Kristanna Loken (Painkiller Jane)

Stéphane Argentin | 13 avril 2008
Stéphane Argentin | 13 avril 2008

Quasi-inconnue du grand public dans les années 1990 en dépit de multiples guest stars et autres rôles récurrents dans des séries télé, Kristanna Loken a été propulsée sur le devant de la scène le jour où elle mit la montagne de muscles Schwarzy au tapis dans Terminator 3. Après une poignée de longs-métrages, la comédienne était de retour sur le petit écran en 2007 pour interpréter Jane Vasco dans Painkiller Jane, une série où elle occupe également le poste de productrice co-exécutive. Soit une preuve supplémentaire, si besoin était, que les talents de la belle ne sont pas cantonnés à un physique des plus avantageux.

 

Propos et autoportrait (en fin d’article) recueillis au cours du 47ème Festival de Télévision de Monte-Carlo (juin 2007).

 

 

Après votre rôle dans Terminator 3, êtes-vous vraiment indestructible ?

Non (rires).

 

Vous êtes donc sensible à la douleur ?

Oui. Bien que mon seuil de tolérance soit plutôt élevé. Nous avons tous un point de rupture, qu’il soit physique ou émotionnel.

 

Avez-vous vu le téléfilm Painkiller Jane datant de 2005 (avec Emmanuelle Vaugier dans le premier rôle, NDR) ?

Non. Nous voulions repartir de zéro. Il n’y avait donc aucune raison pour que je le découvre avant de me lancer dans la série.

 

Avez-vous lu les comic books ?

Oui. (Elle se retourne en direction de Jimmy Palmiotti, l’auteur des comics qui donne une interview juste à côté et hausse la voix) Je suis une grande fan du comic books (rires). À sa lecture, je suis aussitôt tombée amoureuse du personnage et j’ai su que je pouvais en tirer quelque chose à l’écran.

 


 Quelles sont les différences entre le comic et la série ?

La différence essentielle se situe au niveau des Neuros, inventés de toute pièce pour les besoins de la série.

 

Ces fameux Neuros, des êtres humains disposant de certaines facultés, peuvent-ils être mis en parallèle avec les X-Men ?

Je ne saurais le dire étant donné que je n’ai jamais vu X-Men. Mais je dirais qu’il s’agit, au travers de ces différents individus, de traiter des mutations génétiques au sens large : lesquelles sont bénéfiques, lesquelles sont maléfiques et jusqu’où peut-on et doit-on aller en termes de recherche dans ce domaine ?

 

Quel niveau d’exigence représente ce rôle ?

Étant donné que mon personnage intervient dans presque toutes les scènes, c’est très dur, à la fois sur le plan physique et émotionnel. De plus, j’occupe également le poste de productrice co-exécutive sur la série. Ça fait donc deux boulots.

 

Pourquoi avoir pris la décision d’occuper ce poste de productrice exécutive ?

Je souhaitais davantage de contrôle créatif. Je possède ma propre société de production et j’ai produit mon tout premier film l’an passé.

 

À ce titre, quelles sont vos responsabilités sur la série ?

J’ai un droit de regard sur tout : les scénarios, le casting, le choix des réalisateurs.

 


Avez-vous suivi une préparation quelconque pour le rôle de Jane ?

J’ai déjà suivi tant d’entraînements au combat et au maniement des armes pour les différents rôles que j’ai tenu jusqu’ici que tous ces apprentissages sont désormais comme une seconde nature que je peux remettre à contribution sur simple demande.

 

Aviez-vous des personnages de fiction comme modèle pour votre interprétation ?

J’ai toujours adoré Sigourney Weaver dans la saga Alien. Elle incarne à mes yeux la meilleure représentante de la femme d’action au cinéma.

 

Quel est le plus difficile lorsque l’on incarne un personnage de comic book ?

Parvenir à la rendre réelle et crédible aux yeux des téléspectateurs en montrant notamment qu’elle souffre, qu’elle ressent la douleur en dépit de son aptitude à guérir quasi-instantanément. De ce point de vue, Jane s’inscrit à merveille dans la catégorie des anti-héroïnes.

 

Le hasard du calendrier a voulu que votre personnage se retrouve en concurrence directe avec une pom pom girl disposant de la même faculté de guérison : Claire Bennet dans Heroes. Aviez-vous des craintes pour votre série ?

Notre concept était déjà là avant le leur. Et puis il y aura toujours plusieurs séries médicales, policières ou encore juridiques. Et bien que je sois assez mal placée pour comparer puisque je n’ai jamais vu un seul épisode de Heroes jusqu’à présent, je dirais que les deux séries ne s’adressent pas nécessairement au même public : notre show se focalise surtout sur le personnage de Jane tandis que le leur est beaucoup plus choral.

 

Comment expliquez-vous l’engouement actuel pour les super-héros au cinéma et à la télé ?

Je dirais que la liberté et l’ego que leur confèrent leurs pouvoirs attirent le public.

 


Jusqu’à présent votre carrière s’articule en grande partie autour de l’action et la science-fiction. Ne seriez-vous pas tentée par une gentille petite comédie romantique par exemple ?

Pourquoi pas. Un jour ou l’autre. Je n’y vois aucune objection. J’ai pris part à la quatrième saison de The L Word en début d’année où j’interprétais cette mère bisexuelle. L’expérience était très différente.

 

Avez-vous dû auditionner pour ce rôle ?

Non, le personnage a été créé spécialement à mon attention. 

 

Votre participation à cette série était-elle mue par une envie de véhiculer un message en particulier ?

Oui, ce choix était pleinement conscient de ma part, en l’occurrence militer pour l’égalité des droits entre couples hétéros et homosexuels.

 

Pensez-vous que les scénaristes aient basé ce personnage sur votre propre vie privée, notamment suite à vos déclarations publiques il y a quelques mois de cela ?

Vous faites sans doute référence à ma bisexualité. Oui, je ne m’en cache absolument pas. Et il est en effet tout à fait probable qu’ils s’en soient inspirés pour la série.

 


Venant du monde du mannequinat, rencontrez-vous encore des difficultés à vous imposer en tant qu’actrice ?

Tout le monde commet cette erreur à propos de ma carrière mais en réalité, j’ai débuté en tant qu’actrice dès l’âge de 13 ans dans différents soaps et autres fictions pour ados, bien avant de devenir mannequin, activité que j’ai exercé pendant un an seulement.

 

Qu’est-ce qui caractérise une bonne série selon vous ?

C’est une combinaison de plusieurs éléments : le scénario, les personnages, le concept général de la série, son style visuel, sans oublier bien sûr sa case horaire de diffusion. De plus, les chaînes câblées offrent une liberté créatrice souvent absente des networks pour cause de censure. Personnellement, je suis une grande fan des Sopranos.

 

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