The Shield - Saison 2

Stéphane Argentin | 22 avril 2007
Stéphane Argentin | 22 avril 2007

The shield, saison 2, pour deux fois plus fort ! Non pas tant que la deuxième année soit doublement meilleure que la première mais, à présent que la série a trouvé sa voie (et accessoirement son public et ses critiques), le moment est désormais venu d’en étoffer le contenu. En effet, plutôt que de répéter inlassablement un unique schéma qui consisterait à suivre une nouvelle enquête à chaque nouvel épisode, les scénaristes ont fort judicieusement appliqué la double recette payante, à savoir développer les différents personnages tout en se munissant de quelques « fils rouges », soit les deux orientations indispensables pour « fidéliser la clientèle ».

 

Le premier concerné est bien entendu le personnage principal de la série, Vic Mackey (Michael Chiklis), laissé dans un triste état (psychologique) à la fin de la saison inaugurale et que l’on retrouve à présent plus déterminé que jamais, aussi bien sur le plan personnel que professionnel, les deux étant (inévitablement) liés. C’est d’ailleurs ce premier fil rouge autour de la famille de Mackey qui va en induire un second : celui d’arrondir ses fins de mois pour tous les membres de la Strike Team. Un projet qui ne sera évidemment pas du goût du désormais politiquement correct commandant de la brigade, David Aceveda (Benito Martinez). Pour accéder au poste qu’il brigue à présent à la mairie, ce dernier doit en effet montrer patte blanche là où, un an plus tôt, il soutenait les méthodes pour le moins musclées de ses hommes comme nous le souligne ce petit retour en arrière, certes quelque peu inhabituel mais déjà vu en début de deuxième saison d'A la Maison Blanche, sur la création de cette brigade d’un nouveau genre et qui nous en dit un peu plus sur les origines de chacun le temps d’un épisode.

 

Si certaines personnes changent (le capitaine donc), d’autres en revanche persistent dans leurs us et coutumes (Dutch, l’intello bien propre sur lui, Claudetten l’inspectrice expérimentée et conciliante sur certaines méthodes, Julien le flic gai en formation…), tout comme le choix de traitement de la série, à savoir le choc et le musclé. Les toutes premières secondes de cette deuxième saison (un homme brûlé vivant) en disent d’ailleurs long sur ce qui nous attend par la suite, notamment autour du personnage récurrent d’Armadillo, chef de gang qui va engager une véritable partie de bras de fer avec Mackey. Un « petit jeu » (si l’on peut dire) de pression – répression bien plus dur que le simple principe du gendarme et du voleur puisqu’il se traduira à l’image par l’une des scènes de passage à tabac parmi les plus rebutantes jamais vues ainsi qu’une scène de viol d’une petite fille de 8 ans (oui, vous avez bien lu !).

 

Rassurez-vous, cette séquence ne nous est pas présentée directement mais de manière détournée (il s’agit tout de même d’une fiction télévisée dont le tournage est régi par des règles et non d’un snuffmovie en infraction avec la loi !) par la présence, sur la joue de la fillette en question, d’un tatouage à la beauté et la pureté (une colombe) diamétralement opposées à l’horreur du geste. Soit au final un procédé bien pire encore que les images puisqu’il fait appel au pouvoir le plus puissant qui soit au cinéma, à savoir la suggestion.

 

Vous l’aurez donc compris, même si la série sait quelles sont les limites à ne pas franchir en matière de politiquement incorrect (nous ramenant ici au débat soulevé dans l’article sur la saison inaugurale), cette deuxième saison de The shield frappe encore plus fort du poing mais aussi du crayon dans l’épaississement des différents personnages (le personnage de Mackey prend pleinement sous son aile la jeune mère prostituée introduite au cours de la première saison), faisant ainsi de cette série l’une des plus recommandables de ces dernières années.

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