La Quatrième dimension – Saison 1

La Quatrième dimension est une série créée en 1959 par Rod Serling, déjà auteur d'un grand nombre de scénarii pour la télévision depuis le début des années 1950, tout type de séries confondues. Il sera également par la suite célébré pour ses adaptations au cinéma de Sept jours en mai et de La Planète des singes mis en scène respectivement par John Frankenheimer et Franklin J. Schaffner.

                                                                              Rod Serling 

Si la série originale n'a connu que 5 saisons elle est néanmoins restée dans toutes les mémoires et a connu de multiples rediffusions. Comme l'affirme Norman Mailer, l'Amérique a toujours contenu en germe une certaine paranoïa qui lui est nécessaire et dont cette série témoigne d'une manière éloquente dans le moindre de ses épisodes. La guerre froide et la peur du nucléaire, la prise de conscience de la monstruosité de l'homme après la seconde guerre mondiale, la conquête de l'espace et la menace extra-terrestre fantasmatique qui en découle, ou la multiplication des images et la manipulation des masses : dès la première saison et les premiers épisodes chaque élément est déjà présent.

                                                              Ron Howard et Gig Young 

On se souviendra notamment de l'épisode initial où un homme se découvre seul au monde et en devient malade. Ou encore de ces histoires énigmatiques et fantomatiques qu'interroge la voix-off si caractéristique de Serling lui-même, d'une femme pourchassée par des mannequins en plastique (Neuvième étage), d'un homme « incarcéré » sur une autre planète (Le solitaire), d'un autre confronté à la Mort en personne (Pour les anges), d'une résurgence du mythe du triangle des Bermudes (La Nuit du jugement), ou de cet épisode brillant, hommage au personnage de Norma Desmond de Sunset Bd. qui finira par inspirer à Woody Allen la trame de La Rose pourpre du Caire (Du succès au déclin).

                                                              Ida Lupino et Martin Balsam 

Dès ces débuts cette série « cultissime » s'adjoindra les services de personnalités brillantes et de nombreux réalisateurs feront leurs armes sur quelques épisodes savoureux. On retrouve, pour les acteurs, Dan Duryea et Martin Landau dès le troisième épisode. Suivront, pour n'en citer que quelques uns, Ida Lupino, Martin Balsam, Ron Howard, Gig Young, Burgess Meredith, Rod Taylor, Steve Cochran, Jack Warden, Dick York, Warren Oates, Vera Miles, Roddy McDowall ou John McIntire. Parmi les réalisateurs figurent deux grands cinéastes qui terminent leur carrière respective, Mitchell Leisen et Robert Florey, mais aussi Stuart Rosenberg qui, lui, débute ou encore Ted Post. Et surtout chez les scénaristes l'immense Richard Matheson.

                                                                              Warren Oates 

Et, même si certains épisodes sont moins bons que d'autres, mais c'est le cas dans chaque série, l'ensemble est assez hétéroclite pour ne jamais devenir répétitif et les histoires, malgré des effets qui pourraient paraître démodés, n'ont aucunement perdu de leur force pour un spectateur d'aujourd'hui.

                                                                           Martin Landau