Desperate housewives-Saison 5

Jonathan Deladerriere | 5 janvier 2010
Jonathan Deladerriere | 5 janvier 2010

Cinq ans après la fin de la quatrième saison contrariée par la grève des scénaristes, nous voici de retour à Wisteria Lane. Que nous réserve donc ce voyage dans le futur ?

 Le final grandiose de la saison 4 nous avait laissé bave aux lèvres grâce à ses dernières secondes pleines de promesses et de mystère, mais le show créé par Marc Cherry révolutionne t'il autant ses intrigues qu'il le promet, rien n'est moins sur...

 Nous retrouvons en tout cas nos protagonistes principaux, certes différents mais permettant aux ménagères de souffler. Oui leurs acteurs fétiches sont toujours bien présent et ce, semble t'il pour bien longtemps encore puisque le créateur nous assure que la série soufflera  au moins neuf bougies.

 

           

 

Fort de ses sempiternels 24 épisodes, le show nous contant les aventures rocambolesques des wasp et de leur banlieue proprette ne semble en effet pas subir les affres du temps.

Tout semble donc parfaitement normal dans la banlieue chic. Nous retrouvons pourtant nos protagonistes fétiches métamorphosés pour certains, fragilisés pour d'autres. Gaby et Bree semblent transfigurés. Tandis que la première, négligée, affublé de deux filles bien en chair et franchement insupportables nous semble dépassée par les événements, la seconde, tête haute, est devenue une importante femme d'affaires dans le business de la cuisine.

 Susan élève seule son fils, 3 ans après l'accident de voiture qui l'a vue percuter une mère de famille et sa fille, tandis que Lynette subit l'outrage du temps, qui ne s'est pas fait prier pour transformer ses deux petits diablotins en adolescents avide de sensations fortes. Enfin Eddie, fidèle à elle-même, réapparaît sans crier gare pour  bousculer le train-train des quatre inséparables amies.

              

 

Diffusé pour la première fois en France le 2 avril 2009 sur canal + puis le 1erseptembre sur m6, la cinquième saison de Desperate Housewives, la série aux 15 nominations aux Emmy et aux trois Golden Globes était attendue de pieds fermes par tous. Mais ce bond dans le temps ressemble plus à une pirouette scénaristique qui semble cacher sans grand talent, le manque d'inspiration des scénaristes.

 Cette mise en place effectuée, on s'attend forcément à une saison pleine de rebondissements et d'intrigues inédites. Mal nous en a pris car moult tentatives scénaristiques n'y pourront rien, tout cela sent fortement le réchauffé.

On retrouve donc l'éternel triangle amoureux entre Mike, Susan et son nouveau petit ami secret  Jackson Bradock.

Les aventures de Bree en working girl et les déboires subits avec Orson sont non seulement fort peu intéressant mais rappelle beaucoup ceux vécus avec son ancien mari.

Tom vit lui sa crise de la quarantaine tandis que les problèmes que vivait Lynette au travers de ses deux garnements  sont désormais ceux vécus par deux adolescents.

             

 

Bref tout ceci n'enchante guère. On est toutefois heureux de vivre le très bel épisode en milieu de saison intitulé : « le meilleur d'entre tous » racontant la vie et le décès prématuré de l'homme à tout faire du quartier par le biais de flash-back certes faciles mais utilisés à bon escient.

 Retour des intrigues à tiroirs dans cette deuxième partie de saison où sans en dire trop, on laissera une Gabrielle Solis schizophrène entre son envie de retrouver sa vie de paillette et la maturité que la maternité semble lui avoir apporté.

Seul l'intrigue concernant le nouveau mystérieux mari d'Eddie parvient à tenir le spectateur en haleine jusqu'au final qui, bien que prévisible, réserve un très beau dernier épisode qui mêle habilement  action et suspense. Mais ne vous y tromper pas Desperate Housewives n'est ni 24 ni Vertigo !

 Ainsi la cinquième saison semble, sous couvert de nouveautés et de remises en questions, réitérer les intrigues précédentes si l'on prend simplement la peine d'ouvrir les yeux. Les problèmes familiaux de Lynette ne sont que transposés quelques années plus tard, le dilemme de Gaby reste son attrait pour ce qui brille et sa volonté de construire une cellule familiale stable et sincère. Susan quant à elle semble toujours aussi indécise lorsqu'il s'agit de choisir ses hommes...

 Les anciens protagonistes insupportables semblent cette fois les seuls à pouvoir relever le niveau du show, Andrew, Orson et Katherine sont en effet les plus distrayant et les moins  « têtes à claques »

                

 


Sans dévoiler frontalement les aboutissants de l'intrigue, le show continue ses emprunts à de grands noms. American Beauty pour sa description de banlieue parfaite cachant sous le vernis des voisins idéals, de lourds secrets ne demandant qu'a être découvert, à Six Feet Under pour l'emploi de ses narrateurs d'outre tombe ou la disparition de certains personnages importants ou enfin à Hitchcock (si si !) pour l'utilisation de la couleur, de faux semblants et de mystère. On pense souvent au chef d'œuvre Fenêtre sur cour, toute proportion gardée, cela va de soi.

 Satire sociale et comédie de mœurs, cette saison 5 semble se répéter un peu trop souvent. A l'instar d'un Nip Tuck dont le talon d'Achille est la surenchère dans la provocation, celui de Desperate Housewives reste le peu de prise de risques visant à conserver une base de fans que les intrigues peu choquantes permettent de brosser dans le sens du poil et, par ses mini événements entrecoupés de soap, rameuter le plus de futurs accrocs possibles. Cela ne nous fait guère oublier que même si le show reste plaisant à suivre, il est vite oublié. Le producteur ayant peut être un peu trop empruntéà son ancien bébé, acteurs et thèmes compris, Melrose place. Dommage.

 

 

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
Aucun commentaire.