The L Word - Saison 3

Lucile Bellan | 28 juin 2007
Lucile Bellan | 28 juin 2007

Malgré la naissance salvatrice et fédératrice d'Angelica, le dénouement de la saison 2 de The L Word présageait du pire pour la suite. Comme souvent dans la série, les meilleurs moments sont accompagnés, liés à de terribles drames comme la mort du père de Bette et Kit, la spirale autodestructrice de Jenny ou l'instabilité du couple chouchou Alice et Dana. Et en effet, confirmation aussi cinglante que passionnante, cette saison 3 sera la plus sombre mais aussi la plus complexe. Le choix de l'électron libre Shane de s'engager avec la belle Carmen implique des changements majeurs dans sa vie, à commencer par une douloureuse introspection sur les raisons qui l'ont toujours poussée à choisir le célibat comme mode de vie et de pensée. L'arrivée du premier enfant de la bande se fait aussi au sein d'un couple brisé, et la série n'hésite pas à traiter le sujet pour ce qu'il peut être en réalité, à savoir un enjeu éducatif, psychologique, égocentrique et presque politique. Autant dire que la saison est très dure pour Bette. Véritable « control freak », elle remet en cause sa personnalité, se met en danger, à vif, pour enfin accéder à une sorte de paix intérieur. 

 

 

Son cheminement ressemble d'ailleurs à celui de la série. Ses doutes et ses choix guident spectateurs et spectatrices de joies en peines, d'euphorie en déprime jusqu'à ce qu'elle retrouve son rôle naturel de leader, qui peut parfois échouer à Alice ou Shane, et que la série quel que soit l'émotion qu'elle procure atteigne une forme de plénitude. Car cette saison 3 marque la fin d'un cycle. Sur trois ans, les évolutions des personnages ont été impressionnantes, risquées mais toujours captivantes et empathiques. À l'instar de Jenny, attendrissante hier et détestable aujourd'hui, soit le virage inverse opéré par l'inénarrable Helena, devenue en peu de temps indispensable à la série. Le talent et la facilité des fabuleuses scénaristes à intégrer de nouveaux personnages à leur univers sont en effet déconcertants et jouissifs. Que cela soit le déluré et délirant Billie interprété par Alan Cumming (ou c'est l'inverse), la transgenre Moira/Max par Daniela Sea ou encore l'homme de la saison, le baby-sitter et musicien Mangus. Le rôle des « mâles » n'est d'ailleurs jamais accessoire. Extérieur et donc révélateur, chacun à chaque saison permet à la série de se doter d'un regard complémentaire et donc d'une vision globale. Et en plus, ils sont drôles ! 

 

 

Après cette saison 3 riche en émotions et en rebondissements, la saison 4 s'apparente alors à celle d'un repos bien mérité. La créatrice Ilene Chaiken et son équipe l'ont pensé différemment, presque à l'opposé des saisons précédentes, et les sujets d'actualité prennent le pas sur les drames personnels. Plus engagée, moins sentimentale. Un pari risqué, mais il est temps pour les filles de se reconstruire.

 

The L Word saison 3 tous les jeudis à 22h30 sur Canal + depuis le 21 juin.

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