Esprit Cathodique N°21

Patrick Antona | 28 juin 2008
Patrick Antona | 28 juin 2008

Parce qu’il n’y a pas que le ciné et les DVD dans la vie. Et parce qu’il y a aussi la TV et qu’avec le nombre de chaînes hertziennes, celles de la TNT sans oublier surtout celles du câble et du satellite, il y a de quoi devenir fou à éplucher les programmes pour trouver THE film à voir confortablement installé dans son canapé. Ecran Large, par l'intermédiaire de son fin limier Patrick Antona, vous aide à vous y retrouver en vous offrant une sélection de ce qui serait sympathique de voir chaque semaine. Pas forcement le best of the best mais un melting-pot savamment préparé par le maestro. Voici le choix de cette semaine allant du 28 juin au 4 juillet 2008.

 

Samedi 28 Juin

 

 

Traquenard

TCM

20:45

Disparu il y a peu, Cyd Charisse illumine de sa beauté ce polar très noir de Nicholas Ray, et assez violent pour l'époque (avec la fameuse scène de la batte de base-ball revue chez Corman et De Palma). Mais plus que la belle Cyd, ayant à la clé un rôle plus écrit qu'à l'accoutumée, c'est Robert Taylor en avocat handicapé et corrompu qui tire la couverture à lui. La quête de rédemption de son personnage résonnait-elle comme une forme de mea culpa personnel, Robert Taylor n'ayant pas hésité à dénoncer ses petits copains libéraux à la vindicte maccarthyste quelques années plus tôt. En tout cas, le film de Nicholas Ray, un des derniers sur lequel il disposera d'un contrôle total, demeure un des classiques.

 

 


 

 

 

Dimanche 29 Juin

 

 

Sandra

Cinecinema Classic

20:45

Claudia Cardinal et Jean Sorel, devant la caméra toute en finesse de Luchino Visconti, composent un des couples incestueux les plus troublants qui soit du 7° art. Classique histoire où la résurgence de secrets familiaux enfouis aboutissent au drame, Sandra Vaghe stelle dell'Orsa (en VO) est à la fois une nouvelle évocation de la décadence de la grande bourgeoisie, thème de prédilection de son réalisateur, mais aussi une des première fois où le cinéma italien a évoqué l'holocauste et ses conséquences.

 

 

Lundi 30 Juin

 

 

Lantana

Arte

21 :00

De temps à autre, il est des films que l'on voit surgir de nulle part et qui s'avère être des réussites imparables. Suspens policier que l'on pourrait qualifié de « lynchien », le film de Ray Lawrence possède cette respiration si particulière que l'on rencontre souvent dans les œuvres en provenance d'Australie. Anthony LaPaglia (le pilier de la série FBI - portés disparus) y excelle dans le rôle de flic désabusé et adultère dont l'enquête sur un meurtre le mènera droit dans une toile d'araignée qui se révèlera bien dangereuse pour lui aussi, le tout magnifié par des décors naturels et une photographie qui traduisent à merveille l'enfermement dans lequel se situe la majeure partie des protagonistes.

 

 


 

 

Mardi 01 Juillet

 

 

Aux frontières de l'aube

TCM

22:45

Au carrefour du road-movie, du western et du film de vampires, Aux Frontières de l'aube est le film qui a imposé Kathryn Bigelow comme un auteur à suivre, avec le parrainage de James Cameron. En prenant le partie pris courageux de coller au plus près de cette famille de vampires si particulier qui sillonnent les routes de l'Ouest américain, elle a offert au genre une des rares œuvres qui possèdent une certaine dose de subversion, tout en ne lésinant aucunement sur la violence et les scènes chocs qui tiennent encore le coup, malgré un millésime de plus de 20 ans. Coup de maître pour la belle amazone, qui a accouché ici d'un chef d'œuvre du fantastique mais dont on attend désespéramment la résurrection de son talent : peut être avec le film de guerre The Hurt Locker qui devrait se pointer en fin d'année.   

 

 


 

 

 

Mercredi 02 Juillet

 

 

Gratte-ciel en otage

NRJ12

20 :45

Le plaisir coupable de la semaine est une de ces séries B produits à la chaîne par Hollywood, où des petits malins tentent de faire conjuguer un thème d'actioner à la mode (Piège de Cristal) avec la présence d'une bimbo aux attributs mammaires plus que généreux, le tout pour attirer le spectateur mâle sans aucun effort apparent. Avec l'affolante Anna Nicole Smith en lieu et place de John McLane, la mission est d'autant plus aisée car le réalisateur a réussi à insérer dans son récit de bonnes séquences de douche. Pas si inutiles que çà car elles permettent à ce même spectateur mâle de rester bien éveillé, entre deux mornes scènes d'action hautement improbables. Indéniablement, nous avons ici une des perles du genre, autre prétexte pour verser une larme à la mémoire de ce clone trash de Marilyn Monroe, au destin tout aussi tragique que son modèle.  

 

 

Jeudi 03 Juillet

 

 

Coup de foudre à Bollywood / La Famille Indienne

M6

20 : 50

Ce jeudi sur M6, c'est Bollywood Night ! On commence d'ailleurs avec plutôt un ersatz avec ce Coup de foudre à Bollywood, faussement indien et complètement anglais dont le seul véritable atout réside dans le regard cristallin et les formes majestueuses de Aishwarya Rai, et qui se débrouille pas mal malgré un script idiot qui tente de moderniser le  roman de Jane Austen (Orgueil et Préjugés) en substituant au conflit des classes original un antagonisme culturel bien léger-léger. Plus représentatif du genre, La Famille indienne est une de ces grandes sagas, mélangeant mélodrame et comédie, dont les indiens sont friands mais dont on aurait pu penser qu'il soit rébarbatif au spectateur occidental. Que nenni, grâce à sa facture luxueuse et une superbe mise en scène, le tout porté par un casting haut de gamme (Amitabh Bachchan, Kajol, Rani Mukherjee et surtout l'inévitable Shahrukh Khan), La Famille indienne franchit aisément la  barrière de l'exotisme pour s'imposer comme un grand film de cinéma, et long par ailleurs (3h30 au total !).

 

 


 

 

 

Vendredi 04 Juillet

 

 

Krull

Ciné FX

21 :00

Superproduction anglaise tentant de faire la fusion entre l'univers du space-opera à la Star Wars et de la fantasy façon Excalibur, Krull échouait malheureusement dans sa démarche de renouvellement de la classique histoire de lutte du Bien contre le Mal. La faute certainement à un couple-vedette bien terne qui désamorce toute implication émotionnelle, ainsi qu'à un scénario conventionnel, prétexte à aligner des  séquences d'effets spéciaux. Dans les points positifs, on pourra souligner le design si particulier du film, une créature au look « gigerien » du plus bel effet et une séquence d'araignée géante qui renvoie aux créations merveilleuses de Ray Harryhausen.

 

 

 

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