The Last of Us : comment la série a parfaitement géré cette grosse différence avec les jeux

Judith Beauvallet | 23 janvier 2023 - MAJ : 23/01/2023 15:01
Judith Beauvallet | 23 janvier 2023 - MAJ : 23/01/2023 15:01

Le deuxième épisode de la série The Last of Us prend des libertés avec le jeu vidéo pour développer sa propre mythologie autour des infectés. Et ce n’est pas plus mal.

Critique de The Last of Us épisode 2.

ATTENTION SPOILERS !

Lorsque les créateurs de la série ont annoncé, peu de temps avant sa diffusion, que le concept des spores contaminantes avait été mis de côté dans l’adaptation malgré son importance cruciale dans l’univers des jeux, il était légitime de s’inquiéter sur la manière dont ce manque serait comblé. Surtout que ces fameuses spores expliquaient la vitesse de propagation de l’infection de manière crédible, puisque la plupart des champignons se reproduisent effectivement via des spores aéroportées, donc autant dire que ça craindrait pour les miches de l’humanité si le commun des mortels se mettait à y être sensible.

 

The Last of Us : photoSpores divers

 

Mais pour que les acteurs n'aient pas à porter des masques à gaz à l’écran aussi souvent que dans le jeu, ce pan de l’histoire a été abandonné dans la série. Une mythologie différente autour du fameux champignon zombifiant, le Codryceps, a été développée au cours du deuxième épisode. Elle s'inspire, elle aussi, des moyens de reproduction chez les champignons.

Cette solution de remplacement, ce sont les filaments que vous aurez pu apercevoir lors du premier épisode dans lequel on voit une aimable grand-mère grignoter un membre de sa famille avec une bouche pleine de fins tentacules. Une image qui n’était qu’un avant-goût de ce qui est révélé dans le deuxième épisode, où l’on apprend que les infectés au Codryceps communiquent à distance via un réseau de ces mêmes filaments qui parcourent le sol et les réveillent quand une proie est à proximité.

 

The Last of Us : photo, Bella Ramsey, Anna TorvAccroupies dans l'eau croupie

 

Inspirée directement de la manière dont les champignons filamenteux communiquent et prospèrent dans la réalité, cette nouvelle mythologie donne aux claqueurs des facultés terrifiantes. Tous connectés, ces millenials de l’horreur sont propices à se déplacer en masse pour attaquer une même cible à l’unisson, comme on le voit lors de la tragique fin de ce deuxième épisode. C’est le personnage de Tess, survivante dure à cuir et compagne de Joel, qui fait les frais de ces nouvelles fonctionnalités.

 

The Last of Us : photoBalle anti-Tess

 

Tout comme dans le jeu, après avoir été mordue et donc condamnée, elle sacrifie ses derniers instants pour ralentir la horde d’infectés à leurs trousses et permettre à Joel et Ellie de s’échapper. C’est au cours de cette séquence que l’on peut admirer la manière dont le mycélium des infectés leur chatouille les doigts pour les rameuter vers nos héros, et la manière dont ils roulent des pelles à base de filament autocollants pour contaminer leurs victimes. Une pensée pour Tess et ses derniers instants particulièrement pénibles.

C’est donc avec ce magnifique exemple d’adaptation que la série rebondit de manière habile et sensée sur l’abandon d’un aspect fondamental du jeu. Un parti pris qui annonce peut-être que, malgré une tendance au copier-coller et au fan service, The Last of Us version série saura prendre la distance nécessaire avec son matériau de base pour surprendre ses spectateurs.

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commentaires
Maided
25/01/2023 à 11:02

Comme beaucoup, je trouve que l'absence des spores enlève quelque chose à la narration.
L'ennemi invisible (ou presque), la claustrophobie liée à ce danger et au fait que les personnages doivent mettre un masque à gaz pour y échapper, le fait que Ellie doivent mettre un masque à gaz pour cacher son immunité.
Pour les filaments qui sortent de la bouche, mon "problème" (bien grand mot) c'est que c'est ultra vu et revu (là pour la scène avec Tess j'ai pensé à Hidden par exemple).

Après, c'est pas ça qui va me faire dire que la série est naze, c'est une énorme réussite en tant qu'adaptation et (surtout le plus important) en tant que série tout court.

Lord Sinclair
24/01/2023 à 13:57

Et allez les fans intégristes....
5% du public aura joué au jeu, 95% en aura rien à fout*e. Ce qui est mon cas. Moi je veux juste une série qui tienne la route, soit bien jouée, raconte quelque chose en plus que on histoire linéaire (sur nous, notre société, que sais je).
Et comptez pas pour moi pour achetez une playstation pour vérifier s'ils ont respecté la couleur des godasses du héro.
Put**n de geek !

Mykilla
24/01/2023 à 13:39

Étant fan des jeux, j'accepte avec joie ces nouveaux changements. Je pense que l'idée est également d'ancrer la série au plus proche de notre réalité et du présent, notamment avec la récente pandémie qu'on a connue. Une bactérie ou des spores aéroportées (présentes sur les cadavres et/ou infectés) laissent penser que la totalité de la population auraient dûe être contaminée après 20 ans de pandémie je pense. La série, aurait duré 1 épisode lol

TheLastOfMe
24/01/2023 à 13:03

Est-ce que ce changement est intéressant ? Je n'ai pas encore tranché. Il apporte une touche supplémentaire de Body Horror, mais était-ce bien nécessaire dans une série où les infectés ont des champignons qui sortent de leur corps en leur fendant la tête en deux et où leurs victimes sont taillées en pièces ? N'aurait-il pas été plus judicieux de renforcer la paranoïa installée par une contamination via spores ? Rien n'est plus effrayant qu'un ennemi microscopique contre lequel on est impuissant. Un rhizome... A priori il suffit de le trancher pour s'en défaire, non ? La scène de "communion" entre les infectés et les rhizomes ne m'a pas semblé plus intéressante visuellement que la claustrophobie qu'auraient généré des intérieurs clos, non aérés remplis de spores.
Reste l'explication des masques à gaz. Peut-être que ma mémoire me fait défaut, mais je n'ai pas l'impression que les personnages du jeu les portaient très souvent. Ils étaient réservés aux espaces confinés, souterrains. Même lorsqu'il affronte les affreux "Bloaters" capables de lui jeter des spores directement dessus, Joel n'en portait pas. Je peux comprendre que Pedro Pascal soit soulagé de pouvoir respirer à travers autre chose qu'un masque/casque après The Mandalorian, mais l'explication reste bancale. À l'époque des films de super-héros à outrance, les acteurs et le public sont habitués aux personnages masqués. L'expérience n'en est jamais gâchée et cela permet aux acteurs de travailler leurs talents différemment pour exprimer les émotions par le corps plutôt que les expressions.
J'attends donc de voir si les scénaristes et metteurs en scène seront capables de justifier pleinement ce changement dans de futurs épisodes en exploitant tout son potentiel. Pour l'heure, j'ai du mal à imaginer comment, mais je ne demande qu'à être surpris.

Morcar
24/01/2023 à 09:35

Même si c'est bien fait, j'avoue que la transmission par les spores me paraissait plus inquiétante dans le jeu. Ici, avec le principe de la la transmission par morsure, les infectés font plus penser aux "zombis" de The Walking Dead. Reste ces fameux filaments particulièrement ragoutants. J'avoue avoir serré les dents lors du passage avec Tess à la fin.
En parlant de Tess, je n'avais même pas reconnu Anna Torv dans l'épisode 1 avec son cocard. C'est dès le début de l'épisode 2 que je l'ai reconnue.

@Hgf, il est vrai qu'avec les univers étendus aujourd'hui qui adaptent le même univers connecté sur plusieurs supports (films, séries, comics, jeux-vidéo, ...) beaucoup sont habitués à ce que tout soit connecté, mais ce n'est pas le cas ici.
La série The Last of Us n'a pas plus de lien avec le jeu-vidéo que "The Batman" n'en a avec "Arkham Asylium", par exemple. Certes c'est la même franchise, ce sont les mêmes personnages, c'est en quelque sorte la même histoire. Mais ce sont deux adaptations différentes de la même histoires et des mêmes personnages.
Donc le jeu "TLOS - Part III" sera la suite du précédent jeu, cohérent avec celui-ci, tandis que la saison 2 de TLOU sera la suite de la saison 1. Ce n'est pas plus compliqué que ça.

Joëllie
24/01/2023 à 07:46

Y'a deux trois trucs qui me gênent dans cet article... Dejzw c'est Cordyceps (pas Codryceps, mais on va parler de faute de frappe...).
Ensuite, les claqueurs ne sont qu'une espèce d'infectés dans l'univers de TLOU (ceux qui se repèrent aux bruits et qui sont aveugles).
Enfin, Tess. Dans le jeu c'est clairement pas face à des infectés qu'elle reste sur place mais face à la FEDRA, ce qui est une différence assez importante !

La série prend des libertés et adapte autrement le récit, ça reste très cool et une bonne adaptation ! On a plaisir à déceler les petits easter eggs ça et là. J'ai hâte de voir la suite

Lestat1886
24/01/2023 à 00:26

Heu mais les jeux n’ont rien a voir avec la serie!!! La série est une version alternative totalement indépendante… enfin ca me paraît tellement logique que les bras m’en sont tombé en lisant ton commentaire !

Hgf
23/01/2023 à 21:45

Et en quoi c'est pas plus mal ? Ils respectent pas l'univers qu'ils on eux même créé, du coup c'est quoi la vrai version ? Quand tlou 3 va sortir on va bois ressortir les spores après nous avoir expliqué que y'en avais pas dans le série, super. Tout ça pour voir les beaux visages de pop star quand ils se baladent en zone infecté