The Tudors - Saison 2

Stéphane Argentin | 1 février 2009
Stéphane Argentin | 1 février 2009

Après les années 20, place aux années 30. Après une saison inaugurale honorable bien qu’encore balbutiante, place à une deuxième plus intense, dramatique, théâtrale. Bref en un mot : plus réussie. Une réussite liée en grande partie à la densité narrative de cette saison 2 des Tudors. Là où la première courait peu ou proue de 1520 à 1530, nous introduisait à la cour d’Henri VIII pour mieux nous exposer tous les tenants et aboutissants du règne du souverain, la deuxième pénètre en plein tumulte, débutant en 1532 pour s’arrêter très précisément le 19 mai 1536, date de l’exécution en place publique d’Anne Boylen. Soit quatre petites années seulement couvertes en dix épisodes. Mais quelles années !

 

Entre les démêlés maritaux / religions, les différents complots (en vue notamment d’assassiner Anne) ou encore la véritable chasse aux sorcières des derniers épisodes, il y a largement de quoi faire et de quoi ravir ceux qui avaient déjà suivi la saison 1 de ce Dynastie / Dallas version Henri VIII. Dans les grandes lignes, le téléspectateur assistera donc aux faits (historiques) suivants : l’éviction de Catherine d'Aragon, littéralement dépossédée sans ménagement de sa parure royale pour se retrouver, telle une bonne sœur, assignée à résidence aux confins de la campagne, ladite parure revenant désormais à la deuxième épouse de ce cher Henri, Anne Boylen. Une passation de couronne qui ne se fera pas sans heurt, à commencer par l’opposition du Vatican et de son chef de file le pape Paul III interprété par Peter O’Toole. Dans cette tourmente désormais connue sous le nom d’anglicanisme, les conseillers, aussi bien politiques que religieux, de ce bon roi vont et viennent, ourdissent les complots susnommés en coulisses, apparaissent ou trépassent, soutiennent ou s’opposent à ce souverain qui entend se positionner au-dessus de tout : des lois, de Dieu… Le maître absolu en somme.

 


Unique maître à bord pour nous narrer l’ensemble de ces péripéties où seuls les plus calés sur le sujet sauront démêler le vrai du faux, Michael Hirst, le créateur de la série, continue de rédiger l’intégralité de ces dix nouveaux épisodes sans l’aide de personne, comme ce fut déjà le cas pour la saison 1 (il est tout du moins, le seul crédité en tant que scénariste). Et si l’on pourra reprocher au bonhomme un penchant certain pour la théâtralisation (entre autres exemples : un « Fécondez-moi et je vous donnerais un fils » déclamé par une Anne en position langoureuse pour convier son nouvel époux à le rejoindre dans sa couche, sans compter les différentes décapitations et leurs images symboliques tel ce crucifix baignant dans le sang à l’issue de l’exécution de Sir Thomas Moore), force est de constater que le Hirst en question maîtrise plutôt bien son sujet et semble désormais plus à son aise dans cette période maelstrom qualifiée par l’un des proches du monarque comme un « Âge d’Or » du royaume d’Angleterre.

 

Ou bien est-ce la perceptive d’en finir avec le règne d’Henri VIII (1547) alors que la future reine Élizabeth I vient tout juste de voir le jour. Car n’oublions pas en effet que la série s’intitule The Tudors et que Michael Hirst est le scénariste du diptyque Elizabeth / Elizabeth : L’âge d’or. Rien n’interdit donc de poursuivre avec la dynastie et, à fortiori, de traiter à nouveau ce qui a déjà été porté sur grand écran, de façon plus approfondi cette fois. D’autant que Hirst n’est pas maladroit, loin s’en faut, pour dépeindre les personnages féminins dans toutes les forces et leurs faiblesses, à commencer par Catherine et Anne ainsi que leurs progénitures respectives Marie et Élizabeth. Pour l’heure, c’est au tour d’une autre femme de l’entourage du roi d’entrer en scène, Lady Jeanne Seymour, future troisième épouse d’Henri VIII. Mais compte tenu de l’union particulièrement brève de cette dernière avec le souverain (elle décèdera en 1537), il ne fait aucun doute que Michael Hirst nous prépare autre chose pour la troisième saison attendue aux États-Unis sur Showtime au printemps 2009. Ne reste donc plus qu’à espérer une intensité dramatique aussi passionnante et soutenue que pour cette deuxième saison.

 

The Tudors saison 2 : Tous les lundis soirs à 20h50 sur Canal + à partir du 2 février 2009.

 


 

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