Battlestar Galactica : la fin de la série devait être différente

La Rédaction | 2 juin 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58
La Rédaction | 2 juin 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Ronald D. Moore est revenu sur la première version de la fin de la série Battlestar Galactica, plus longue et radicale.

La mise en chantier d'une nouvelle série Battlestar Galactica a rappelé une chose précieuse : la valeur de la série de Ronald D. Moore qui, en quatre saisons (et quelques téléfilms et web-séries pas toujours indispensables), s'est imposée comme une majestueuse oeuvre de science-fiction. Continuation-réimagination de la série Galactica de Glen A. Larson, la production Syfy est vite devenue une référence, et un cri de ralliement pour toute une partie des habitants de la galaxie SF. On était revenus sur 5 épisodes cultes dans un dossier, pour fêter l'arrivée de la série sur Amazon Prime Video.

Reste néanmoins quelques bémols, notamment sur la dernière ligne droite, la faute au processus créatif parfois (très) bancal de Ronald D. Moore, lequel a improvisé une partie de la mythologie - chose qu'il assume encore aujourd'hui, en parlant d'arcs jamais planifiés au-delà d'une demi-saison. La conclusion de la saison 4 a ainsi soulevé des questions et frustrations. Il est donc intéressant d'entendre que l'épisode final avait à l'origine une tout autre allure.

 

PhotoLa révélation finale, comme Tomb Raider oui

 

C'est à Collider que Ronald D. Moore, actuellement bien occupé sur les séries Outlander et For All Mankind, a détaillé sa première idée pour le grand final :

"Le premier montage faisait probablement dans les quatre heures. Il y avait une structure de scénario différente de ce qu'on voit à l'écran. La structure était bien moins linéaire - c'était vraiment non-linéaire. C'était des flashbacks puis le présent puis les flashbacks mélangés. On voyait la fin de l'histoire de Laura avant qu'on en voit le début, et on revenait au présent. Puis on voyait un autre morceau de l'histoire d'Adama. C'était un vrai défi. Quand on le lisait... c'était genre, 'Waouh !'. C'était un sacré truc de tout bien saisir. Tout le monde était très excité.

Quand on a fait ça à l'écran, c'était difficile à suivre. Je voulais que ça marche, mais les gens autour de moi me disaient, 'Je ne suis pas sûr que ça marche. Peut-être que tu devrais faire ça de manière linéaire'. Et je me suis dit que c'était peut-être vrai. C'est donc devenu quelque chose de plus linéaire, avec tous les flashbacks montés de manière chronologique plutôt que dans le désordre. Une fois qu'on a fait, ça a fondamentalement changé la structure. Il y avait des scènes qui fonctionnaient et d'autres qui étaient trop longues.

Donc c'est la différence entre la version de quatre heures et celle de trois heures. C'était vraiment une question de changer la structure, la reserrer, avec les habituels coupes et montages qu'on fait sur presque tout film pour arriver au bon équilibre."

 

Photo Tricia Helfer, James CallisGod has a plan, mais le plan est linéaire

 

Néanmoins, Ronald D. Moore ne regrette rien, et ne parle pas d'un projet détruit contre sa volonté. Au contraire.

"Je n'ai franchement pas revu cette version depuis. Je l'ai probablement en copie sur un DVD quelque part. Je suis sûr que si je demandais à Universal où est l'original, ils me diraient, 'Ouais ouais on a tout ça dans une mine de sel quelque part', et qu'ils ne le retrouveraient jamais. (...) Il y a aussi une version de la mini-série qui n'a jamais été vue et est bien plus longue. Mais très souvent, plus long ne veut pas dire meilleur. J'ai l'habitude de regarder les versions des réalisateurs et les premiers montages des épisodes et des films, c'est toujours long mais ça ne veut pas dire que c'est mieux. Il y a simplement plus de choses, et certaines de ces choses doivent être retirées parce que ça ne marche pas. Le montage consiste souvent à améliorer."

Il précise aussi que, sans surprise, la post-production n'a jamais été terminée, si bien qu'il y aurait beaucoup de fonds verts et autres morceaux manquants ou provisoires, dans cette version longue.

Linéaire ou pas, version longue ou pas, l'ultime épisode n'aurait pas été différent dans le fond, mais dans la forme, avec une narration plus poétique et radicale. Ce qui n'aurait pas réglé les réajustements hâtifs de la conclusion. Mais même avec ça, BSG reste une série à (re)voir sans modération. Depuis, les fans de SF cherchent toujours la série qui saura prendre la relève, avec quelques candidats potentiels comme The Expanse et Star Trek : Discovery.

 

photo, Katee SackhoffCe montage ne marche pas je te dis

Tout savoir sur Battlestar Galactica

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
Alzhe
03/06/2020 à 08:13

Je confirme bien que BSG reste une série a voir et a revoir.

Jean-Michel Jarre Jarre
02/06/2020 à 21:05

#ReleaseTheMooreCut !

Lecteur depuis l’origine
02/06/2020 à 19:24

A la rédaction, le bot il censure comment? Qu’un simple message de deux lignes sans rien de problématique, l’effacer, c’est un exploit!

TofVW
02/06/2020 à 18:50

La série devenait un peu trop longuette à partir du milieu de la saison 3, dans mes souvenirs.
Par contre, le dernier "épisode" de 2 heures m'a époustouflé, littéralement. Une magnifique conclusion.

CHFAB
02/06/2020 à 17:29

C'est vrai qu'encore une fois on a eu droit à une série ne sachant pas du tout où elle allait ni quand et comment elle devait finir. Tout ce délire mystico politique s'embourbait dans l"approximation. Plus on avançait pour dévoiler les intentions des cylons, plus elles devenaient flou. Il a fallu sortir un film long métrage (The Plan) pour donner un peu de matière à tout ça, et il a fallu concenrter tant d'explications en un film que ça reste indigeste et abscons... ça restera, comme GOT, des séries extrêmement ambitieuses, au premières saison époustouflantes, et se terminant dans une énorme glissade. Caprika démarrait vraiment très très bien, et fut avortée, lamentablement... Pareil pour Stargate Universe, absolument admirable. Alors un reboot, franchement... sans façon