Life - Saison 1

Stéphane Argentin | 5 mars 2009
Stéphane Argentin | 5 mars 2009

En septembre 2007, notre preview soulignait déjà tout le bien que nous pensions du pilot de Life, nouvelle série diffusée sur NBC qui parvenait à se distinguer de la multitude de cop shows déjà en activité grâce à son approche multi-genres mêlant comédie, drame et enquêtes policières, le tout canalisé au travers de son personnage principal, Charlie Crews, détective fraichement réintégré dans les effectifs de la police après 12 ans de prison pour un crime qu’il n’a pas commis, homicide dont l’élucidation sert par ailleurs de fil rouge narratif.

 

Ces premières impressions positives seront réaffirmées au cours des 11 épisodes de la première saison (raccourcie pour cause de grève des scénaristes) et autant d’enquêtes qui, sans cela, n’auraient rien eu de très passionnantes et/ou d’originales : meurtres, meurtres et encore meurtres. Rien de bien surprenant au pays de la liberté du port d’arme à feu où les concubin(e)s, amant(e)s et autres petit(e)s ami(e)s n’hésitent pas à supprimer leur conjoint(e) histoire de régler leurs comptes manu militari. De ces démêlés conjugaux qui constituent une majorité d’affaires de cette saison 1 découle ensuite le lot habituel d’interrogatoires et autres indices associés. De couple, il en est également question dans le duo de flic que forme Charlie et sa nouvelle partenaire Dani Reese (Sarah Shahi aperçue, entre autres, dans les saisons 2 et 3 de The L Word). Là encore rien de bien original : cette dernière trimballe sa (lourde) casserole derrière elle (la gnôle) et va petit à petit commencer à apprécier son collègue de travail après des débuts plutôt hostiles à son encontre, comme pratiquement tous les autres flics du commissariat en fait, à commencer par leur boss à tous les deux, le lieutenant Karen Davis (Robin Weigert).

 


 

 

Au milieu de tant de lieux communs (meurtres, indices, interrogatoires, partenaires antinomiques…), où réside alors l’intérêt, la valeur-ajoutée de Life ? Précisément dans la synergie des genres citée en introduction mais aussi et surtout dans le charisme de son personnage principal interprété à la perfection par le toujours aussi prodigieux Damian Lewis, acteur britannique qui avait déjà fait très forte impression avec son rôle du major Winters dans la mini-série Band of brothers. Mélange très réussi de Columbo pour son côté fin limier, Jarod Le Caméléon pour son côté gosse espiègle qui s’enthousiasme pour un rien et Andy Sipowicz pour le côté meurtri et revanchard du personnage, Charlie permet ainsi à l’enquête, voire même à une simple scène, de basculer du tout au tout dans un registre ou un autre. Devenu aussi riche (grâce au généreux dédommagement dont il a fait l’objet au sortir de prison) que (im)populaire, Charlie surprend ainsi aussi bien son entourage, y compris son avocat/ami Ted Earley (Adam Arkin), que le téléspectateur au gré de ses remarques et autres impulsions dans sa vie de tous les jours, aussi bien sur le plan professionnel que personnel (des femmes d’une nuit, une envie d’acheter une ferme et le tracteur qui va avec…). Des sautes d’humeur qui n’en sont pas vraiment puisque la nouvelle ligne de conduite zen du personnage prédomine en permanence au même titre que le besoin de découvrir le fin mot de l’histoire qui l’a envoyé derrière les barreaux.

 


 

 

Cette approche plurielle ne sera toutefois parvenue qu’à emballer moyennement le public américain. Après un solide démarrage à 10 millions de téléspectateurs, les audiences de Life se sont en effet très vite tassées pour osciller ensuite entre 6 et 7 millions hebdomadaires au terme d’une diffusion qui aura couru de septembre à décembre 2007 aux États-Unis. Des scores jugés suffisants malgré tout pour que NBC passe commande d’une deuxième saison mais visiblement trop timorés aux yeux de TF1 pour justifier un prime time, la diffusion atterrissant chez nous en deuxième partie de soirée le mercredi derrière Dr House. Espérons dès lors que les scores stratosphériques de la quatrième saison du plus acariâtre des praticiens (9,5 millions hebdomadaires) amèneront les téléspectateurs français à s’intéresser malgré tout à ce nouveau cop show qui, pour une fois, se démarque suffisamment des autres procedurals de la chaîne.

 

Life - Saison 1 : Tous les mercredis soir à 23h15 sur TF1 à partir du 4 mars 2009.

 


 

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