Mad Men saison 7 épisode 2 : Avis

Geoffrey Crété | 21 avril 2014
Geoffrey Crété | 21 avril 2014

Mad Men s'apprête à fermer ses portes avec une saison 7 scindée en deux parties, diffusée entre 2014 et 2015. Tombé dans les pièges de sa propre mécanique au fil des saisons, Matthew Weiner va avoir l'occasion de clore en beauté l'une des séries les plus marquantes de la décennie. Nouveaux éléments de réponse dans l'épisode 2, A Day's Work.

ATTENTION SPOILERS

 

Avis :

Betty est encore dans l'ombre, mais la vie intime de Don Draper revient au premier plan avec Sally. Comme sa mère, avec laquelle elle partage une blondeur candide et une noirceur insoupçonnée, elle a été l'un des personnages les plus étonnants et intéressants des premières saisons de Mad Men. Devenue adolescente, elle n'en sera que plus complexe : elle appelle sa mère par son prénom et aimerait s'en débarrasser ("Je resterais ici jusqu'à 1975 si je pouvais enterrer Betty") mais lancera à son père un "je t'aime" désarmant alors même qu'elle a découvert un autre de ses mensonges. Car Sally a trouvé dans cette figure paternelle fissurée un miroir, auquel elle peut avouer, au détour d'une phrase, ses angoisses profondes ("I'm so many people").

Au fil des saisons, et en l'absence de Betty et maintenant Megan, Mad Men semble placer le salut de Don dans Sally et Peggy. Comme dans le premier épisode de la saison 7, cette dernière partage la même solitude que le héros (celui qu'elle aime est d'ailleurs à Los Angeles, dans la même ville que Megan), et s'enfonce saison après saison dans un mutisme désolant.

Du reste, la trop rare Joan assume enfin sa position et emménage à l'étage, offrant ainsi à Dawn l'intendance de SC&P. La face virile de Mad Men brille moins en comparaison : Jim annonce à Roger qu'il n'a pas intérêt à l'affronter, tandis que Pete supporte de moins en moins sa nature de non-leader. A ce titre, il y a une scène remarquable : lorsqu'il va voir Bonnie (nouvelle tête de la saison) pour lui offrir le privilège d'aller à l'hôtel avec lui, elle lui explique qu'elle a aussi une vie, un travail, des ambitions, et qu'elle n'est pas une femme au foyer "qui se plaint de retirer des tâches du tapis". Avec une sincérité à la fois douce et amère, en écho à la déclaration d'amour de Sally en fin d'épisode, qui touche Don en pleine face. Nous sommes en 1969, et les femmes prennent le pouvoir dans Mad Men.

 

 

 

 

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