Geena Davis (Commander in chief)

Stéphane Argentin | 2 décembre 2006
Stéphane Argentin | 2 décembre 2006

Après des rôles devant la caméra de David Cronenberg (La Mouche en 1986) et Tim Burton (Beetlejuice en 1988), la carrière de Geena Davis décolla pour de bon aux côtés de Susan Sarandon dans le Thelma & Louise de Ridley Scott. Une performance qui lui valut une nomination aux Oscars et aux Golden Globes. Puis, après des années 90 plutôt fastes, notamment sous la direction de son mari de l'époque, le réalisateur Renny Harlin (L'Île aux pirates en 1995, Au revoir à jamais en 1996), la comédienne ne fit plus guère parler d'elle avec le changement de millénaire. Jusqu'à son accession (fictive) à la présidence des États-Unis dans Commander in Chief. Une série promise à un brillant avenir après des débuts fulgurants sur la chaîne ABC en septembre 2005 (cf. news) mais qui vit son audience fondre comme neige au soleil aux fils des mois avant que le show ne soit définitivement annulé. Lors de notre rencontre avec cette grande actrice (1,83m) au cours du festival TV de Monte-Carlo en juin dernier, Geena Davis est revenue avec beaucoup de discernement non dénué d'humour sur les circonstances de sa destitution du poste de première femme de l'histoire à la tête de la première puissance mondiale.

 

Votre planning de fin de journée est bien chargé, nous n'avons droit qu'à 5 minutes maxi.
Je parle très vite (sourires).

 

Vous n'aviez jamais pris part à une série TV auparavant. Comment vous êtes-vous alors retrouvée impliquée dans Commander in Chief ?
Ça m'est littéralement tombé dessus de nulle part. Je n'avais jamais entendu parler du projet et mon agent m'a appelé pour me dire qu'ils voulaient que j'interprète le premier rôle de la série dans laquelle je jouerais la première femme Présidente des États-Unis d'Amérique. J'ai immédiatement été emballée par cette idée. J'ai lu le script que j'ai adoré et j'ai dis « oui » aussitôt alors que je n'avais jamais été vraiment intéressée par la perspective de prendre part à un drama télé en raison de tout ce que j'avais entendu dire à propos de ce type de shows, notamment le rythme de travail effréné. Et pourtant, dans le cas présent, j'ai dis « oui » sans me poser de questions (rires).

 

Une femme Présidente des États-Unis : croyez-vous que la fiction deviendra un jour réalité ?
Les femmes représentent 50% de la population. La situation se présentera inévitablement… un jour ou l'autre. À moins que les États-Unis ne cesse d'être une démocratie. D'autres pays ont d'ailleurs d'ores et déjà franchi cette étape.

 


Comment compariez-vous cette expérience à la télévision avec le reste de votre carrière depuis vos débuts au cinéma ?
J'ai eu l'occasion d'interpréter d'excellents rôles de par le passé mais à mes yeux, il s'agit sans aucun doute de l'un des tous meilleurs personnages que j'ai eu à incarner à ce jour. Ce fut une expérience très enrichissante dans ma carrière.

 

Donald Sutherland est-il aussi exécrable en coulisses qu'à l'écran ?
(Sourires) Non, pas du tout. Au départ, j'étais terrifiée à l'idée de devoir lui donner la réplique car c'est une telle légende. Mais c'est quelqu'un de très charmant et nous avons partagé de très bons moments sur le tournage.

 

Comment expliquez-vous cette chute vertigineuse de l'audimat au fil des épisodes alors que la série faisait partie des scores les plus élevés en début de saison ?
L'explication est aussi simple que malencontreuse. La série a connu trois showrunners différents dès sa première année. Et à chaque changement, la diffusion était suspendue pendant plusieurs semaines ; jusqu'à trois mois à un moment donné (de janvier à avril 2006, NDR). Lorsque la diffusion a repris un autre soir de la semaine (du mardi, la série est passée au jeudi soir, NDR), le public n'était plus au rendez-vous car il était complètement perdu. Ça n'avait donc rien à voir avec le fait que les téléspectateurs n'aimaient pas la série.

 

C'est d'autant plus incroyable que vous avez remporté un Golden Globes pour le rôle en janvier 2006 (Donald Sutherland a par ailleurs obtenu une nomination, de même que la série dans la catégorie « Meilleure drama », cf. le palmarès) ?
Oui et dès la première année. Tout allait alors très bien (rires).

 

Qu'allez-vous faire désormais ?
Un téléfilm Commander in Chief est actuellement en préparation, d'ici la fin de l'année si tout va bien. Rod Lurie, le créateur originel sera de retour à l'écriture et à la réalisation. Et qui sait, la série pourrait peut-être repartir. Je crois que l'intérêt du public est toujours là, ils ont juste besoin de savoir quel jour et à quelle heure regarder le show (rires).

 

La série n'est donc pas totalement morte ?
Non. Je refuse d'abdiquer (rires).

 

En dehors de ce téléfilm, quels sont vos autres projets à venir ?
À ma connaissance, je n'ai rien de prévu dans l'immédiat. Je vais donc profiter de l'été pour me détendre en compagnie de mes enfants.

   


Propos recueillis au cours du 46ème festival de télévision de Monte-Carlo en juin 2006.
Autoportrait de Geena Davis.

 

Copyright : La photo en bas d'article (ci-dessus) a été obtenue avec l'accord du festival de télévision de Monte-Carlo en vue d'être exploitée exclusivement dans le cadre du site Ecran Large. Toute autre utilisation en dehors de ce cadre est par conséquent formellement interdite.

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
Aucun commentaire.