphelins de génie.

 

Photo Orphelins Baudelaire

 

TOUT FINIRA MAL

Le postulat de départ n'a, lui, guère changé. C'est à la plage que Violette, Klaus et Prunille apprennent le décès brutal de leurs parents dans l'incendie de leur manoir. Désormais orphelins, ils seront placés chez leur tuteur, le Comte Olaf, qui a bien plus de vues sur l'immense fortune dont ils sont les héritiers que sur l'avenir des bambins. Et il sera prêt à tout pour récupérer le magot.

Dès le départ, le ton est donné. Lemony Snicket (fantastique Patrick Warburton), nous décourage de regarder la série, qui ne fera que nous déprimer. Rien de ce qui y sera raconté ne nous réchauffera le coeur et c'est avant tout à un festival de drames que nous aurons affaire. Reprenant ainsi la technique narrative des romans, sous forme d'enquête, Snicket installe d'emblée l'idée que nous ne sommes pas en présence d'une série classique. Et c'est tout à fait exact, tant les ruptures de ton sont nombreuses, l'anéantissement du suspense devient un ressort comique assez dévastateur et que Les Orphelins Baudelaire bouscule nos habitudes de téléspectateurs.

 

Photo Orphelins Baudelaire

 

Il faut évidemment un petit temps d'adaptation pour comprendre toute la subtilité et le génie de la démarche mais, une fois que ce moment est passé, la série en devient savoureuse. Il est d'ailleurs intéressant de constater à quel point la série multiplie les effets pour briser tous les codes. Par Lemony Snicket donc, mais aussi grâce au générique, dont la chanson nous demande plus ou moins de regarder un autre programme, ainsi que par les successions de séquences qui se contredisent avec pour seul but de nous arracher un sourire, ce qu'elle parvient à faire presque à tous les coups.

Précisons aussi que les deux premiers épisodes sont réalisés par un Barry Sonnenfeld qui semble enfin avoir retrouvé la patate qu'il avait à l'époque de La Famille Addams, que la direction artistique est magnifique, la mise en scène extrêmement intelligente, les comédiens tous très bons et le scénario écrit par l'auteur lui-même, et vous comprendrez immédiatement que Netflix ne s'est pas moqué de nous.

 

Photo Orphelins Baudelaire

 

ABANDONNEZ TOUT ESPOIR

Bien entendu, le plus gros défi consistait dans le Comte Olaf lui-même. Interprété par Jim Carrey dans le film de 2004, il semblait en effet bien difficile de faire mieux dans le rôle. Et heureusement, ce n'est pas ce que la série cherche à faire. Neil Patrick Harris y trouve un grand rôle de composition passant du ridicule à l'inquiétant et il faut reconnaitre que si sa version du Comte est moins hystérique que celle de Carrey, il n'en demeure pas moins très drôle et impressionnant, trahissant tout le talent de son comédien. Cela dit, cette interprétation emmène le Comte sur un terrain beaucoup plus malsain et machiavélique que la précédente incarnation et n'hésite pas à inquiéter, notamment dans son obsession de l'épisode 2 ou malgré son personnage loufoque de l'épisode 3. Bref, un personnage extrêmement réussi qui a l'intelligence de ne pas phagocyter l'ensemble de la série pour conserver son statut d'ombre menaçante qui plane au-dessus des trois enfants.

 

Photo Joan Cusack

 

Malheureusement, tout cela a un prix et le rythme s'en trouve parfois impacté. L'histoire étant conséquente et l'ambiance tellement particulière, Les Orphelins Baudelaire ne parvient pas toujours à garder son inspiration et à nous tenir en haleine. Les ruptures de ton très fréquentes risquent de faire décrocher certains spectateurs à la longue et bien que l'histoire ne fasse jamais du surplace, on peut noter ici et là quelques baisses de régime embarrassantes. Mais rien cependant qui ne puisse nuire sur le long terme à cette belle surprise qu'est la série.

 

Si Les Orphelins Baudelaire n'est pas une série parfaite, à l'issue des 3 premiers épisodes, elle témoigne d'une ambition folle et de la concentration de moyens et de talents nécessaires à un tel défi. Si l'on espère évidemment que la qualité ne faiblira pas par la suite, la série est assurément l'un des rendez-vous incontournables de ce début d'année.

 

Trailer

Tout savoir sur Les Désastreuses aventures des orphelins Baudelaire

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
Manon
24/04/2020 à 11:14

J'adore la série. Je suis déjà à la saison 3 à LA FÊTE FÉROCE.

Emma
10/02/2019 à 22:30

J'ai adoré les trois séries c'était trop trop bien surtout Prunie elle est trop minione c'est un ange ???????????????????????????????????????? avec ma sœur on l'adore surtout dans la saison 3

Lucie
04/04/2018 à 22:31

Personnellement j’ai apprécié la saison 1, j’ai commencé la saison 2 mais j’ai vite décroché je trouve ça lent, certes les personnages sont fait pour être bête mais à ce point c’est abusif j’aime bien d’habitude les exagérations dans les séries mais pas à ce point bref tout ça pour dire que j’ai vraiment détesté la saison 2 et que je l’a déconseil à tout le monde. Histoire d’éviter de vous faires perdes votre temps

swisstasystem
21/01/2017 à 18:03

@karlito je te rejoins sur ce point. j'ai du mal à chasser la version ciné de mon esprit. pour les 3 premières épisodes j'ai carrément eu l'impression de me retaper le film dans une version longue. j'en suis au 5ème maintenant et c'est toujours le même constat (à quelques exceptions près). j'irais quend même jusqu'au bout. parceque la série reste très sympathique, correcte et se laisse regardé.

Kiddo
21/01/2017 à 07:15

D'accord avec Karlito.
La direction artistique du film était assez phénoménal..
Un score parfait.
Un casting première etoile (meme Meryl Streep qui, comme chacun sait maintenant, est une des actrices les plus surestimés d'Hollywood. Nous qui pensions pendant des années que c'était l'actrice la plus douée et emblématique de sa génération, idiots qu'on était...)
Et puis Jim Carrey...

Karlito
21/01/2017 à 01:09

On ne peut pas s'empêcher de comparer la série au film... Et malheureusement, j'ai décroché assez vite. La qualité est là, il n'y a pas dire, mais le rythme est coupé beaucoup trop pour garder l'attention. C'est très bavard, mais apporte une atmosphère bien plus inquiétante et ambiguë, un des bons points. Mais, les scènes manquent d'une certaine légèreté, les décors sont lourds, la colorimétrie n'arrange pas la situation. On a l'impression que le roman a été uniquement "illustré" et ne suit pas une voie très existante. Le film avait la particularité d'être créatif, léger et inventif sur beaucoup de points. La série semble avoir du mal à sortir de son ombre cinématographique.

Christophe Foltzer - Rédaction
20/01/2017 à 18:17

@ Berserk :

Oui alors non, en fait. Et c'est bien dommage qu'on ne bénéficie pas des pots de vin de Netflix vu tout le pognon qu'ils ont. On fermerait boutique et on irait direct sous les cocotiers. C'est juste que nous mettons en avant les bons programmes quelle que soit la plateforme où ils sont diffusés. Et Netflix étant dans une entreprise agressive de prise de terrain (et de pouvoir), nous parlons régulièrement d'eux.

Mais il leur arrive aussi de faire des trucs nuls. Par exemple, la nouvelle série d'animation King Kong est tellement pourrie qu'on n'a même pas envie de vous en parler. Comme quoi...

Bien
20/01/2017 à 17:46

Brillante série.
Les deux derniers épisodes sont des perles de télévision.

berserk
20/01/2017 à 15:04

@Berserk

"Ce que la bêtise et la jalousie peuvent amener à écrire, c'est stupéfiant"
oui volpi en France ,le ridicule ne tue pas ,on en vit.

Polio
20/01/2017 à 14:48

@Charles Tu n'étais pas au courant ? EL est devenu une filière du 18-25 ...

Plus