Prison break - Saison 3 (Preview)

« L’idée a toujours été de prévoir une histoire sur 44 épisodes avec l’évasion au centre de l’intrigue à la fin de la saison 1 » déclarait à qui voulait bien l’entendre Paul Scheuring, le créateur et showrunner de Prison break, lorsque la série fut reconduite pour une deuxième saison. Et force est de reconnaitre que la dite saison formait bel et bien un prolongement suffisamment trépidant au plan d’évasion initialement ourdi par Michael Scofield pour tenir le téléspectateur en haleine 22 épisodes supplémentaires. Oui mais et après ? Cette escapade champêtre pouvait-elle durer ad vitam ? Les scénaristes de Prison break disposaient-ils de suffisamment de matière première pour renouveler l’intérêt pour une troisième année ? Au terme du premier tiers de cette nouvelle fournée d’épisodes (huit au total), force est de constater que le concept initial semble bel et bien avoir atteint ses limites.

Sans déflorer l’intrigue ou le moindre revirement de situation (lequel ? Il n’y en a plus aucun ou si peu !), la saison 3 tente le pari (risqué) du retour au point de départ tout en essayant de maintenir le fil conducteur (pour le moins ténu) du show : la fameuse « Compagnie » qui semble tirer toutes les ficelles en coulisses. Celles (de ficelles) de Prison break ressemblent désormais davantage à des bouts rafistolés. Au gré du bon vouloir des scénaristes, les personnages se retrouvent ainsi d’un côté ou de l’autre des barreaux d’une nouvelle geôle panaméenne dénommée Sona, déclinaison centrale-américaine à peine déguisée de l’enfer carcéral turc de Midnight express où les détenus sont livrés à eux-mêmes et où les gardiens se contentent de tirer à vue sur quiconque tenterait de mettre ne serait-ce qu’un orteil hors de l’établissement.

À l’intérieur de la dite prison se retrouvent ainsi Michael et T-Bag (leur évasion initiale n’aura donc duré qu’un temps), désormais rejoints par Mahone et Bellick (anciens représentants de l’ordre devenus détenus), tandis que Lincoln et Sucre ont eu plus de chance en parvenant à rester à l’air libre. Les bases de cette troisième saison étant posées, restait encore aux scénaristes à ourdir un nouveau plan aussi bien ficelé que le premier. Le précieux tatouage de Scofield n’étant plus d’aucune utilité (à moins de trouver un quelconque subterfuge pour s’en faire apposer un nouveau), le système D prévaut. D comme démerde mais aussi et surtout D comme désemparé, état dans lequel sombre bien vite l’intrigue qui tente tant bien que mal de maintenir un semblant de cohésion narrative entre la survie à l’intérieur de la prison et le nouveau plan d’évasion que Michael va devoir imaginer avec les moyens du bord, aidé en cela par les personnes « extérieures », en vue de sortir de là accompagné d’un autre détenu à l’importance visiblement capitale pour la fameuse « Compagnie » précitée.

Huit épisodes plus tard, rien ne va plus et le sentiment de faire du sur place prévaut. Certes, cette nouvelle évasion n’allait pas se faire en un jour mais si celle-ci parvient globalement et tant bien que mal à maintenir un semblant d’intérêt et de suspense, toutes les intrigues « périphériques » de cette colonne vertébrale plombent en revanche très lourdement l’histoire. En gros, tous les anciens personnages ne servent plus à rien ou si peu mais les auteurs tentent malgré tout de les « maintenir en vie » (pour ceux qui auront cette chance tout du moins). Quant aux nouveaux venus, leur intérêt varie de vaguement menaçant (Robert Wisdom, bien moins desservi que dans l’excellente The Wire) à figuratif (la belle plante hispanique Danay Garcia) en passant par la garce intrigante (Jodi LynO'Keefe). Le plus intriguant reste encore de savoir où cette troisième saison va bien pouvoir nous entraîner à défaut de nous emballer, au terme d’un fall finale (final automnal) aussi spectaculaire que vain.

Prison break saison3 : Tous les jeudis soir à 20h50 sur M6 à partir du 29 novembre 2007.