Cote De Pablo et Michael Weatherly (NCIS)

Aude Boutillon | 21 juin 2011
Aude Boutillon | 21 juin 2011

Parfois, les interviews se résument à de longs discours de promotion sans surprises délivrés par des acteurs excessivement enthousiastes, dont on attendrait un peu plus de spontanéité. Heureusement, d'autres prennent l'exercice moins au sérieux, et s'adonnent sans complexe à la franche rigolade. Cote De Pablo et Michael Weatherly sont de ceux-là, et leur complicité, à l'écran comme à la ville, ne fait pas le moindre doute. Ils reviennent (tant bien que mal) sur sept saisons couronnées de succès pour NCIS.

 

 Propos et autoportrait (en fin d'article) recueillis par Stéphane Argentin au cours du 50ème Festival de Télévision de Monte-Carlo (juin 2010). Traduction et retranscription par Aude Boutillon.

 

 

Serez-vous de retour l'année prochaine ?

Michael : Cote et son équipe d'experts renégocient actuellement mon contrat. C'est elle qui est responsable de mon avenir, ce qui n'était peut-être pas une décision très sage. Non, on travaille en ce sens, et j'espère que ça va marcher.

Cote : Il reviendra.

Michael : J'ai une équipe d'experts du divertissement qui travaillent dur sur cette question. C'est comme la fusion à froid. Parfois, vous pensez y avoir trouvé une solution, et c'est simplement délicat. Ou bien comme un accélérateur à particules...

Cote : Vous pouvez couper quand vous voulez. (rires) Il vous en sera reconnaissant.

 

Une question brûlante...

Michael : Ca se soigne avec des antibiotiques.

 

Que s'est-il vraiment passé à Paris ?

Michael : C'est vraiment une question brûlante. Tony a couché avec une prostituée, car c'est légal. Et toi, non.

Cote : Ce qui arrive arrive, et c'est tout. Mais c'est une réponse très personnelle, je ne suis pas sûre que Michael la partage.

 

Est-ce que la réponse est écrite ?

Cote : Non. Et on n'en parle pas !

Michael : C'est comme Fight Club.

Cote : Personne ne parle de Fight Club.

 

 

Que pouvez-vous nous dire des règles de Gibbs ? Les connaissez-vous ? Sont-elles écrites ?

Cote : C'est lui qui les connaît le mieux. Je les apprends, tout comme le reste de l'équipe.

Michael : La saison 7 se concentre pas mal sur ces règles, et le dernier épisode s'appelle « Règle n°51 ». Mais je pense que c'est un stratagème de la part de l'équipe pour vendre un livre qui s'appellera « Les règles de Gibbs ».

Cote : Non, ce n'est pas vrai.

Michael : Je l'achèterais. Ce serait comme une Bible qui donne des règles. Ca devrait être dans toutes les chambres de motels. Dans la table de chevet. « Les règles de Gibbs ». Au fait, vous saviez...

Cote : Coupez, question suivante ! (rires)

Michael : Vous savez, Ubisoft vient d'annoncer qu'ils vont faire un jeu NCIS.

 

Comment expliquez-vous l'énorme succès de NCIS ?

Cote : Michael adore répondre à cette question. OK, je vais le faire. Je pense que chaque personnage est très bien développé.

Michael : Tout comme mes muscles abdominaux.

Cote : Chaque acteur est très heureux de jouer son personnage. Moi, je n'ai évidemment pas envie de jouer DiNozzo. Et lui n'a évidemment pas envie de jouer Ziva.

Michael : Je te jouerais à merveille.

Cote : Oh, non, Mike, pitié... Bref, beaucoup de personnes aiment l'interaction entre les genres : la comédie, la tension sexuelle insatisfaite... La réponse brûlante !

Michael : Le buisson brûlant.

Cote : Oh, mon Dieu... Suivant ! Coupez !

Michael : Mais c'est une référence biblique ! (rires)

 

La série la plus importante de la décennie passée fut Les Experts. Maintenant, c'est NCIS. Est-ce que ça a changé quelque chose pour vous ? Ca vous a rajouté de la pression ?

Michael : Et bien, on a rajouté une lettre et changé l'ordre des autres.

Cote : Je ne comprends pas ! (rires)

Michael : N.C.I.S., c'est comme « C.S.I. » (titre original des Experts, NDLR) avec un N en plus.

Cote : Ah, merci bien ! C'était un moment typiquement « Ziva ».

 

 

Maintenant, il y a même un NCIS Los Angeles.

Michael : Oui. Au début, je pensais que c'était « NCIS La ». Comme un truc espagnol.

Cote : Tu avais un fan qui était là, tu sais. Et puis il est parti. Il ronflait.

 

Nous avons rencontré LL Cool J, qui nous a dit qu'il avait beaucoup d'échanges avec vous. Alors, il vous harcèle ?

Cote : C'est la personne la plus cool que vous puissiez rencontrer.

Michael : Il porte bien son nom.

Cote : Je lui ai parlé quelques fois, en effet. Et toi ?

Michael : ... Ouais.

Cote : Je pense que c'est un « non ».

Michael : Mais si ! Je lui ai fait coucou depuis l'autre côté de la barrière de police, il m'a vu, il a secoué la main dans ma direction. On a établi un contact visuel.

 

Quelle est la force de NCIS, par rapport aux Experts ?

Michael : On a une bonne équipe.

Cote : On peut rire. C'est une très bonne chose. Les gens aiment en voir d'autres rire. On s'amuse beaucoup.

 

Et à propos de l'histoire de la série à proprement parler ?

Michael : Peut-être que la popularité de la série à l'étranger réside simplement dans un bon doublage.

Cote : J'en doute, mais pourquoi pas.

Michael : Sérieusement, je pense qu'il y a une très bonne promo, très drôle, à travers le monde. Sur CBS, ça leur a pris un moment pour trouver le ton de la série. C'est du genre : (prenant une voix grave) « Jeudi prochain, Gibbs prend une décision - bang bang bang - AH ! ».

Cote : En Europe, ils ont davantage compris qu'il y avait de l'humour dans cette série. On nous comprend davantage.

Michael :  Par exemple, le personnage de McGee est surnommé « le bleu », c'est déjà mieux que « probie » en anglais.

 

 

Robert Wagner a joué le père de Tony. C'était comment ?

Michael : C'était extrêmement cool.

Coste : Attention, il peut devenir très émotif. Il adore Robert.

Michael : J'adore R.J. Je le trouve génial. Il a un cœur d'or.

Coste : Et c'est un professionnel.

Michael : J'ai déjeuné avec lui il y a quelques semaines, j'étais très impressionné : « (rire bête) Je déjeune à Robert Wagner ». Et le gouverneur Schwarzenergger est arrivé et il est devenu nerveux lui aussi : « (rire bête) Oh, c’est Robert Wagner ! ». Mais vous savez, ce festival de Monte-Carlo est génial. Hier soir, j'ai rencontré Barbara Bain, qui a joué dans Mission Impossible et Cosmos : 1999. Et le hasard veut que j’appelle notre studio de tournage Moonbase Alpha, qui est la base lunaire où se déroule l’action de Cosmos 1999.

 

Vous êtes les personnages les plus physiques de la série. Comment l'entrainement se passe-t-il ?

Cote : Nous avons un responsable des cascades. Nous répétons les combats plusieurs fois, parfois on se blesse, ça fait partie du côté marrant.

Michael : Parfois vous manquez de vous prendre le camion sur la tête.

Cote : Dans la saison 7, il y a une scène où un camion arrive à toute vitesse et l'arrière vient vers moi. Et ils ont tourné ça en vrai avec le camion fonçant sur moi. Et ils ont eu droit à une vraie réaction de ma part. J'ai tenu aussi longtemps que j'ai pu, puis je me suis enfuie en courant (rires). Ca faisait peur.

 

Vous n'avez pas l'air de prendre la série très au sérieux. Est-ce que c'est selon vous une pure série de divertissement, ou pensez-vous qu'il y a plus que cela ?

Cote : Très bonne question. Je pense qu'il y a des sujets plutôt intenses dans NCIS, puisque nous devons résoudre des crimes, des meurtres. Il y a donc toujours un côté sérieux à cette série, bien qu'on en plaisante.

Michael : Il y a eu un article paru dans le New York Times, qui parlait du fait que la série rendait compte d'un changement de politique extérieure de notre pays. Rocky Carroll (l’interprète du directeur Leon Vance, NDLR) est arrivé dans la série la même année où Obama est devenu président. Nous avons deux leaders afro-américains, en quelque sorte. Si vous voulez y chercher un parallèle, soit, mais moi je ne vois pas dans la série un moyen de délivrer des idées politiques. C'est surtout du divertissement. Vous racontez des histoires qui prennent place à un certain moment, donc le contexte est présent.

Cote : Les relations entre les personnages sont complexes, et elles cessent d'être purement drôles pour s'aventurer sur un autre terrain. Je pense que c'est ce qui rend la série intéressante.

Michael : Les scénaristes sont si talentueux et intelligents, ils ont conscience de tout cela. Et notre producteur exécutif, Shane Brennan, n'est pas américain. Il y a bien sûr un élément international dans la série, ne serait-ce que du point de vue de l'équipe : McCallum est écossais, Cote chilienne, la mère de Sean Murray est australienne... Et moi, je viens clairement de Mars.

Cote : Il y a des éléments de comédie d'un bout à l'autre, ce qui ouvre la série à un public plus large, mais ce n'est pas une simple comédie.

 

 

 

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