Gérard de la télévision 2015 : un beau jeu de massacre

Simon Riaux | 20 janvier 2015
Simon Riaux | 20 janvier 2015

Comme chaque année, les Gérard de la télévisions se sont proposés de faire subir au petit monde de la télévision ce que Mickaël Vendetta a fait à la musique, avec une bonne humeur et un enthousiasme communicatif.

À l'heure où l'impertinence à la fâcheuse habitude de se voir écrasée sous le poids de la bienpensance (ou d'une rafale d'arme automatique), il y a avait quelque chose d'éminemment jouissif à retrouver cette mauvaise troupe qui a posé ses guêtres il y a quelques années déjà chez Paris Première.

Dans une petite salle de théâtre à la chaleureuse promiscuité, les Gérard se sont donc proposés de flinguer à peu près l'intégralité du PAF. Relevant les incompétences notoires, tournant en dérision les tropismes, fustigeant les modes minables et ramenant tout ce petit cloaque à paillettes à sa juste valeur, ils nous ont une fois de plus vengés.

À force de flux, de news et de pseudo-actualité people, c'est qu'on en oublierait presque l'absolue vacuité qui s'échappe tous les jours de nos écrans. C'est pourquoi retrouver, ne serait-ce que quelques heures, cette invraisemblable bande de fous furieux qu'emmène avec une nonchalance stupéfiante Fred Royer tient de l'exorcisme nécessaire.

Qu'elle assassine une Cordula, dissèque un Hanouna ou repeigne la scène des restes de France Télévision, la Horde Sauvage nous amuse, dans une atmosphère de Café théâtre à l'ancienne, accessible et terriblement interactive.

L'occasion de reconnaître qui sait de rire de soi, à commencer par Alessandra Sublet, venue récupérer le Gérard du paradoxe remis en l'honneur de sa participation à une émission culturelle. L'animatrice, visiblement amusée, en a profité pour envoyer un fion stellaire en direction de Thierry Ardisson, qui a failli repartir avec le Gérard de « L'animateur qui devrait maintenant arrêter de faire ses teintures en douce dans un petit salon de province ».

Ramener ce petit monde à ce qu'il est, à savoir le plus souvent un délicieux marigot de néant a quelque chose de salvateur, en particulier après l'émotion médiatique de ces derniers jours, poussée jusqu'aux limites de l'obscénité.

On est repartis heureux et vengés.

Du coup on remercie le Frede, auquel on souhaite bonne chance pour les Gerardos de la Television (sic) qu'il animera prochainement en Espagne.

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commentaires
Fromage
22/01/2015 à 10:18

@Phil : +1000. Descendez de votre piédestal les gars.

Ded
20/01/2015 à 23:54

Sans vouloir paraître consensuel, je dirais que je me sens quelque part un peu "vengé" par les Gérards. Vengé d'abord, car probablement frustré de ne pouvoir exprimer mon mépris pour toutes ces émissions et jeux d'une crétinerie consommée qu'en les boycottant. Alors, que ces petits trublions du PAF ébranlent en live le piédestal d'animateurs et animatrices à l'ego démesuré me fait assez jubiler. Les tristes prestations des "nominés", dont je ne subis que de brefs assortiments aussi consternants que vulgaires au gré des zappings et autres bandes annonces, infligent trop d'insultes à l'endroit du bon goût et de la saine distraction pour que le désir de m'y fourvoyer plus avant puisse à jamais m'envahir...

Ron Swanson
20/01/2015 à 13:38

Le désavantage de l'audience c'est qu'elle n'est JAMAIS un gage absolu de qualité.

Phil
20/01/2015 à 11:39

"ils nous ont une fois de plus vengés", le bon esprit de SR qui croit que tout le monde pense comme lui !
Vengé de quoi ?
Il est simple de zapper pourtant, voir d'éteindre sa TV ou de se mettre un film, une série de son choix. L'avantage de la TV c'est que lorsqu'une émission ne fait plus d'audience, elle s'arrête. Il suffit donc de ne plus la regarder...